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Les principales conclusions de l'étude du BIT "La crise mondiale: causes, réponses et défis"

Ce nouveau rapport du BIT montre dans quelle mesure des politiques sociales et de l’emploi bien conçues peuvent aujourd’hui jouer un rôle crucial aussi bien pour stimuler la création d’emplois que pour rendre la croissance économique plus solide et plus équitable.

Actualité | 13 juin 2011

Dès son début en 2008, la crise financière mondiale a entraîné des augmentations massives du chômage et acculé des millions de travailleurs à des emplois précaires ou les a fait retomber dans la pauvreté. Cependant, la mise en œuvre par un certain nombre de pays de politiques sociales et de l’emploi bien conçues a permis d’entamer une reprise durable. Ces politiques ont joué un rôle capital pour enrayer la crise financière qui a frappé ces pays et imprimer un élan à la reprise économique. Des millions d’emplois ont ainsi été sauvés ou créés et l’impact de la crise financière sur les marchés du travail a été considérablement atténué.

Ce nouveau rapport du BIT montre dans quelle mesure des politiques sociales et de l’emploi bien conçues peuvent aujourd’hui jouer un rôle crucial aussi bien pour stimuler la création d’emplois que pour rendre la croissance économique plus solide et plus équitable.

L’ouvrage, qui réunit des travaux de recherche effectués par le BIT durant ces deux dernières années, fournit des exemples concrets de ces politiques menées par un grand nombre de pays développés, émergents et en développement. Il montre également que les mesures prises visent à assurer la stabilité budgétaire et à réduire la dette publique à moyen terme.

Si une stratégie centrée sur l’emploi est certes souhaitable et possible, il faut que sa mise en œuvre soit parfaitement adaptée aux besoins de chaque pays; c’est pourquoi le dialogue social est essentiel. Elle préconise également une cohérence avec les politiques macroéconomiques, et notamment un système financier efficace.

Selon le Directeur général, M. Somavia, le rapport indique que les politiques qui ont été appliquées ces trente dernières années en matière de croissance économique doivent être repensées.

Quelques-unes des constatations spécifiques mentionnées dans le rapport sont les suivantes:

  • Contrairement à ce que les prévisions laissent souvent croire, des politiques sociales bien conçues peuvent créer de nouvelles possibilités d’investissement dans les entreprises et de croissance économique. L’ouvrage fournit plusieurs exemples de succès enregistrés, en particulier dans des pays émergents comme l’Argentine, le Brésil, la Chine et l’Inde, et explique comment ces pays y sont parvenus.
  • Les pays qui ont connu un endettement excessif comme l’Espagne, les Etats-Unis, la Grèce et le Royaume-Uni sont confrontés au double défi d’avoir à soutenir l’emploi tout en aidant à la transition structurelle. Certaines politiques sociales et en matière d’emploi et de compétences revêtent une importance fondamentale à cet égard.
  • Avant la crise mondiale, un certain nombre de pays arabes ont connu d’importantes inégalités de revenus, en grande partie parce que le processus de croissance n’a profité qu’à certaines catégories de la population. Le problème ne résidait pas dans une instruction inadaptée ou un manque de programmes d’emploi mais plutôt dans le fait que les déficiences dans les marchés de produits et le manque de dialogue social ont vraisemblablement contribué davantage à réduire la capacité de ces pays à faire face à la crise et à éviter les troubles sociaux.
  • Une réforme financière contribuerait largement à la reprise de l’emploi, selon le rapport. Ces effets favorables se manifesteront principalement à moyen et à long terme. Cet état de choses associé à une résistance au changement de la part des milieux financiers peut expliquer en partie pourquoi les réformes tardent à venir.