Définir des stratégies de relance en Europe de l’Est, en Asie centrale et en Turquie

La Conférence ministérielle des Nations Unies à Almaty cherche des stratégies efficaces pour atténuer l’impact social de la récession économique mondiale dans cette région durement frappée

Actualité | 10 février 2010

Lors de la Conférence ministérielle des Nations Unies, qui s’est déroulée les 7 et 8 décembre 2009 à Almaty, au Kazakhstan, des participants venus de 131 pays d’Europe de l’Est, d’Asie centrale et de Turquie, ont examiné l’impact social de la crise et échangé leurs expériences et idées en vue d’élaborer des politiques anticrise effectives et des stratégies de relance à long terme. La crise a durement frappé cette région en particulier, sapant la croissance et menaçant de revenir sur certaines avancées des conditions de vie arrachées au cours de la dernière décennie après des années 1990 éprouvantes. Il est peu probable que les Objectifs du millénaire pour le développement seront atteints à l’horizon 2015, à moins que la région n’affiche une croissance par habitant à deux chiffres entre 2011 et 2015.

Au cours de la conférence, des représentants des ministères du travail, des finances, de l’économie et de l’agriculture, des représentants du système des Nations Unies, d’institutions financières internationales et régionales (IFI)2 et des organisations régionales de travailleurs et d’employeurs ont évalué comment le Pacte mondial pour l’emploi de l’OIT pouvait aider les gouvernements et les partenaires sociaux à faire face au douloureux impact social de la crise. “Les solutions de sortie de crise doivent être à l’avantage des pauvres, créatrices d’emploi, respectueuses de l’égalité des sexes et écologiques”, a affirmé un participant de la Commission des Nations Unies pour l’Europe.

De nombreux gouvernements de la région ont mis en place des mesures politiques pour surmonter la récession et améliorer la situation du marché de l’emploi mais, comme l’a fait remarquer Petra Ulshoefer, directrice régionale pour l’Europe du BIT, "il est important de stimuler une croissance créatrice d’emplois et de tracer un cadre macroéconomique favorable à des niveaux d’investissement élevés, à des entreprises durables et à un emploi productif". À cet égard, le Pacte mondial pour l’emploi de l’OIT, qui concerne tous les pays, peut utilement orienter les gouvernements et les partenaires sociaux dans leur réflexion.

Les mesures anticrise dans le domaine de l’emploi varient d’un pays à l’autre en fonction de la gravité de la crise, des ressources publiques et privées disponibles pour les gouvernements et des différences de capacité à concevoir et mettre en œuvre des mesures de protection de l’emploi. “Les deux méthodes d’intervention préconisées sont l’investissement dans les infrastructures, en combinaison avec les chantiers publics, et le soutien aux entreprises, à travers un meilleur accès au crédit et des déductions fiscales”, a déclaré Alena Nesporova du BIT.

Des pays de la région, déjà affectés par une transition difficile vers l’économie de marché, sont confrontés à des hausses de prix des denrées alimentaires qui pourraient les toucher plus que la crise mondiale. Les „filets de sécurité de la productivité” agricole, un stock permanent de semences et d’engrais et l’Initiative sur la flambée des prix des aliments qui aident les petits producteurs à augmenter leur production se sont avérés être des mesures efficaces aux yeux des participants.

Au Kazakhstan, 2009 s’est révélée particulièrement difficile pour les travailleurs des industries d’extraction de gaz et de pétrole. Des ressources financières supplémentaires équivalant à 15 % du PNB ont été mises à disposition par le gouvernement, en vue d’aider les petites et moyennes entreprises à faire face à la crise, sous la forme de requalification des sans-emploi et de formations additionnelles, ainsi que de programmes d’assistance sociale ciblés.

La Conférence a publié la Déclaration ministérielle d’Almaty 2009, par laquelle les ministres et chefs de délégation responsables pour l’emploi, le marché du travail et les politiques sociales, s’engagent à “élaborer des politiques d’emploi, de protection sociale et de sécurité alimentaire qui garantissent que toute travailleuse et tout travailleur auront l’occasion de participer à l’économie et de contribuer en toute équité à une reprise économique et du marché du travail.”

Pour plus d’informations sur les solutions de sortie de crise proposées, voyez la page de la Conférence ministérielle d’Almaty des Nations Unies (en anglais)

Pour plus d’informations sur le Pacte mondial pour l’emploi de l’OIT, écrivez à jobspact@ilo.org

1 Arménie, Azerbaïdjan, Bélarus, Géorgie, Kazakhstan, République kirghize, République de Moldova, Fédération de Russie, Tadjikistan, Turkménistan, Turquie, Ukraine et Ouzbékistan

2 Organisation internationale du Travail (OIT), Organisation des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)