Comment travaillerons-nous demain ? Un débat sur l’avenir du travail avec les étudiants de KEDGE Marseille, Jacques Attali et le Bureau de l’OIT pour la France

Comment travaillerons-nous demain ? Tel était le thème retenu pour une « Master class » organisée par KEDGE (école de commerce) sur son campus de Marseille Luminy, dans le cadre de la Chaire "Bien-être et travail" co-présidée par François Silva et Sylvie Brunet, par ailleurs Présidente de la section travail du conseil économique social et environnemental. Cette soirée fut l’occasion d’un débat sur l’avenir du travail impliquant des jeunes étudiants à la veille de leur entrée dans le monde professionnel et des jeunes salariés.

Actualité | 13 juin 2017
Jacques Attali était l’invité d’honneur de cette soirée, qui associait également le Bureau de l’OIT pour la France et son directeur Cyril Cosme. La discussion au cours de cette soirée s’appuyait sur une enquête menée par les étudiants sur les attentes des jeunes vis-à-vis du travail en général et des managers en particulier.

Sans surprise, le travail reste considéré comme un facteur essentiel de réalisation de soi et d’épanouissement. L’enquête apporte également un certain éclairage sur les qualités attendues d’un manager. Rappelons que KEDGE a vocation à les former. La bienveillance, l’empathie, l’accompagnement sont considérés comme des qualités prioritaires par rapport à la capacité de prendre des décisions rapidement et la compétence technique.

Dans la discussion, Jacques Attali a souligné les principaux facteurs qui allaient selon lui bouleverser la fonction d’encadrement :
  • la nouvelle vague de robotisation attendue dans l’industrie,
  • la puissance décuplée des algorithmes qui touchent les services (la banque, l’assurance, voir les services de santé),
  • le numérique qui étend les possibilités de diffusion horizontale de l’information et des connaissances…

  • Les hiérarchies vont s’aplatir, l’intelligence résidera de plus en plus dans l’organisation collective du travail, la synergie des talents et l’encouragement à l’innovation. L’autorité s’appuiera moins sur la légitimité découlant de la position sur un organigramme que des qualités humaines et morales d’un dirigeant, de sa capacité de mobiliser ses équipes dans un projet d’avenir pour l’entreprise, à partir d’un comportement éthique.

    Le débat a également porté sur l’impact de la mondialisation sur les conditions de travail. Il fut l’occasion de rappeler le mandat de l’OIT et l’initiative sur l’avenir du travail lancée à l’occasion de son centenaire de 2019. Soulignant le rôle de l’OIT, Jacques Attali a rappelé le rôle fondamental de la régulation sociale de la mondialisation économique pour éviter le piège du populisme et du repli sur soi.


François Silva (Kedge), Jacques Attal, Cyril Cosme (OIT), Sylvie Brunet (Kedge, CESE)
EnregistrerEnregistrerEnregistrerEnregistrer