European crisis

Le Directeur général de l’OIT préconise une coopération plus étroite entre le FMI, la CE et l’OIT

Les trois institutions internationales doivent travailler ensemble pour trouver des solutions à la crise économique qui sévit en Europe, affirme Guy Ryder.

Communiqué de presse | Crise européenne | 9 avril 2013
De gauche à droite: Guy Ryder, Directeur général de l’OIT; Min Zhu, Directeur général adjoint du FMI; László Andor, Commissaire européen pour l’emploi, les affaires sociales et l’inclusion
© Kilian Munch / ILO
OSLO – Le Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), Guy Ryder, a plaidé pour une coopération plus étroite entre le Fonds monétaire international, la Commission européenne et l’OIT, reconnaissant leurs «objectifs stratégiques différents bien que tous légitimes».

«Nous avons énormément de points de convergence entre nos agences internationales, il n’y a donc aucune raison pour ne pas travailler en étroite collaboration», a-t-il déclaré.

«Aujourd’hui, en Europe, les programmes d’ajustement pèsent lourd sur les pays les plus exposés et les familles laborieuses les plus vulnérables. Nous devons redimensionner nos politiques sociales et économiques afin que les plus solides supportent la majeure partie du fardeau de l’ajustement. Nous avons également besoin de politiques encourageant les entreprises durables qui sont à l’initiative de tant de créations d’emploi.»

M. Ryder s’adressait au panel tripartite de haut niveau OIT/FMI/CE – «Surmonter la crise: des politiques cohérentes pour la croissance et l’emploi», dans le cadre de la 9e Réunion régionale européenne de l'OIT qui se tient à Oslo du 8 au 11 avril.

La Réunion est à la recherche de solutions davantage axées sur l’emploi pour répondre à la crise en Europe où un million de personnes ont perdu leur emploi au cours des six derniers mois seulement. Dans la zone euro, la croissance économique a diminué de 0,6 pour cent au dernier trimestre 2012, avec d’importantes répercussions sur les autres pays de la région.

Le Vice-président de la Commission européenne (CE), Olli Rehn, a demandé à l’OIT de soutenir la CE dans ses efforts «pour préserver [son] modèle social et maintenir une base industrielle en Europe. Cela exige que les partenaires sociaux dialoguent avec les gouvernements».

Le Directeur général adjoint du FMI, Min Zhu, a fait écho à ce besoin de dialogue et a plaidé pour un «équilibre entre croissance et emploi» en Europe et dans le monde entier. «Si les organisations internationales ont des mandats différents, nous assumons une responsabilité partagée à l’égard des populations du monde pour leur offrir une vie meilleure».

Harry Kyriazis, Vice-président de la Fédération des entreprises et industries grecques (SEV), a également souligné l’importance d’un partenariat social solide. «Travailleurs et employeurs ont un intérêt commun à soutenir l’approbation des réformes, surtout dans un pays comme la Grèce».

Le Président des Syndicats indépendants de Bulgarie (CITUB), Plamen Dimitrov, a exhorté le Directeur général de l’OIT à se montrer plus proactif dans le rejet de l’austérité. «Nous avons besoin de l’OIT pour rétablir la confiance», a-t-il déclaré.

László Andor, Commissaire européen pour l’emploi, les affaires sociales et l’inclusion, a plaidé pour un «marché du travail véritablement européen», étant donné que des pénuries de main-d’œuvre dans certains pays coexistent avec un chômage élevé dans d’autres pays. «Une union économique et monétaire approfondie doit aussi comporter une dimension sociale», a-t-il ajouté.

La discussion du panel a révélé un consensus grandissant autour de la nécessité d’instaurer un dialogue social entre gouvernements, employeurs et travailleurs et une dimension sociale dans les politiques de réforme pour surmonter la crise en cours.

Pour plus d’informations et pour organiser une interview, merci de contacter le Département de la communication et de l’information publique de l’OIT au +4122/799-7912 ou communication@ilo.org, ou notre Responsable principal de la communication pour l’Europe, Stefan Giffeler au +3247/906-3220 ou giffeler@ilo.org.