Coopération Sud-Sud et triangulaire

Partager les connaissances tout en stimulant les emplois verts

Partager les meilleures pratiques en matière de promotion des emplois verts peut avoir un impact positif sur le développement durable dans le monde entier. Plusieurs pays se réunissent cette semaine à Nairobi dans cette optique.

Press release | 28 October 2013
GENÈVE– Partager les expériences en matière de promotion des emplois verts peut jouer un rôle déterminant pour aider les pays à progresser vers un avenir plus durable et respectueux de l’environnement.

C’est l’ambition du Forum des solutions de l’OIT qui se déroule à Nairobi cette semaine. Le Forum – qui fait partie de l’Expo mondiale Sud-Sud – va présenter des projets verts dans des contextes variés.

«Que les pays apprennent les uns des autres revêt une importance toute particulière puisque les emplois verts se trouvent dans toutes sortes de domaines, dans les secteurs traditionnels comme la production manufacturée et la construction ou dans des secteurs émergents comme les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique», a rappelé Jürgen Schwettmann, le Directeur du Département des partenariats et de la coopération pour le développement à l’Organisation internationale du Travail (OIT).

«L’écologisation de l’économie peut s’avérer un processus complexe. L’expérience réussie d’un pays peut être pertinente pour d’autres pays. La coopération Sud-Sud et triangulaire peut dès lors accroître l’impact des mesures destinées à favoriser la transition vers l’économie verte», a-t-il ajouté.

Le Forum présentera des expériences régionales telles que le Réseau centraméricain des institutions de formation technique et professionnelle (EFTP) qui couvre le Guatemala, le Honduras, El Salvador, le Nicaragua, le Costa Rica, le Panama et la République dominicaine.

Depuis 2010, les membres du réseau ont établi un ensemble de normes d’apprentissage fondées sur les meilleures pratiques pour huit professions vertes, à savoir l’agriculture biologique, l’installation et la réparation de panneaux photovoltaïques, la gestion de l’eau, la sylviculture durable, la gestion des risques environnementaux, ainsi que l’installation et la maintenance des systèmes de production d’énergie hybrides et la gestion des déchets.

Ces normes d’apprentissage ont été intégrées avec succès dans les programmes nationaux de formation et ont contribué à pallier les pénuries de qualifications pour les emplois verts de certains secteurs.

Autre projet innovant, l’initiative de développement de la formation et des qualifications professionnelles regroupe l’Institut péruvien de formation professionnelle SENATI, l’Organisme public-privé brésilien de formation qualifiante SENAI et l’Agence de coopération allemande GIZ, chaque organisme apportant son expérience et ses meilleures pratiques.

«S’appuyant sur l’expérience brésilienne dans la gestion de l’eau et le savoir-faire allemand en efficacité énergétique, les pays impliqués ont élaboré un projet complexe qui donnent aux jeunes Péruviens accès à des compétences très demandées», explique Eliana Nicolini, Coordinatrice pour la coopération Sud-Sud et triangulaire au SENAI.

Promouvoir la protection sociale et environnementale


La coopération Sud-Sud peut aussi permettre aux pays d’apprendre les uns des autres dans le domaine de la protection sociale.

En octobre 2011, le Brésil a lancé un programme de Bolsa verde afin de promouvoir l’inclusion sociale et d’encourager la conservation des écosystèmes brésiliens.

Coopération Sud-Sud et triangulaire à l’OIT


Dans le cadre de ce programme, plus de 30 000 familles pauvres du Brésil reçoivent une bourse d’environ 135 dollars tous les trois mois en échange de laquelle ils s’engagent à promouvoir la conservation de l’environnement, à préserver la couverture végétale de la zone où ils vivent, ainsi qu’à faire un usage durable des ressources naturelles.

Pour améliorer encore le projet, le ministre brésilien de l’Environnement est en contact avec d’autres pays pour connaître leur expérience en matière de programmes de travaux publics pour l’adaptation au changement climatique. Il s’agit de l’Afrique du Sud, la Chine, la Colombie, le Costa Rica, l’Equateur, l’Inde, l’Indonésie et le Mozambique.

L’idée consiste à documenter les meilleures pratiques et à échanger les expériences pour tirer les leçons et faire davantage progresser la protection sociale et environnementale. Cela pourrait aussi aider d’autres pays à mettre sur pied des programmes similaires.

«Ces exemples montrent que la coopération Sud-Sud et triangulaire peut donner un véritable élan aux emplois verts et au développement durable», déclare Anita Amorim, Directrice de l’unité des partenariats émergents et spéciaux au Département des partenariats et de la coopération au développement de l’OIT.

«Le Forum des solutions de l’OIT est aussi une contribution aux efforts déployés pour renforcer les capacités et les connaissances des Etats Membres de l’OIT pour l’écologisation de leur économie et permettre une transition juste», a-t-elle conclu.