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89e session, 5 - 21 juin 2000

Session spéciale de haut niveau sur le lancement du Programme assorti de délais sur les pires formes de travail des enfants en République d’El Salvador, au Royaume du Népal et en République-Unie de Tanzanie

12 juin 2001

Allocution de M. Nieto Menéndez,
ministre du Travail et de la Prévoyance sociale, El Salvador

Le Président de la République d’El Salvador, M. Francisco Flores, regrette de ne pas être parmi nous suite à l’aimable invitation du Directeur général du Bureau international du Travail: en raison des catastrophes déclenchées par les tremblements de terre des 13 janvier et 13 février derniers, il a été obligé de rester dans notre pays.

Quoi qu’il en soit, il m’a chargé de vous transmettre ses cordiales salutations et ses vœux pour que le programme que nous sommes en train de lancer à l’échelle mondiale dans le but d’éliminer les pires formes de travail des enfants obtienne le soutien et l’engagement de tous les gouvernements du monde, convaincus comme nous le sommes que nos enfants représentent non seulement l’avenir de nos pays mais aussi le présent et l’avenir de toute notre communauté humaine.

Notre pays avait ratifié en son temps la convention (nº 138) concernant l’âge minimum d’admission à l’emploi. Depuis 1996, en tant que signataire du Protocole d’accord, il s’est associé au Programme international de l’OIT pour l’élimination du travail des enfants. Sur la base de ce programme, nous avons mis sur pied les programmes d’action directe en faveur de nos enfants qui passaient de longues heures dans la boue, grappillant çà et là de quoi subsister; qui se voyaient contraints de trier et de rassembler des déchets recyclables dans les décharges; qui passaient toute la journée à vendre toutes sortes d’articles sur les marchés ou qui devaient fabriquer des produits pyrotechniques, en manipulant des produits chimiques et du matériel explosif avec les risques importants que cela suppose pour leur santé, leur intégrité physique et leur vie même. Ces programmes d’action directe ont bénéficié à plus d’un millier de garçons et de filles qui devaient, auparavant, travailler pour assurer leur subsistance et celle de leur famille.

De même, le gouvernement d’El Salvador a mis en place une politique nationale de l’enfance et de l’adolescence, dans le cadre de laquelle les différentes institutions compétentes, telles que les ministères de la Santé, de l’Education et du Travail, s’engagent à entreprendre des actions conjointes pour éliminer le travail des enfants, et en priorité les activités qui mettent en danger la vie et l’épanouissement de nos enfants. Fidèle à sa volonté de soutenir cette stratégie, le gouvernement d’El Salvador a résolument soutenu, lors de la session de 1999 de la Conférence internationale du Travail, l’élaboration d’une nouvelle convention sur le travail des enfants, et a ratifié immédiatement la convention (nº 182) sur les pires formes de travail des enfants, 1999. C’est ainsi qu’à la fin de l’année dernière, le gouvernement d’El Salvador a exprimé, par mon truchement, l’engagement irrévocable de travailler à l’identification des pires formes de travail des enfants et à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une stratégie nationale visant à son élimination. A cette occasion, nous étions conscients de relever un défi de taille, mais nous étions confiants — et nous le sommes toujours ­— que la communauté internationale des pays engagés en faveur de cette cause mondiale nous encouragerait et nous appuierait pour atteindre l’objectif recherché.

Cette volonté de coopération explique qu’El Salvador, ainsi que le Népal et la Tanzanie, aient été choisis comme les premiers pays au monde à bénéficier du soutien du ministère du Travail des Etats-Unis d’Amérique pour, avec l’aide technique de l’IPEC, élaborer et mettre en œuvre un programme assorti d’un calendrier précis et visant à l’élimination des pires formes de travail des enfants.

Le processus d’élaboration d’un projet d’une telle envergure, où nous faisons participer des représentants de l’Etat, des travailleurs et des employeurs, ainsi que des organisations non gouvernementales spécialisées dans ce domaine, a été mis à mal par les tragiques tremblements de terre des 13 janvier et 13 février de cette année, qui ont dévasté une grande partie du territoire et de l’infrastructure de notre pays et qui ont rendu nécessaire une redéfinition des priorités nationales.

Toutefois, en dépit des difficultés occasionnées, le gouvernement d’El Salvador renouvelle son engagement à œuvrer pour le présent et l’avenir de nos enfants, même s’il est conscient de ce qu’il devra redoubler d’efforts, réaffirmant sa disponibilité totale, sa volonté et sa détermination pour que les résultats soient à la hauteur de nos espérances.

Permettez-moi de saisir cette occasion pour me faire le porte-parole d’un appel à ce que les différents pays représentés ici se joignent à cette initiative et apportent leur soutien aux projets nationaux des pays qui, comme le nôtre, ont misé sur la construction d’une société plus digne, plus juste et plus participative.

Nous connaissons nos limites et nos difficultés, aggravées du fait des catastrophes naturelles que je viens d’évoquer. Mais nous avons aussi confiance dans la capacité et dans le dévouement de notre peuple qui, jour après jour, travaille avec ténacité pour construire un pays de paix et de progrès.

Le moment est venu pour que tous ceux qui n’ont pas encore fait leur la cause mondiale de la lutte contre les pires formes de travail des enfants nous rejoignent afin que, tous ensemble, nous donnions le meilleur de nous-mêmes et unissions nos efforts pour atteindre l’objectif que nous nous proposons. Nous sommes convaincus que le sourire de nos enfants mérite tous les sacrifices. Nous vous offrons notre travail et nous savons que nous pouvons compter sur votre aide.

Mise à jour par HK. Approuvée par NdW. Dernière modification: 13 juin 2001.