102e Conférence internationale du Travail

Guy Ryder: Nous devons maîtriser la transformation accélérée du monde du travail

La 102e Conférence internationale du Travail s’est ouverte avec le discours du Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, exposant sa vision pour relever les divers défis qu’affrontent les travailleurs, les entreprises et les gouvernements dans le monde entier.

Actualité | 5 juin 2013
GENÈVE (OIT Info) – Le monde du travail se transforme plus rapidement et plus profondément que jamais auparavant avec l’évolution accélérée de la démographie et des technologies, le creusement des inégalités, la pauvreté et la lenteur de la reprise économique, a déclaré Guy Ryder, Directeur général de l’Organisation internationale du Travail.

S’exprimant en ouverture de la 102e session de la Conférence internationale du Travail, qui se déroule de 5 au 20 juin à Genève, M. Ryder a déclaré que ces problèmes soulevaient des interrogations quant à la réalisation de l’objectif du travail décent pour tous.

«La question primordiale, celle qui se pose partout, qui devient de plus en plus pressante et parfois alarmante, c’est: “D’où viennent les emplois?”; c’est une question qui concerne plus fréquemment encore la situation des jeunes.»

M. Ryder a présenté sept idées d’initiatives pour une «réponse stratégique prospective» à la crise qu’il énonce dans son rapport à la Conférence «Vers le centenaire de l’OIT: réalités, renouveau et engagement tripartite».

Une initiative sur la gouvernance, a-t-il dit, permettrait de poursuivre le processus de réforme engagé au sein de l’OIT l’an dernier. Un mécanisme d’examen des normes pourrait mettre à jour et améliorer la pertinence du corpus des normes internationales du travail – l’ensemble des instruments relatifs au travail et à la politique sociale de l’OIT.

Il a également affirmé que l’OIT devait davantage se mobiliser auprès des entreprises.

«Pour être plus à l’écoute du monde des affaires, pour répondre plus efficacement aux besoins et aux réalités des entreprises, notre Organisation devrait redoubler d’efforts pour s’engager aux côtés des entreprises… Franchement, nous nous attelons à cette tâche très tardivement. Nous ne devons plus repousser l’échéance», a-t-il expliqué.

Il a également mis l’accent sur trois autres propositions – concernant les emplois verts, la réduction de la pauvreté et les femmes au travail.

En ce qui concerne l’Initiative verte, M. Ryder a affirmé que l’OIT devait être en première ligne de la mobilisation internationale pour assurer l’avenir à long terme de notre planète.

«Que nous en soyons satisfaits ou pas, ce sont les modes de production et de consommation qui déterminent avant tout la pérennité de l’environnement; le monde du travail va devoir faire des efforts sans précédent pour concilier son avenir avec celui de la planète», a-t-il souligné.

L’OIT doit aussi jouer pleinement son rôle pour éradiquer l’extrême pauvreté dans le monde à l’horizon 2030, a-t-il ajouté, et pour «éliminer le danger que constitue la pauvreté où qu’elle soit pour la prospérité de tous».

L’initiative sur les femmes au travail s’efforcerait de corriger «les difficultés profondes et persistantes auxquelles se heurtent de nombreuses femmes dans le monde du travail. C’est une politique sociale et économique juste et nécessaire», a-t-il ajouté.

M. Ryder a par ailleurs proposé de constituer un groupe consultatif sur l’avenir du travail, chargé de rédiger un rapport qui sera discuté lors de la Conférence du centenaire de l’Organisation en 2019.

«Ici, à l’OIT, nous avons le mandat, nous avons les bons acteurs et nous nous sommes dotés des moyens nécessaires pour faire du monde du travail un monde meilleur, plus humain, plus agréable et plus juste, où chacun a sa place et bénéficie de l’égalité des chances pour réaliser son potentiel», a-t-il conclu.

Au cours des deux semaines de Conférence, les délégués participant à la CIT débattront de toute une série de questions, notamment l’emploi, la croissance et le progrès social; le travail domestique des enfants; la situation au Myanmar; l’emploi et la protection sociale dans un monde vieillissant; le renforcement du dialogue social entre gouvernements, employeurs et travailleurs; et la promotion du travail décent et des emplois verts.