NAY PYI TAW – Le gouvernement du Myanmar et l’Organisation internationale du Travail (OIT) ont signé un accord de coopération en vue de conduire la première grande Enquête nationale sur la main-d’œuvre (LFS en anglais) dans le pays depuis 1990.

La LFS va actualiser les données permettant de formuler des politiques de première importance pour le Myanmar, une politique nationale d’emploi intégrant l’emploi des jeunes, le travail des enfants, le travail forcé et la sécurité sociale.

L’enquête va identifier les domaines où prédominent le travail des enfants et le travail forcé dans le pays et aider le gouvernement à résoudre ces problèmes. Cela s’inscrit dans la ligne des engagements pris par le gouvernement de ratifier la convention (n° 182) de l’OIT sur l’élimination des pires formes de travail des enfants et d’éradiquer toutes les formes de travail forcé d’ici à 2015.

Centrée sur la question du travail des jeunes, l’enquête va utiliser la méthodologie de la transition école-monde du travail pour mesurer les défis auxquels sont confrontés les jeunes pour passer de l’univers de l’école et de la formation à celui du travail décent. Elle va également nous aider à identifier des politiques favorisant l’égalité hommes-femmes dans le monde du travail.

L’enquête s’emploiera aussi à éclairer les priorités politiques du gouvernement dans le cadre d’un futur Programme par pays de promotion du travail décent.

Pour obtenir des données fiables et précises, la LFS s’appuiera sur un échantillon issu du recensement national de la population prévu pour mars 2014. Elle contribuera au travail permanent du Groupe de travail sectoriel sur l’amélioration de la qualité des statistiques et à la Stratégie nationale sur le développement des statistiques.

La LFS sera d’abord financée par le biais du Compte supplémentaire du budget ordinaire (CSBO), un mode de financement volontaire introduit par l’OIT en 2008-09 auquel de nombreux donateurs ont contribué.

«C’est un excellent exemple de l’utilité du CSBO pour les domaines où les ressources font défaut, comme les statistiques. J’ai apprécié avec quelle rapidité les ressources ont été mobilisées pour cette importante initiative qui va mettre le Myanmar sur un pied d’égalité avec les autres pays de la région en matière de statistiques du marché du travail. Je remercie tous les donateurs qui ont apporté leur contribution au CSBO», a déclaré Steve Marshall, Chargé de liaison de l’OIT pour le Myanmar.

Dans le cadre de l’accord, l’OIT va non seulement financer la LFS mais elle va aussi renforcer, pendant une période de deux ans, les capacités du ministère du Travail et de l’Office central des statistiques (OCS) afin de collecter, analyser et diffuser des statistiques fiables et ventilées par sexe relatives au marché du travail, par l’intermédiaire d’enquêtes régulières sur la main-d’œuvre.

L’un des axes privilégiés par l’OIT sera d’harmoniser les définitions des indicateurs du marché du travail conformément aux recommandations internationales pour les rendre comparables à ceux d’autres pays de l’ANASE.

L’OIT avait étendu son assistance technique au Myanmar suite à la décision prise par la 102e Conférence internationale du Travail de lever les dernières restrictions qui pesaient encore sur ce pays.