Les donateurs de l’OIT en visite sur le terrain auprès des réfugiés syriens en Jordanie

Les donateurs sont venus observer les résultats des programmes d’emploi de l’OIT pour les réfugiés syriens et les Jordaniens.

Communiqué de presse | 30 janvier 2017
© ILO/Khalil Al Jermi
Mafraq, Jordanie (OIT Infos) – Des représentants des divers partenaires au développement qui soutiennent l’OIT en Jordanie se sont rendus dans les villes de Mafraq et d’Irbid pour voir par eux-mêmes comment l’agence des Nations Unies intervient pour atténuer l’impact de la crise des réfugiés syriens sur le marché du travail local.

La délégation comprenait des représentants des pays qui financent le Compte supplémentaire du budget ordinaire (CSBO); il apporte à l’OIT des ressources de base non affectées qui renforcent ses capacités d’exécution et de réalisation des objectifs au niveau des pays.

Les membres de la délégation ont parlé à des travailleurs syriens et jordaniens dans les régions où l’OIT intervient pour promouvoir l’emploi. Ils se sont également entretenus avec des fonctionnaires gouvernementaux et des représentants d’employeurs et de travailleurs sur les difficultés et les progrès enregistrés par les interventions en cours.

L’OIT a déclaré que la priorité de cette visite de trois jours, qui s’est achevée le jeudi 26 janvier, était de constater combien le financement du CSBO avait été précieux pour répondre rapidement aux besoins engendrés par la crise des réfugiés syriens.

«Aujourd’hui, nous voyons les fruits des efforts déployés ces dernières années», a déclaré Gilbert Houngbo, Directeur général adjoint de l’OIT pour les opérations de terrain et les partenariats pendant une visite à Mafraq, l’une des régions durement affectées par l’afflux de réfugiés syriens.

«Nous voulons donner l’occasion à nos donateurs de voir quelle est la valeur ajoutée de leur contribution».

Au cours des dernières années, l’OIT a utilisé une tranche significative de son financement CSBO pour engager des activités ciblant à la fois les réfugiés syriens et les communautés d’accueil en Jordanie. Il a fallu notamment plaider auprès du gouvernement pour qu’il facilite l’accès des réfugiés syriens à l’emploi et à des moyens d’existence en leur accordant des permis de travail dans des secteurs spécifiques, conformément à la législation du travail jordanienne et améliorer aussi les perspectives d’emploi et les moyens d’existence des communautés jordaniennes accueillant des réfugiés syriens.

L’OIT a aussi contribué à la rédaction de plans triennaux de développement économique local pour Irbid et Mafraq dont l’ambition est de créer des emplois dans divers secteurs. Des projets pilotes ont été mis en œuvre dans le cadre de Programmes d’investissement à haute intensité de main-d’œuvre (HIMO), visant à créer des emplois tout en améliorant les infrastructures.

«Aujourd’hui, j’ai rencontré et discuté avec des familles de réfugiés syriens à Mafraq. J’ai été vraiment impressionné par leur attitude positive et surtout par les sourires sur les visages malgré la difficulté de leur sort», a déclaré le représentant de la Mission allemande à Genève. «Si nous, en tant que donateurs, grâce au bon travail accompli par l’OIT, avons contribué à leur redonner le sourire, alors je crois que nous allons dans la bonne direction».

La délégation comprenait des représentants venus de Suède, de Norvège, d’Allemagne, de Belgique, de Corée du Sud et des Pays-Bas, pays qui contribuent au financement du CSBO de l’OIT. Participaient aussi à la mission des représentants d’autres pays donateurs, dont le Canada, la France, la Suisse et le Royaume-Uni qui financent aussi les programmes de l’OIT.

Nous consacrons une grande partie de nos efforts à encourager l’emploi des femmes, aussi bien des Jordaniennes que des Syriennes, dans plusieurs secteurs.

Oum Mohammad1, réfugiée syrienne, travaillait comme agricultrice à Mafraq depuis 2013 sans permis de travail. Elle a récemment découvert l’existence d’une initiative financée par l’OIT qui permet aux coopératives agricoles de demander des permis de travail au nom de leurs employés. «J’ai obtenu mon permis de travail grâce à la coopérative et j’attends maintenant que la saison agricole commence», a-t-elle expliqué. «J’espère que davantage de fermes auront envie de m’embaucher maintenant que j’ai un permis».

Ansam Al Shawashreh est une jeune Jordanienne de 19 ans, au chômage, qui a participé à une session de sensibilisation organisée par l’OIT à Irbid pour encourager les femmes syriennes et jordaniennes à s’impliquer dans des projets à haute intensité d’emploi, tels que des travaux d’entretien des routes. «Je veux travailler et gagner ma vie et je veux changer le regard de la société sur les femmes qui travaillent», explique-t-elle.

La réponse de l’OIT aux réfugiés syriens s’inscrit dans le cadre du Programme par pays en faveur du travail décent (PPTD) en Jordanie; elle vise à réduire les déficits de travail décent et à renforcer les capacités nationales pour intégrer le travail décent dans les politiques économiques et sociales. Le CSBO offre au Bureau de l’OIT en Jordanie la flexibilité nécessaire pour orienter ses financements vers les régions qui en ont le plus besoin et la possibilité d’atteindre les résultats prévus dans le cadre du PPTD.

«Ce que j’ai remarqué, c’est que les partenaires étaient satisfaits de ce qu’ils voyaient», a déclaré M. Houngbo. «Espérons que dans un ou deux ans, le CSBO sera étendu, pas seulement pour la Jordanie et pour les réfugiés mais pour l’ensemble du mandat de l’OIT».

Le prénom a été modifié.