En quoi consistent le travail à temps partiel et le travail à la demande?

La convention (n° 175) de l’OIT sur le travail à temps partiel, 1994 définit le terme de «travailleur à temps partiel» comme un salarié dont la durée normale de travail est inférieure à celle des travailleurs à plein temps dans une situation comparable.

Les définitions juridique et statistique du travail à temps partiel diffèrent souvent. Dans de nombreux pays, la définition juridique est identique à celle utilisée dans la convention n° 175. D’autres pays ont fixé un nombre d’heures maximum au travail à temps partiel (par exemple, 25 heures par semaine ou deux-tiers de la durée normale d’un plein temps). A des fins de comparaison statistique, cependant, le travail à temps partiel est généralement considéré comme le fait de travailler moins de 35 heures, ou 30 heures, par semaine.

Le travail à temps partiel est l’une des formes habituelles de l’emploi atypique. Cependant, au cours des dernières décennies, il a non seulement gagné en importance mais il a aussi connu une diversification de ses formes, à savoir: «le travail à temps partiel substantiel» (21 à 34 heures par semaine), «le travail à temps partiel de courte durée» (20 heures ou moins), et «le travail à temps partiel marginal» (moins de 15 heures par semaine). Parfois, les arrangements de travail peuvent concerner un très petit nombre d’heures ou des horaires irréguliers imprévisibles; et l’employeur n’a aucune obligation de fournir un nombre d’heures de travail fixe. Ces arrangements, connus sous le nom de «travail à la demande», se présentent sous différentes formes contractuelles en fonction des pays et couvrent aussi les «contrats zéro heure».

Le travail à temps partiel est la forme d’emploi atypique la plus répandue chez les femmes. Si les femmes représentent moins de 40 pour cent de l’emploi salarié total, leur proportion parmi les salariés à temps partiel atteint 57 pour cent. Les disparités entre hommes et femmes en ce qui concerne le travail à temps partiel sont particulièrement marquées aux Pays-Bas, dans les pays d’Europe du Nord, en Inde, au Japon, au Niger et en Suisse. Le travail à temps partiel marginal présente des différences très nettes entre les sexes dans la majorité des pays. Les champions du travail à temps partiel marginal chez les femmes sont l’Allemagne, le Brésil et l’inde.

Le travail à temps partiel peut aider les travailleurs, surtout ceux qui ont des enfants ou d’autres responsabilités familiales, à entrer ou à rester sur le marché du travail. Ce peut aussi être une chance pour ceux qui souhaitent poursuivre leurs études ou une formation professionnelle en parallèle. Cependant, son caractère bénéfique va dépendre du fait que le travail à temps partiel soit librement choisi, de la qualité de l’emploi à temps partiel et notamment du traitement égal avec les travailleurs à plein temps, de la façon dont on le perçoit dans la société, de l’existence d’emplois très qualifiés et bien rémunérés accessibles à temps partiel, et de la possibilité d’alterner entre temps partiel et plein temps.

Le «travail à la demande» (ou sur appel) y compris les «contrats zéro heure» peut poser des problèmes d’horaires insuffisants et imprévisibles et de gains réduits – d’autant plus si les travailleurs ne bénéficient pas d’un traitement égal avec les travailleurs à plein temps en termes de rémunération. Les travailleurs sur appel ont aussi des difficultés à concilier leur travail avec leur vie personnelle en raison de la forte variabilité potentielle des horaires de travail.

Dans ce contexte, il est important d’assurer l’égalité de traitement des travailleurs à temps partiel, de faciliter les transitions entre temps partiel et plein temps, d’offrir aux travailleurs la garantie d’un nombre minimal d’heures de travail et de les consulter sur leurs horaires de travail, y compris en limitant la variabilité de ces horaires.