9e Réunion régionale européenne

Des emplois pour les jeunes: ce qui marche

Réunis dans le cadre de la 9e Réunion régionale européenne de l’OIT à Oslo, les ministres discutent des solutions qui permettraient de résoudre la crise de l’emploi des jeunes.

Communiqué de presse | 10 avril 2013
Ursula von der Leyen, Ministre fédéral du Travail et des Affaires sociales d'Allemagne et Anniken Huitfeldt, Ministre norvégien du Travail et de l'Inclusion sociale.
© Kilian Munch / ILO
OSLO – «Les jeunes ont été les premières victimes de la crise et il existe un risque réel d’une génération perdue», a déclaré l’un des ministres du Travail européens qui prenaient part à une discussion sur le chômage des jeunes au cours de la Réunion régionale européenne de l’OIT à Oslo. Ce sentiment a trouvé un écho chez tous ses collègues.

En février 2013, le taux de chômage des jeunes dans les 27 Etats membres de l’UE s’élevait à 23,5 pour cent – avec des taux grimpant respectivement jusqu’à 58,4 et 55,7 pour cent en Grèce et en Espagne. Seule l’Allemagne fait figure d’exception avec un taux de chômage en baisse par rapport à 2008.

En 2011, près de 30 pour cent des jeunes Européens étaient menacés par la pauvreté ou l’exclusion sociale. Un chômage des jeunes atteignant de tels niveaux record représente aussi une menace pour la cohésion sociale et met en péril le modèle social européen, ont averti les ministres.

Même dans les pays où le chômage des jeunes était relativement bas, il fallait intégrer les minorités sur le marché du travail des jeunes: les jeunes handicapés, les jeunes migrants et les jeunes sans qualification.

Comme l’a affirmé un ministre, «aujourd’hui, il est plus difficile d’intégrer les personnes non qualifiées qu’il y a 40 ans quand vous pouviez les envoyer en mer, mais ces emplois de marin n’existent plus».

Les participants venus du sud de l’Europe ont affirmé avoir entrepris d’importantes réformes mais les résultats se font encore attendre. Les ministres du Travail estiment qu’il faut d’abord s’attaquer à la macroéconomie – avant que les réformes du marché du travail puissent produire leurs effets.

Les ministres ont aussi soulevé la question des coûts du chômage des jeunes aussi bien pour les jeunes eux-mêmes que pour la société dans son ensemble. Ils sont tombés d’accord pour dire que le coût du financement de dispositifs pour l’emploi des jeunes, comme le Plan de la CE pour l’emploi des jeunes, était «bien inférieur à celui de l’inactivité», comme l’a expliqué le Commissaire européen Lázló Andor.

Solutions à la crise de l’emploi des jeunes


Les ministres du Travail ont proposé des solutions à la crise de l’emploi des jeunes – destinées à réduire le nombre croissant de jeunes contraints de vivre en marge des marchés du travail.

L’une des solutions pourrait consister à renforcer la mobilité de la main-d’œuvre à travers l’Europe. Un pays comme l’Allemagne qui connaît des pénuries de main-d’œuvre dans certains domaines pourrait tirer profit de la migration de jeunes qualifiés du sud de l’Europe vers l’Allemagne.

Les ministres se sont prononcés pour plus de mobilité en Europe. Une idée serait que le programme Erasmus ne couvre pas seulement les études universitaires mais aussi la formation professionnelle. Cela devrait permettre aux jeunes gens, quel que soit leur niveau d’éducation, de «devenir les ambassadeurs du modèle européen» et rendrait plus attrayante la formation professionnelle.

Mais tous les jeunes ne peuvent pas partir à l’étranger.

La réunion a également fait émerger d’intéressantes propositions politiques à mettre en œuvre au niveau national: par exemple, utiliser les médias sociaux pour faire connaître les pénuries de compétences et orienter les jeunes dans «la bonne direction» quand ils sont à la recherche d’un emploi. D’autres approches prévoyaient des systèmes d’encadrement impliquant des travailleurs plus âgés servant de tuteurs aux jeunes arrivant sur le marché du travail, la création d’emplois dans l’économie sociale et des subventions pour les employeurs qui embauchent des jeunes.

Au niveau individuel, faire l’expérience du chômage à une étape précoce de sa vie professionnelle et devoir occuper des emplois instables et mal rémunérés présentent des risques de «séquelles» parce que cela affecte négativement les perspectives de rémunération et de débouchés professionnels à long terme.

Un enseignement et une formation de qualité sont indispensables


La qualité de l’enseignement et de la formation était considérée comme une réponse à ce problème puisque cela conférait aux jeunes des compétences appréciées – leur permettant de décrocher leur premier emploi. Pour les jeunes menacés de marginalisation, un accompagnement intensif à la recherche d’emploi et des centres pour l’emploi pourraient être une solution.

Les ministres ont aussi mis l’accent sur la nécessité d’un dialogue social entre gouvernements, employeurs et travailleurs en vue de concevoir des dispositifs pour l’emploi des jeunes et d’en évaluer la qualité.

L’impression générale était qu’on manquait cruellement de connaissances dans ce contexte. Il a été demandé à l’OIT de procéder à des études comparatives et de promouvoir des réseaux afin d’analyser et d’évaluer les expériences nationales – en étant à l’écoute des «gens de terrain» sur le marché du travail et en échangeant les bonnes pratiques.

En conclusion de cette réunion, le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a déclaré que l’OIT était prête à entreprendre les recherches nécessaires, à favoriser la mise en place de ces réseaux, d’un dialogue et – mieux encore – de programmes d’enseignement et de formation de qualité qui fonctionnent.

Pour plus d’informations et pour organiser une interview, merci de contacter le Département de la communication et de l’information publique de l’OIT au +4122/799-7912 ou communication@ilo.org, ou notre Responsable principal de la communication pour l’Europe, Stefan Giffeler au +3247/906-3220 ou giffeler@ilo.org.