Organe de contrôle de l’OIT

L’OIT pointe cinq pays pour violations graves de la liberté syndicale

Le Comité de la liberté syndicale de l’OIT a désigné cinq pays sur une liste de 32 cas considérés comme les plus graves et les plus urgents en ce qui concerne le respect du droit d’association, de négociation collective et de dialogue social.

Actualité | 15 novembre 2012
GENÈVE (OIT Info) – L’OIT a désigné l’Argentine, le Cambodge, l’Ethiopie, Fidji et le Pérou – sur une liste de 32 cas examinés – comme les plus graves et les plus urgents en ce qui concerne la liberté syndicale.

Le Comité de la liberté syndicale de l’OIT a examiné des plaintes concernant les droits des employeurs et des syndicats en matière d’association, de négociation collective et de dialogue social.

L'organe de contrôle de l'OIT a traité d'actes de violence durant lesquels quatre travailleurs ont été tués et deux autres ont été blessés en Argentine. Ces décès et blessures se sont produits en 2011 pendant l'évacuation de plus de 500 travailleurs qui réclamaient des logements décents dans la province de Jujuy en 2011. Le Comité a demandé au gouvernement de communiquer le résultat des enquêtes judiciaires en cours.

Le Comité a également examiné les meurtres de trois dirigeants syndicaux, Chea Vichea, Ros Sovannareth et Hy Vuthy, au Cambodge qui se sont produits entre 2004 et 2007. Une fois encore, il a fortement incité le gouvernement à mener des investigations indépendantes sur les assassinats de ces leaders syndicaux, à punir les parties coupables et à mettre un terme au climat d’impunité qui règne dans le pays.

Quant à l’Ethiopie, le Comité a regretté que, quatre ans après sa demande d’enregistrement, le Syndicat national des enseignants (SNE) ne soit toujours pas enregistré officiellement. Il a prié instamment le gouvernement de veiller à ce que les autorités concernées enregistrent le SNE afin de garantir pleinement les droits syndicaux des fonctionnaires, y compris ceux des enseignants des écoles publiques.

Le Comité a également demandé au gouvernement de Fidji de discuter rapidement du retour d’une mission de contacts directs de l’OIT dans le pays. En septembre dernier, le gouvernement fidjien avait empêché l’OIT de poursuivre sa mission de vérification des plaintes relatives au manque de liberté syndicale octroyée aux syndicats locaux.

Le Comité a exigé du gouvernement qu’il entreprenne des investigations indépendantes sans délai concernant les allégations d’agression physique, de harcèlement et d’intimidation à l’encontre des dirigeants et membres des organisations syndicales.

Le Comité a également pris en compte le cas du Pérou qui concerne des allégations de meurtre d’un leader syndical en 2008 lors de heurts avec la police au cours d’une manifestation dans le secteur minier. Comme il n’a pas été possible d’identifier les auteurs de l’acte, le Comité a demandé des investigations supplémentaires afin de clarifier les faits.

Enfin, l’organe de contrôle de l’OIT a passé en revue les mesures prises par le gouvernement du Bélarus pour mettre en œuvre les recommandations de 2004 formulées par une commission d’enquête de l’OIT. Le Comité a profondément regretté que le gouvernement ait une nouvelle fois échoué à répondre aux précédentes recommandations de l’OIT et aux nouvelles allégations de violations de la liberté syndicale. Il a pressé le gouvernement de se montrer plus coopératif à l’avenir.

L’organe de l’OIT a examiné 29 autres cas et noté avec satisfaction que ses recommandations avaient été suivies d’effet dans des cas relatifs à la réintégration de syndicalistes en Colombie et au Pérou et à l’enregistrement d’un syndicat en Algérie.