L’OIT avertit du danger que fait peser la crise de l’emploi des jeunes sur la cohésion sociale et plaide pour davantage d’emplois de meilleure qualité pour les jeunes

Participant à un événement spécial organisé par le Conseil économique et social de l’ONU (ECOSOC) à New York, le Directeur du Secteur de l’emploi du BIT, José-Manuel Salazar, a averti du risque d’une « génération perdue » en raison de l’aggravation de la crise de l’emploi des jeunes; il a plaidé en faveur de nouveaux partenariats renforcés en vue de créer davantage d’emplois de qualité pour les jeunes.

Actualité | 27 février 2012

NEW YORK (Nouvelles du BIT) – Le Directeur du Secteur de l’emploi du BIT, José-Manuel Salazar, a averti du risque d’une « génération perdue » en raison de l’aggravation de la crise de l’emploi des jeunes et plaidé en faveur de nouveaux partenariats renforcés en vue de créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité pour les jeunes.

Le fait d’avoir 75 millions de jeunes chômeurs, plus de 150 millions de jeunes travailleurs pauvres et des millions de jeunes gens qui ne travaillent pas ni n’étudient est un énorme gaspillage de capital humain pour nos sociétés, a-t-il précisé, ajoutant que cette génération perdue faisait aussi planer une menace sur la cohésion sociale.

Les jeunes touchés par l’exclusion sociale sont davantage susceptibles d’adopter des comportements à risques, comprenant l’abus de substances toxiques, la commission de crimes et d’actes de violence, l’enrôlement dans des gangs, le trafic de drogue et d’autres menaces à la cohésion sociale et à la paix dans la communauté, a-t-il expliqué. Il a cité une étude récente, menée en Amérique latine, qui montrait que le fait de n’être ni travailleur ni étudiant était fortement corrélé avec le risque d’actes violents et criminels.

M. Salazar s’exprimait dans le cadre d’un événement spécial organisé par le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) à New York.

Pour paraphraser la déclaration visionnaire qui figure dans la Constitution de 1919 de l’OIT selon laquelle la pauvreté où qu’elle existe constitue un danger pour la prospérité de tous, nous pouvons affirmer aujourd’hui que le chômage des jeunes, où qu’il soit, est une menace à la prospérité de tous, a-t-il déclaré. Pour toutes ces raisons, le monde des affaires est concerné, mais aussi pour des raisons propres aux entreprises: les jeunes travailleurs sont un atout parce qu’ils constituent le meilleur espoir de pouvoir introduire de nouvelles technologies et augmenter la productivité sur le lieu de travail; un haut niveau de chômage et de sous-emploi chez les jeunes autour des usines augmente le coût des activités commerciales.

M. Salazar a plaidé en faveur de nouvelles approches partenariales, ajoutant que les initiatives les plus fructueuses sont celles qui reposent sur une collaboration et des partenariats perfectionnés entre le secteur privé, le gouvernement et les organisations de la société civile et qui combinent savamment incitations, réglementations, financement et sens du leadership.

Il a préconisé un ensemble de mesures concrètes que peuvent adopter les entreprises, les syndicats et les gouvernements afin de créer plus d’emplois de meilleure qualité pour les jeunes, y compris pour pallier l’inadéquation des compétences, pour promouvoir les partenariats subventionnés par les pouvoirs publics et les programmes de formation sur le tas et pour faciliter l’accès à des capitaux de démarrage et à des réseaux d’investisseurs.

Cette année, l’emploi des jeunes est une priorité absolue pour l’OIT et sera le principal thème de la Conférence internationale du Travail en juin. Dans le cadre de la préparation de la Conférence, l’OIT organise des événements dans 45 pays tout au long du mois de mars afin d’écouter et de consulter les jeunes. Elle accueillera un grand forum sur l’emploi des jeunes à Genève en mai.

Pour plus d’informations, merci de contacter le Département de la communication et de l’information publique du BIT au + 41 22/799-7912, communication@ilo.org