102e Conférence internationale du Travail

Présidente Banda: Le Malawi partisan de la «tolérance zéro» pour le travail des enfants

Effectuant sa première visite à la Conférence internationale du Travail, la Présidente du Malawi, Joyce Banda, déplore qu’en dépit des efforts déployés à l’échelle mondiale le travail des enfants demeure un «problème majeur».

Actualité | Geneva, Switzerland | 12 juin 2013
Présidente du Malawi, Joyce Banda
GENEVE (OIT Info) – La Présidente du Malawi, Joyce Banda, a promis le soutien de son pays pour intensifier les efforts de lutte contre le travail des enfants alors que 215 millions d’enfants dans le monde en sont aujourd’hui victimes.

«Je suis personnellement inquiète du fait que le travail des enfants reste un vaste problème dans la plupart des pays en développement, y compris au Malawi. Cela résulte en grande partie des hauts niveaux de pauvreté, entre autres. Il est évident que, lorsque des familles ne disposent pas d’un emploi décent pour gagner leur vie, leurs enfants sont plus susceptibles d’aller travailler», a-t-elle déclaré dans son allocution à la 102e Conférence internationale du Travail.

Même si le Malawi a enregistré, en moyenne, une croissance économique supérieure à 6 pour cent entre 2004 et 2009, le taux de pauvreté y demeure supérieur à 50 pour cent et près d’un million et demi d’enfants sont impliqués dans le travail des enfants.

«Cette croissance économique ne s’est pas accompagnée de la création tangible d’emplois dans l’économie. Les bénéfices ‘n’ont pas été redistribués dans la population… C’est une grande leçon pour les Malawiens», a affirmé la Présidente Banda dont le discours coïncidait avec la Journée mondiale contre le travail des enfants.

«Je promets de continuer à défendre la tolérance zéro pour le travail des enfants au Malawi et d’intensifier les programmes visant à éradiquer la pauvreté qui est à l’origine de ce problème», a-t-elle ajouté.

Le gouvernement malawien a élaboré un plan national d’action pour combattre le travail des enfants qui couvre la période 2010-2016 et que l’OIT soutient par le biais de son programme SNAP (Soutien au plan national d’action). Le modèle du SNAP combine un système de contrôle du travail des enfants à l’échelon communautaire, des investissements dans les infrastructures et une action coordonnée de la communauté pour identifier les enfants qui travaillent et leur donner une chance d’accéder à l’éducation, à la formation et, en fin de compte, à l’emploi.

«Votre engagement personnel dans ce combat est bien connu et vous le manifestez par une détermination et une action politiques sans faille. Le plus important, c’est que vous reconnaissez la nécessité d’incorporer le travail des enfants dans les questions de développement grâce à une approche intégrant l’éducation, la protection sociale et le travail pour les parents», a déclaré le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, dans son allocution de bienvenue.

«Nous sommes entièrement d’accord lorsque vous dites et je vous cite: «Le développement rural et agricole durable ne peut se fonder sur l’exploitation des enfants mais il doit avoir pour objectif de créer des possibilités de travail décent», a-t-il ajouté.

Emploi, protection sociale et dialogue social


La Présidente Banda a également mentionné le rôle clé que le travail décent peut jouer pour aider un pays à trouver sa propre voie pour sortir de la pauvreté et améliorer sa capacité de résistance aux crises économiques.

«Compte tenu de la grande pauvreté qui frappe mon pays, j’ambitionne pour le Malawi d’éradiquer la pauvreté grâce à la croissance économique et à la création de richesses. Je veux m’assurer que le Malawi réalise la croissance qui apportera un changement significatif dans la vie des gens.» Elle a déclaré que le Programme par pays de promotion du travail décent avait aidé le Malawi à se remettre de l’impact de la crise économique mondiale et que le programme de redressement économique du pays élevait dorénavant la création d’emplois au rang de priorité.

«L’Agenda pour le travail décent nous a également poussé à faire l’examen critique de notre système de sécurité sociale. Je suis heureuse de vous informer que pour la première fois dans l’histoire du Malawi, nous avons adopté une loi sur les retraites qui oblige les employeurs à faire cotiser leur personnel à une caisse de retraite», a-t-elle ajouté.

La Présidente Banda a fait spécialement mention du rôle des femmes, appelant les sociétés à «élaborer des stratégies d’ensemble pour attirer les femmes sur les marchés formel et informel du travail, œuvrer pour l’égalité de rémunération pour un travail de valeur égale et veiller à ce que les femmes puissent se faire entendre dans les syndicats».

Rappelant l’importance du dialogue social, la Présidente Banda a souligné: «Lorsque j’ai hérité d’une économie défaillante, l’une des premières choses que j’ai faites a été d’instaurer un dialogue avec les Malawiens et avec les partenaires au développement de mon pays. A travers ce dialogue, nous avons pu identifier des solutions très pratiques pour résoudre nos problèmes économiques dans l’immédiat, à court et moyen terme.»

«En ces temps d’immenses défis économiques liés à la crise économique et financière mondiale, l’importance de l’OIT est aujourd’hui plus flagrante que jamais», a-t-elle conclu.

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