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Organisation Internationale du Travail
   Lettre n°22
  Le courrier du Bureau de l'OIT pour la France   
 
 
 
AGENDA
 
28 avril 2014

 
Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail.
 
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 Actualité
 
Baromètre de l’Organisation Internationale du Travail/Défenseur des droits sur la perception des discriminations dans le travail sous l’angle de l’égalité entre femmes et hommes

A la veille de la journée internationale de la femme, le Défenseur des droits et l’Organisation Internationale du Travail publient la suite des résultats du 7ème baromètre des discriminations au travail avec un focus particulier sur l’égalité entre les femmes et les hommes.

Selon cette étude, le fait d’être une femme reste un critère de discrimination fréquent.

- Les femmes font davantage état que les hommes de discriminations dans l’accès à l’emploi (31% dans le public, 29% dans le privé) ou au retour d’un congé de longue durée : maternité, adoption, maladie (19% dans le public, 20% dans le privé).

- Ce sont avant tout les supérieurs hiérarchiques qui sont identifiés par les femmes comme les auteurs des discriminations (48% dans le privé et dans le public).

- Plus d’un tiers des actifs a déjà été le témoin du ralentissement de carrière professionnelle dune femme parce qu’elle avait des enfants (35% dans le public, 36% dans le privé).

- Les hommes sont donc également sensibles aux discriminations dont sont victimes les femmes en tant que telles. Les actifs masculins déclarent quasiment dans les mêmes proportions que les femmes s’être sentis mal à l’aise à cause de blagues à connotation sexuelle ou de propos sexistes 37% des hommes dans le public et 32% dans le privé, 36% des femmes dans le public et 31% dans le privé.

Quand on interroge les stéréotypes (qualités que les femmes prêtent aux dirigeants, existence de métiers « genrés »), les femmes sont encore plus porteuses de préjugés que les hommes :

- Pour 69% des femmes du secteur public et 77% du privé, certains métiers s’adressent plus naturellement aux hommes, c’est ce que pensent « seulement » 61% des hommes du secteur public et 71% du privé.

- Pour 64% des femmes du secteur public et 76% du privé, certains métiers s’adressent plus naturellement aux femmes (61% des hommes du secteur public et 69% du privé).

Ces stéréotypes, en alimentant l’autocensure des femmes, conduisent à une double ségrégation professionnelle à la fois horizontale et verticale : orientation professionnelle vers des métiers « naturellement » féminins (paroi de verre) et incapacité à briser le plafond de verre. Ils peuvent aussi les conduire à devenir les auteurs des discriminations liées à leur sexe.

Les mesures permettant de concilier la vie familiale et professionnelle sont globalement jugées comme les plus efficaces afin de rétablir l’égalité homme/femme.

Le développement de solutions de gardes d’enfants accessibles à tous est particulièrement plébiscité par l’ensemble des actifs : 88% des agents du public, 85% des salariés du privé dont 89% pour les femmes

(*) Enquête réalisée par téléphone, selon la méthode des quotas, du 25 novembre au 12 décembre 2013, auprès d’un échantillon de 501 salariés du secteur privé et de 500 agents de la fonction publique, représentatifs de la population française.

Présentation des résultats - Baromètre sur la perception des discriminations au travail - Vague 7 - "Focus 2013 : l'égalité femme / homme"

Baromètre sur la perception des discriminations au travail Synthèse du focus « Égalité femmes / hommes » Janvier 2014.

 
 
 
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 Zoom
 
-Bruxelles - 27 et 28 février 2014 - Conférence OIT/ Commission européenne : Le modèle social européen dans un contexte de crise économique et de politiques d’austérité.

Au cours des dernières années, sous la pression de la crise financière et suite à l’introduction de mesures d’austérité pour réduire la dette, la plupart des pays européens ont réformé plusieurs éléments constitutifs du modèle social européen : la protection sociale, les retraites, les services publics, les droits des travailleurs, le marché du travail, les conditions de travail et le dialogue social.

Dans ce contexte, l’OIT, en coopération avec la Commission européenne, a organisé une conférence sur "Le modèle social européen en temps de crise économique et de politiques d’austérité".

Des représentants gouvernementaux, syndicaux et patronaux et experts de 30 pays, les ministres du travail (de l’Espagne, de la Grèce et de Chypre) et de hauts représentants des ministères du travail, ainsi que les partenaires sociaux européens ont participé aux débats ainsi que les représentants des organisations internationales et européennes d’employeurs et de travailleurs.

"Le modèle social européen a été soumis à des contraintes et des défis sans précédent - et il est toujours face à ces défis énormes", a déclaré Guy Ryder, Directeur général du BIT à l’ouverture de la conférence. László Andor, Commissaire européen à l’emploi, aux affaires sociales et à l’inclusion, a souligné quant à lui que "notre modèle social est en difficulté, et, dans certaines régions de l’UE, ne remplit plus sa mission".

Au cours de la discussion, il est apparu que tous les piliers du modèle social européen ont été fortement touchés par la crise :

• En ce qui concerne les droits des travailleurs et les conditions de travail, un certain nombre d’initiatives ont été prises pour réduire les salaires (22% de réduction en Grèce, les salaires ont chuté en dessous de la hausse des prix au Portugal, en Espagne et au Royaume-Uni). Ces mesures ont déjà détérioré des conditions de travail de nombreux travailleurs et ce mouvement se poursuit.

• Les réformes et changements de politiques concernant le marché du travail depuis la crise et la mise en œuvre de politiques d’austérité se sont rapidement multipliés et ont touché tous les domaines : les procédures de licenciement ont été simplifiées, en Grèce ou en Estonie, ou ont même été supprimées, comme en Slovaquie.

• Les réformes récemment mises en œuvre modifient notamment la législation du travail dans les pays gravement touchés par la crise auront des effets à long terme, avec le risque de compromettre davantage le modèle social européen au cours des années à venir. Plus fondamentalement, dans de nombreux cas, alors que les réformes sont nécessaires, le caractère déséquilibré des mesures adoptées a réduit la protection sociale.

Ces changements décrits par les participants de la conférence ont conduit à une augmentation des conflits sociaux et à des effets économiques directs avec notamment la perturbation de la production. Les réformes du marché du travail et les coupes dans le budget de l’éducation auront une incidence sur les compétences et les perspectives d’emploi des générations futures. Le plus inquiétant, cependant, est l’augmentation rapide de la pauvreté et de l’exclusion. Les progrès en matière de lutte contre les discriminations se sont ralentis, le nationalisme et la stigmatisation de certains groupes se propagent.

Tous ces signaux alarmants montrent que la survie du modèle social européen est en jeu.

Cependant il y a des signes encourageants et positifs. La France, l’Allemagne et l’Irlande ont pris des mesures en faveur d’une politique active du marché du travail, l’Allemagne travaille à l’introduction d’un salaire minimum légal national en 2016.

Si ces mesures vont dans la bonne direction elles ne sont pas assez nombreuses. Un nouveau départ pour l’Europe est nécessaire.

Guy Ryder a affirmé que "le modèle social européen est capable de surmonter cette crise, et d’en sortir renforcé. Mais nous devons rétablir la confiance et le dialogue social".

Pour László Andor : "nous devons nous assurer que le modèle social européen est fort et durable, parce qu’il est l’une des réalisations qui définissent notre intégration".

Pour "construire une plus grande résilience du modèle social européen pour l’avenir", selon les mots de Guy Ryder, les réformes devraient se concentrer sur ce qui compte vraiment : l’investissement, la technologie, la stabilité sociale, la mobilité et les compétences des travailleurs. Les politiques économiques et de l’emploi doivent être harmonisées. Une approche plus coordonnée pour résoudre les problèmes de compétitivité est nécessaire pour construire une Union européenne réellement durable et garantir le modèle social européen pour l’avenir.

"Il est temps d’améliorer le dosage des politiques, pour favoriser l’emploi. Ce serait l’une des conséquences les plus néfastes de la crise si l’Europe devait abandonner les bases de son modèle social" a conclu Guy Ryder.

 
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 En bref
 
-5ème édition du Festival international "Filmer le travail"
 
Le Festival "Filmer le travail" s’est déroulé cette année à Poitiers du 7 février au 16 février. Cette manifestation bénéficie notamment du soutien du Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social. Le Bureau de l’OIT pour la France a accordé son parrainage à cette 5ème édition et son Directeur, Jean-François Trogrlic, a participé à une table ronde sur les jeunes face au travail.
 

- Ratification de la convention n° 187 de l'Organisation internationale du travail relative au cadre promotionnel pour la sécurité et la santé au travail.
 
La loi 2014-200 du 24 février 2014 autorisant la ratification de la Convention 187 a été publiée au Journal officiel de la république française le 25 février 2014.

 
 

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