Sécurité au travail

L’OIT, l’UE et le gouvernement du Bangladesh adoptent un pacte de sécurité dans les usines de confection

Le nouveau pacte a pour but d’améliorer la santé et la sécurité au travail, les droits au travail et une conduite responsable des affaires dans l’industrie du textile et de l’habillement du Bangladesh.

Communiqué de presse | 10 juillet 2013
© Mission de l'UE
(de g. à d.) Dipu Moni, Ministre des affaires étrangères du Bangladesh; Karel De Gucht, Commissaire européen au commerce; et Guy Ryder, Directeur général de l'OIT.
GENÈVE – L’Organisation internationale du Travail s’est associée à un grand «pacte» lancé par l’Union européenne et le gouvernement du Bangladesh en vue d’améliorer les droits au travail, les conditions de travail et la sécurité dans les usines de l’industrie du prêt-à-porter au Bangladesh.

Le pacte – conclu après des discussions de haut niveau à l’initiative de l’Union européenne – vise à éviter que ne se reproduise une tragédie comme l’effondrement du Rana Plaza en avril dernier, tragédie au cours de laquelle 1 129 travailleurs ont trouvé la mort.

Le pacte invite toutes les parties concernées à tenir une série d’engagements dans les délais impartis, y compris la révision de la législation du travail du Bangladesh afin de renforcer les droits des travailleurs; d’améliorer la protection anti-incendie et la sécurité des bâtiments d’ici à juin 2014 et de recruter 200 inspecteurs supplémentaires d’ici à la fin de l’année 2013.

Dans un communiqué conjoint publié après la conclusion de l’accord, le gouvernement bangladais et l’UE ont salué et encouragé «les efforts constants de l’OIT pour réunir les différents acteurs concernés et les faire travailler ensemble pour s’attaquer aux défis que représentent les normes du travail et la sécurité dans les usines du Bangladesh».

Une réforme législative urgente

Le communiqué a aussi rappelé la nécessité de réformer et de mettre en œuvre un nouveau droit du travail au Bangladesh conforme aux normes internationales du travail.

Dans son allocution d’ouverture, prononcée avant l’annonce du pacte, le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a dit qu’une nouvelle législation du travail, amendée, devait être adoptée rapidement au Bangladesh pour éviter une nouvelle tragédie.

«Il convient de souligner que c’est une question d’importance fondamentale pour l’action à laquelle nous devons tous prendre part. Le droit du travail doit être mis en conformité avec les normes de l’OIT relatives aux droits fondamentaux au travail, à la liberté syndicale et à la négociation collective.

«Il ne devrait y avoir aucun doute quant à l’action requise et nous espérons vraiment que la législation répondra à cette nécessité. Nous espérons qu’elle sera en vigueur au plus tôt en raison de l’urgence de la situation», a souligné M. Ryder.

Les droits au travail, la sécurité et la santé au travail (SST) et la conduite responsable des affaires sont au cœur de «Restons engagés – un pacte sur la durabilité au Bangladesh».

Le soutien de l’OIT

L’OIT soutenait déjà le processus de réforme du droit du travail au Bangladesh avant l’effondrement du bâtiment du Rana Plaza – faisant valoir la nécessité d’une politique nationale de santé et de sécurité au travail, du renforcement des syndicats et des droits au travail.

Peu après la tragédie, l’Organisation a envoyé une mission au Bangladesh. S'appuyant sur un plan d’action national tripartite, La mission a publié une déclaration conjointe du gouvernement et des partenaires sociaux. Le plan d’action et la déclaration conjointe visent à renforcer l’inspection du travail au Bangladesh et à améliorer les évaluations de la sécurité des bâtiments et les mesures de SST.

En outre, l’assistance technique de l’OIT au secteur de la confection bangladais s’est considérablement accrue depuis avril.

L’Organisation exerce aussi une présidence neutre et facilite la conclusion entre deux syndicats mondiaux et les distributeurs d’un accord du secteur privé sur la sécurité des bâtiments et la lutte anti-incendie qui a été, à ce jour, signé par environ 70 grandes marques mondiales.

M. Ryder a souligné l’importance de rassembler ces initiatives dans une «seule démarche cohérente» afin d’éviter une «dispersion des efforts».

Le communiqué commun a reconnu l’importance de l’assistance technique de l’OIT et a engagé les parties à organiser une réunion de suivi en 2014 afin de mesurer les progrès accomplis.