Sommet sur le monde du travail: Un avenir meilleur pour les femmes au travail

Le Sommet de l’OIT sur le monde du travail plaide pour un avenir meilleur pour les hommes et les femmes

Un sommet exceptionnel a rassemblé les principaux acteurs concernés afin de promouvoir les femmes au travail

Communiqué de presse | 15 juin 2017
De gauche à droite: Bidya Devi Bhandari, Présidente népalaise, Ameenah Gurib-Fakim, Présidente de Maurice, et Marie-Louise Coleiro Preca, Présidente de Malte
GENÈVE (OIT Infos) – L’Organisation internationale du Travail (OIT) a organisé un Sommet sur le monde du travail en vue de façonner un meilleur avenir pour les femmes au travail. Le format unique de cet événement comprenait la visite de trois Présidentes et une table ronde de haut niveau associant les partenaires sociaux et des représentants de la société civile.

«Alors que nous préparons notre prochain centenaire et que s’intensifient les transformations du monde du travail, nous devons aujourd’hui renouveler notre engagement pour nous assurer que ce meilleur avenir pour les femmes – et pour les hommes – devienne une réalité», a déclaré le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, au parlement mondial du travail de l’OIT dans sa déclaration liminaire.

«Nous devons partir de l’idée que l’égalité pour les femmes au travail ne se réalisera pas tant que des choix audacieux n’auront pas été faits et des mesures courageuses prises. Les femmes veulent pouvoir accéder à un emploi rémunéré et ce doit être un emploi décent – ni sous-évalué, ni exercé dans un climat de discrimination, de harcèlement ou de violence», a déclaré M. Ryder.

Le Directeur général de l’OIT a également rappelé les bienfaits économiques d’une telle approche.

«Le rapport de l’OIT paru hier, sur les tendances pour les femmes, montre qu’en appliquant l’objectif du G20 «25 par 25» – à savoir la réduction de l’écart entre les taux d’activité des hommes et des femmes de 25 pour cent d’ici à 2025 – à tous les pays, on pourrait faire croître la population active mondiale de 203 millions et de ce fait augmenter le PIB mondial de 3,9 pour cent. Ces chiffres ne sauraient être ignorés».

Le rapport, Emploi et questions sociales dans le monde (WESO) – Tendances de l’emploi des femmes 2017, estime que si cet objectif était atteint à l’échelle mondiale, il pourrait injecter 5 800 milliards de dollars dans l’économie mondiale et augmenter les recettes fiscales de 1 500 milliards de dollars.
Trois Présidentes

La Présidente de Malte, Marie-Louise Coleiro Preca, a fait siens les arguments du Directeur général de l’OIT et a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures d’urgence en faveur de l’égalité des sexes.

«L’économie mondiale va continuer de souffrir grandement si les femmes en demeurent exclues», a déclaré Marie-Louise Coleiro Preca lors du Sommet de l’OIT sur le monde du travail.

Elle a appelé à la communauté internationale à agir immédiatement «pour accélérer la réalisation de l’égalité entre hommes et femmes et leur participation équitable à l’économie».

«Les inégalités entre hommes et femmes ne sont pas seulement un problème pressant du point de vue de la morale. C’est un enjeu essentiel pour nos économies», a dit la Présidente maltaise aux délégués.

Une autre invitée de marque, la Présidente népalaise Bidya Devi Bhandari, a plaidé pour l’autonomisation des femmes en vue de promouvoir des sociétés justes, équitables et pacifiques.

«Les sociétés ne peuvent longtemps reposer sur des bases précaires faites de discriminations et d’inégalités. La discrimination à l’encontre des femmes doit cesser et pour cela nous devons tous consentir des efforts substantiels», a déclaré la Présidente Bidya Devi Bhandari.

«C’est un fait que sans l’émancipation politique, économique, sociale et culturelle des femmes, nous ne pouvons pas imaginer instaurer une société équitable, juste et pacifique», a-t-elle ajouté.

La Présidente du Népal a ensuite été rejointe par la Présidente de Maurice, Ameenah Gurib-Fakim, qui s’est aussi faite l’avocate d’un meilleur avenir pour les femmes au travail.

Première femme élue à la tête de Maurice, la Présidente a exhorté les Etats Membres africains à éliminer les inégalités entre les sexes et à donner davantage d’autonomie aux femmes afin de stimuler le potentiel de développement du continent, grâce à des politiques innovantes qui facilitent l’insertion professionnelle des femmes.

«Eliminer les inégalités entre les sexes et autonomiser les femmes pourraient augmenter les capacités productives d’un milliard d’Africains, donnant ainsi un gigantesque élan au potentiel de développement du continent», a déclaré Mme Gurib-Fakim dans son premier discours à la Conférence internationale du Travail.

Le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, s’est adressé au Sommet sur le monde du travail dans un message vidéo.

Un récent rapport OIT-Gallup, fondé sur une enquête réalisée dans 142 pays et territoires, montre que les femmes veulent avoir un emploi rémunéré mais qu’il subsiste un écart considérable entre les aspirations des femmes et la réalité du marché du travail.

Les commentaires des trois présidentes ont fait suite aux débats du panel de haut niveau sur les moyens d'assurer un avenir meilleur pour les femmes au travail.

Le débat a porté sur les principales difficultés auxquelles les femmes sont confrontées pour obtenir un emploi décent et sur ce qu’il faut faire pour surmonter ces obstacles. Les intervenants (LIEN) étaient des représentants des gouvernements et de la société civile des Etats Membres de l’OIT.

«Si les femmes sont invisibles parce qu’elles ne sont pas considérées comme des égales et que leur travail n’est pas valorisé, alors c’est un crime contre l’humanité», a déclaré Sharan Burrow, Secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI).

«Les systèmes éducatifs doivent dorénavant mettre l’accent sur une combinaison de connaissances spécialisées, scientifiques et techniques (STIM) et de compétences relationnelles à acquérir le plus précocement possible afin que davantage de personnes puissent s’engager dans l’économie du soin, pas seulement les femmes mais les hommes aussi. Pour impliquer plus d’hommes, nous devons améliorer le statut des professions de l’économie du soin pour les rendre plus attractives», a déclaré Linda Kromjong, Secrétaire générale de l’Organisation internationale des employeurs (OIE).

Le Sommet s’inscrivait dans le cadre de l’Initiative de l’OIT sur les femmes au travail, l’une des sept initiatives du centenaire de l’Organisation, conçues pour façonner un avenir qui convienne à tous.