L’accord de Paris sur le changement climatique entre en vigueur
La ratification précoce de l’Accord par 97 parties à ce jour manifeste, de façon claire et positive, que les pays sont conscients de l’urgence pour éviter les dommages irréversibles provoqués par le changement climatique.

L’Accord de Paris a été adopté lors de la conférence des Nations Unies sur le changement climatique en décembre 2015 par 195 pays; ce fut le premier accord mondial, universel et juridiquement contraignant, sur le climat mondial.
Il prévoyait qu’au moins 55 Etats parties représentant au moins 55 pour cent des émissions de gaz à effet de serre devaient le ratifier pour entrer en vigueur trente jours plus tard.
La ratification précoce de l’Accord par 97 parties à ce jour manifeste, de façon claire et positive, que les pays sont conscients de l’urgence pour éviter les dommages irréversibles provoqués par le changement climatique.
En effet, les effets du changement climatique se font sentir partout dans le monde, avec des bouleversements sans précédent des tissus économiques et sociaux, qui menacent l’emploi et les moyens d’existence et compromettent la réalisation du programme de développement durable à l’horizon 2030.
Les gouvernements, les organisations d’employeurs et de travailleurs devront agir vite pour atteindre l’objectif de maintenir la hausse moyenne des températures mondiales à deux degrés Celsius par rapport à la période préindustrielle et devront maintenir leurs efforts pour la limiter à 1,5 degré Celsius.
Un élément important de l’Accord de Paris est la reconnaissance des «impératifs d’une transition juste pour la population active et la création d’emplois décents et de qualité, conformément aux priorités de développement définies au niveau national».
Le monde du travail a joué un rôle crucial dans le processus qui a abouti à l’adoption de l’Accord de Paris. Il sera indispensable pour réussir sa mise en œuvre.
Les entreprises devront rester à la pointe de l’innovation en développant des produits et des services écologiques, en améliorant leurs processus opérationnels et en accroissant leurs investissements afin de libérer une croissance résistante au changement climatique en faisant un usage plus efficace de l’énergie et des matières premières.
Une main-d’œuvre compétente, dotée des qualifications requises, est indispensable pour transformer nos systèmes énergétiques, nos bâtiments, notre industrie, nos transports et notre agriculture. L’un des grands défis auxquels nous sommes confrontés, c’est d’améliorer nos systèmes d’éducation et de formation afin de fournir les compétences nécessaires pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.
Alors que le monde entreprend une formidable transformation structurelle de l’économie, elle pourrait avoir des répercussions de taille sur les marchés du travail.
Pour s’assurer de l’équité de la transition, nous avons besoin d’un solide consensus social. Un dialogue social efficace peut aider les gouvernements et les partenaires sociaux à définir les solutions optimales pour construire un monde plus sûr au plan climatique avec le moins de perturbations sociales possible.
Dans le contexte du changement climatique, il nous faudra adopter des approches innovantes afin de sauvegarder les emplois, les revenus et les moyens d’existence, en particulier ceux des populations les plus vulnérables.
Nous avons suffisamment d’indications que les possibilités de créer plus d’emplois de bonne qualité, de disposer de revenus sûrs, d’instaurer la justice sociale et de réduire la pauvreté sont beaucoup plus grandes si l’on combat de façon déterminée le changement climatique.
L’initiative verte pour le centenaire de l’OIT a pour but d’aider les gouvernements, les entreprises et les travailleurs à mieux comprendre les défis et les atouts de cette transition et de les doter d’outils efficaces pour permettre d’enclencher un processus de développement respectueux de l’environnement, équitable et partagé.
L’initiative verte va contribuer à transposer dans les faits les Principes directeurs pour une transition juste vers des économies et des sociétés écologiquement durables pour tous, adoptés par le Conseil d’administration de l’OTI en 2015 comme cadre global pour l’élaboration des politiques d’écologisation des économies.
L’OIT apporte déjà son soutien à l’application de ces principes dans des pays comme les Philippines et l’Uruguay, et va l’étendre aux autres pays intéressés.
Dans le cadre de ses propres initiatives et de sa mobilisation au sein de la réponse globale au changement climatique, l’OIT se tient prête à collaborer avec les pays pour réussir une transition juste pour tous et pour créer des emplois décents, sans oublier personne.