OIT: La Chine définit son avenir du travail

La Chine «façonne son propre avenir», a dit Guy Ryder aux délégués qui participaient au premier dialogue national sur l’avenir du travail mais de grands défis attendent le pays et la planète.

Communiqué de presse | Beijing, Chine | 6 septembre 2016
Beijing (OIT Info) – Le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a salué la détermination de la Chine à prendre en main son propre avenir devant les participants à un événement organisé à la suite du sommet du G20 sur l’avenir du travail.

Dans son allocution d’ouverture au premier dialogue national chinois sur l’avenir du travail, il a affirmé que la Chine «ne fait pas l’erreur de penser que l’avenir est tout tracé et s’est attelée à la tâche de définir son propre avenir».

M. Ryder a rappelé que le pays avait sorti 660 millions de personnes de la pauvreté entre 1978 et 2010 tout en améliorant sensiblement les revenus réels. Les progrès économiques et sociaux de la Chine ont grandement contribué à la réalisation de nombreux Objectifs du Millénaire pour le développement des Nations Unies, a-t-il ajouté.

Le Directeur général de l’OIT a déclaré que l’évolution future du monde du travail serait elle aussi tributaire de la Chine. «Pour le dire simplement, “l’avenir du travail” dépend pour beaucoup de l’avenir du travail en Chine», a-t-il résumé.

S’exprimant lors de la session d’ouverture de mardi, Yin Weimin, ministre chinois des Ressources humaines et de la Sécurité sociale (MRHSS) a déclaré: «A travers le dialogue d’aujourd’hui et d’autres activités, nous souhaitons nous mobiliser aux côtés des partenaires sociaux, des universitaires et de l’OIT pour faire un diagnostic précis de la situation des marchés du travail en Chine et dans le monde, pour approfondir notre compréhension de l’avenir du travail et poursuivre notre contribution à la réalisation du travail décent et de la justice sociale».

 

La réunion s’inscrit dans le contexte de «l’Initiative sur le travail décent», lancée par l’OIT en 2015, qui invite tous les Etats membres à initier des dialogues sur «l’avenir du travail» autour de quatre conversations sur le travail et la société, des emplois décents pour tous, l’organisation du travail et de la production, et la gouvernance du travail. Ces dialogues nationaux se déroulent déjà dans plus de 130 pays.

Des fonctionnaires gouvernementaux, des représentants du monde des affaires, des organisations de travailleurs, des universitaires et des jeunes diplômés ont participé à la réunion.

Huang Haisong, Vice-président de la Confédération des entreprises chinoises a aussi fait une présentation à la session d’ouverture: «Grâce à ce colloque, je pense que les mandants tripartites et l’OIT vont renforcer leur coopération afin de prendre des mesures pratiques pour créer des emplois, éradiquer la pauvreté, améliorer le développement des entreprises et réaliser le travail décent».

Jiang Guangping, Vice-président de la Fédération panchinoise des syndicats (ACFTU), s’est dit convaincu que «grâce aux efforts conjoints des mandants tripartites, l’OIT va jouer un rôle plus actif pour améliorer le développement dans le monde et la justice sociale». M. Jiang a déclaré: «A cet égard, l’ACFTU apportera elle aussi sa contribution».

Le colloque, organisé en deux sessions, a exploré les quatre «conversations du centenaire» autour de l’avenir du travail: le travail et la société, des emplois décents pour tous, l’organisation du travail et de la production et la gouvernance du travail; il a discuté de la façon dont la Chine pouvait se préparer au mieux pour l’avenir du travail.

«L’économie mondiale est en pleine Quatrième révolution industrielle. L’innovation technologique et la mondialisation se conjuguent pour produire des changements profonds et rapides, en particulier sur les lieux de travail», a confié M. Ryder au public.

Il a poursuivi en décrivant comment les quatre «mégafacteurs de changement» dans l’économie chinoise et l’économie mondiale – technologie, démographie, changement climatique et mondialisation – allaient profondément influencer les prochaines prises de décision dans le monde du travail.

Dans son discours, M. Ryder a fait remarquer que la Chine devrait relever des défis intérieurs sous-jacents en matière de bien-être économique et social de sa main-d’œuvre. Il a exhorté la Chine à offrir les libertés et le soutien indispensables pour que le dialogue social entre le gouvernement, les employeurs et les travailleurs prospère.

La réduction des inégalités va aussi occuper une place centrale dans l’avenir du travail en Chine: «Les inégalités divisent la société, affaiblissent les fondements de la productivité et de la croissance à long terme et étouffent les capacités humaines à gérer non seulement les revenus et les richesses mais aussi la qualité de vie», a-t-il ajouté. La Chine se caractérise par l’un des plus hauts niveaux d’inégalité des revenus au monde, avec 1 pour cent des ménages les plus riches détenant un tiers de la richesse du pays, tandis que les 25 pour cent des ménages les plus pauvres ne possèdent qu’1 pour cent de la richesse totale du pays.

Dans le cadre de l’Initiative du centenaire sur l’avenir du travail, les résultats du colloque national sur l’avenir du travail en Chine seront compilés avec les autres résultats nationaux pour être examinés par la Commission mondiale de haut niveau sur l’avenir du travail qui sera instituée en 2017.