Economie Informelle

L’avenir des syndicats dépend de l’organisation de l’économie informelle

Un nouveau rapport révèle que l’organisation des travailleurs de l’économie informelle en syndicats pourrait impulser le renouvellement du mouvement syndical. L’augmentation du nombre de travailleurs syndiqués et le recours plus large à la négociation collective sont susceptibles d’améliorer la protection des droits du travail, de mieux faire entendre collectivement la voix des travailleurs et d’influencer les politiques sociales et économiques.

Communiqué de presse | OIT Genève | 20 juin 2019
ACTRAV INFO, 20 juin 2019 (Genève)—Remédier aux déficits d’emplois décents qui affectent 2,5 milliards de travailleurs de l’économie informelle est une question vitale pour le renouvellement du mouvement syndical, selon un nouveau rapport produit conjointement par le Bureau des activités des travailleurs (ACTRAV) de l’OIT et l’Agence danoise pour le développement des syndicats (DTDA).

Intitulé Organiser les travailleurs de l’économie informelle en syndicats , le rapport stipule que le fait d’organiser l’économie informelle offre une opportunité d’expansion du nombre d’adhérents des syndicats et de la couverture de la négociation collective pour protéger les droits du travail, aider les travailleurs à mieux se faire entendre collectivement et influencer les politiques sociales et économiques.

«Les tendances et la dynamique futures de l’économie informelle ont des implications importantes pour les organisations de travailleurs. C’est pourquoi le mouvement syndical dans son ensemble doit rester déterminé à promouvoir les droits des travailleurs de l’économie informelle de façon à améliorer leurs conditions de travail et leur permettre de jouer un rôle décisif dans le processus de développement économique et social de leur pays respectif. La recommandation n° 204 de l’OIT est un instrument unique qui fournit des orientations pour adopter une approche fondée sur les droits afin d’opérer une transition de l’économie informelle vers l’économie formelle”, déclare Mohammed Mwamadzingo, responsable régional d’ACTRAV pour l’Afrique.

Le rapport identifie les six problématiques majeures qui compliquent l’intégration de l’économie informelle au mouvement syndical:
  • Qui organiser;
  • Comment organiser;
  • Statuts et représentation;
  • Structure et collecte des cotisations syndicales;
  • Services et prestations sociales à fournir;
  • Assurer culture et pratiques démocratiques.
Présentant les bonnes pratiques et des études de cas d’organisations syndicales du monde entier, ce rapport vise à permettre aux responsables syndicaux, aux éducateurs, aux organisateurs et aux représentants des organisations des travailleurs de l’économie informelle d’améliorer leurs connaissances et compétences techniques quant à la nécessité de formaliser l’économie informelle.

«Ce rapport a pour but de fournir des orientations pratiques sur la façon de résoudre les problématiques institutionnelles que pose l’organisation de l’économie informelle en syndicats. Il s’appuie sur les leçons essentielles retenues en matière d’intégration des travailleurs et opérateurs de l’économie informelle aux structures formelles du mouvement syndical», déclare Jorgen Assens de la DTDA.

Ce rapport fait partie d’une série de publications d’ACTRAV visant à aider les organisations de travailleurs à comprendre et corriger les déficits de travail décent de l’économie informelle.

Un récent rapport de l’OIT montre que l’économie informelle représente 85,8 pour cent des emplois en Afrique, 68,2 pour cent dans la région Asie-Pacifique, 68,6 pour cent dans les Etats arabes, 40,0 pour cent dans les Amériques et 25,1 pour cent en Europe et Asie centrale. De plus, le rapport Femmes et hommes dans l’économie informelle – Tableau statistique   montre que 93 pour cent de l’emploi informel dans le monde se trouve dans les pays émergents et en développement.

Pour plus d’informations, contactez:
Mamadou Kaba SOUARE
Responsable de la communication
OIT/ACTRAV
Tél.: +41 22 799 74 08