Sommet sur le monde du travail

Selon le Président du Panama, la croissance et le bien-être social doivent aller de pair

Dans son allocution à la Conférence de l’OIT, le Président Juan Carlos Varela a déclaré que le Panama souhaitait jouer un rôle éminent dans l’économie verte du futur qui doit aussi être une économie inclusive.

Actualité | 11 juin 2015
Le Président du Panama, Juan Carlos Varela, à la Conférence annuelle de l’OIT
GENEVE (OIT Info) – Le Président du Panama, Juan Carlos Varela, a déclaré à la Conférence annuelle de l’Organisation internationale du Travail (OIT) que le principal défi consistait à garantir que la croissance économique s’accompagne d’une amélioration des conditions de vie des populations et d’une transition vers une économie verte porteuse de changements considérables pour le monde du travail.

M. Varela s’est adressé à la 104e Conférence internationale du Travail qui rassemble plus de 4000 délégués représentant les gouvernements, les employeurs et les travailleurs des 185 Etats Membres de l’OIT. Le Président a déclaré qu’il voulait faire du Panama «un modèle de développement durable dans les Amériques, où la croissance économique et le bien-être social iraient de pair».

Il a expliqué aux délégués de l’OIT que l’économie du Panama avait connu l’une des croissances les plus rapides d’Amérique latine au cours des dix dernières années et qu’elle devrait encore croître de 6 pour cent en moyenne au cours des cinq années à venir. Il a néanmoins prévenu que «la croissance économique du Panama devait encore être transformée en développement humain et équitable pour l’ensemble de sa population».

Le Président panaméen s’est exprimé lors d’une session plénière spéciale de la Conférence au cours de laquelle ont également pris la parole le Président de la République française, François Hollande, et le lauréat 2014 du Prix Nobel de la paix, Kailash Satyarthi.

Dans son discours, il a expliqué que le Panama connaissait une réalité similaire à la plupart des pays d’Amérique latine, «une région de contrastes qui, bien qu’étant un continent de paix et de croissance économique, est confrontée à d’immenses défis, aux inégalités et à un manque de débouchés qui sont source de pauvreté et d’insécurité».

«Nous devons poursuivre notre lutte contre les inégalités, créer des emplois et garantir l’accès des plus vulnérables aux services publics essentiels, à un logement décent, à la santé et à une éducation de qualité», a-t-il ajouté.

Le Président a mis l’accent sur la nécessité de relever les défis posés par le changement climatique. «Nous devons encourager l’innovation et révolutionné nos modes de production et de consommation traditionnels».

«L’économie du futur ne doit pas seulement être verte, elle doit aussi être plus inclusive. Le développement dépasse la simple accumulation de richesses», a rappelé M. Varela. «La transition vers une nouvelle économie verte devrait être une transition juste», a-t-il averti.

Il a aussi rappelé que la transition vers une économie verte affectait l’emploi. «Les nouveaux emplois fleurissent tandis que d’autres disparaissent», a-t-il dit, ajoutant que «le développement des talents humains dont nous avons besoin est vital pour donner naissance à une économie sobre en carbone».

«Le manque et la pénurie de travailleurs qualifiés commencent à être reconnus comme un important goulot d’étranglement dans plusieurs secteurs», a-t-il constaté. «Le peuple et le gouvernement du Panama aspirent à être des acteurs de premier plan dans une future économie à faibles émissions de carbone».

«L’humanité a besoin de solutions novatrices pour réussir à relever deux défis fondamentaux: le changement climatique et la pauvreté. Le travail décent est l’un des moyens les plus puissants pour avancer sur ces deux fronts», a déclaré M. Varela.

Dans son message de bienvenue au Président du Panama, le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a déclaré que «sa présence à cette Conférence était un nouvel exemple de la grande responsabilité qu’il assume pour contribuer à la création de suffisamment d’emplois de qualité, contribuant ainsi à la pérennité de notre planète».

«Quand je suis allé dans votre pays, j’ai été impressionné par son dynamisme économique très particulier et son engagement résolu dans le dialogue social et le respect des normes internationales du travail qui toutes s’incarnaient dans des initiatives concrètes pour construire une société plus équitable, inclusive et juste.»

M. Varela a réaffirmé sa détermination à veiller à ce que le Panama soit le premier pays d’Amérique latine à éliminer le travail des enfants, ajoutant que pendant sa visite son pays avait entamé un processus de ratification du Protocole de 2014 relatif à la convention (n° 29) de l’OIT sur le travail forcé.

Pendant sa visite à la 104e Conférence internationale du Travail, il a aussi déposé les instruments de ratification de deux normes internationales du travail de l’OIT, la convention n° 144 sur les consultations tripartites relatives aux normes internationales du travail et la convention n° 189 sur les travailleuses et travailleurs domestiques.