Le Brésil engage un processus de dialogue social sans précédent pour promouvoir l'emploi et le travail décent

Le Brésil a lancé aujourd'hui à Salvador de Bahia une série de conférences sur la promotion de l'emploi et du travail décent, qui constituent un effort de dialogue social d’une ampleur sans précédent à l’échelle mondiale, a déclaré Elizabeth Tinoco, directrice du bureau régional de l’OIT pour l'Amérique latine et les Caraïbes.

Actualité | 27 septembre 2011

Salvador de Bahia, Brésil (Nouvelles du BIT) – Le Brésil a lancé aujourd'hui à Salvador de Bahia une série de conférences sur la promotion de l'emploi et du travail décent, qui constituent un effort de dialogue social d’une ampleur sans précédent à l’échelle mondiale, a déclaré Elizabeth Tinoco, directrice du bureau régional de l’OIT pour l'Amérique latine et les Caraïbes.

«Aucun autre pays au monde n’a réalisé un tel effort de dialogue social, axé sur la recherche du consensus pour la mise en œuvre de politiques visant à améliorer l’emploi sur les plans quantitatif et qualitatif», a ajouté Mme Tinoco, à l’occasion de la Conférence sur l’emploi et le travail décent tenue dans l’Etat de Bahia, la première d'une série de 27 autres conférences sur le même thème qui seront organisées dans chaque Etat du Brésil.

Les conférences organisées au niveau des Etats aboutiront à la définition de propositions et à l'élection de délégués appelés à participer à une grande conférence nationale sur l'emploi et le travail décent, qui aura lieu à Brasilia en mai 2012, à l’invitation du gouvernement du Brésil. Les conférences d’Etat ont été précédées de dizaines de conférences municipales sur le sujet.

«L’OIT a suivi ce processus depuis le début afin de le soutenir mais aussi d’en tirer des leçons», a dit la représentante de l'OIT lors de la conférence de Bahia, inaugurée par le gouverneur de cet Etat, M. Jaques Wagner.

Mme Tinoco a rappelé que la conférence de Bahia est la troisième organisée dans cet Etat sur la question du travail décent. L’Etat de Bahia a aussi été le premier Etat au monde à mettre en place un programme d’activités, l’«Agenda du travail décent de Bahia», en 2006.

La directrice du bureau régional de l'OIT a souligné qu’il importait d'élaborer des politiques spécifiquement conçues pour créer des emplois et préserver le revenu des personnes grâce à des programmes de protection sociale innovants. «La croissance économique est indispensable à la création d’emplois, mais elle ne suffit pas», a-t-elle ajouté.

Lors de l'inauguration des conférences d'Etat au Brésil, Mme Tinoco a également rappelé que ce pays, comme d'autres en Amérique latine, a réussi à résister aux assauts de la crise et recueille actuellement les fruits de la relance, mais elle a appelé l’attention sur la menace que font peser les nouvelles récessions survenant dans certains pays industrialisés et sur la situation d'incertitude qui en découle.

«L'Amérique latine a réussi à retrouver en 2010 les niveaux de chômage urbain d’avant la crise, soit 7,3 pour cent, et ce taux continue de baisser en 2011. Cependant, les pays ne doivent pas baisser la garde eu égard à ce qui se passe au niveau économique en d’autres endroits de la planète», a-t-elle indiqué.

Mme Tinoco a souligné que la région a obtenu de tels résultats positifs grâce à des politiques fondées sur l’augmentation des dépenses publiques et à des mesures visant à préserver les emplois et les revenus des personnes. «Cet exemple illustre comment des politiques axées sur l’amélioration de l’emploi sur les plans quantitatif et qualitatif profitent directement à l'économie».

Lors de l’inauguration, Mme Tinoco a rappelé que le Brésil et d’autres pays d’Amérique latine avaient réussi à résister aux effets de la crise mondiale et bénéficiaient à présent de la reprise. Elle a toutefois mis en garde contre les risques de nouvelle récession dans les pays industrialisés qui génèrent l’incertitude.

« Même si l’Amérique latine a pu faire ramener l’emploi dans les régions urbaines à des taux similaires à ceux d’avant la crise avec 7,3 pour cent en 2010, et même si ce taux a continué à baisser en 2011, nos pays ne doivent pas baisser la garde par rapport à ce qui se passe dans les économies des différentes régions du monde.», a-t-elle déclaré.

Mme Tinoco a mis en évidence le fait que les succès enregistrés dans la région ont été facilités par l’expansion de dépenses fiscales et par des mesures destinées à sauvegarder les emploi et les revenus des populations: «Cela montre comment les politiques basées sur des emplois meilleurs profitent directement à l’économie», a-t-elle ajouté.

Dans sa déclaration, elle a également rappelé que le Brésil avait enregistré une croissance économique de 7,3 pour cent l'année passée ainsi que le taux de chômage le plus bas de son histoire, soit 6,3 pour cent. En outre, elle a ajouté que, selon les chiffres officiels, près de 30 millions de personnes étaient sorties de la pauvreté et 15 millions d'emplois formels avaient été créés. Elle a également évoqué les efforts faits par le pays pour lutter contre le travail des enfants et le travail forcé.

«C'est ce que l’on appelle le travail décent», a déclaré Mme Tinoco.

Le concept de travail décent a été lancé en 1999 par le Directeur général du BIT, M. Juan Somavia, et renvoie à la création de possibilités pour chaque homme et chaque femme d’accéder à un emploi dans des conditions de liberté, d’égalité, de sécurité et de dignité.

«Il reste encore de nombreux défis à relever, à savoir venir à bout des inégalités en matière d'emploi, éliminer définitivement le travail forcé et le travail des enfants, assurer l’égalité entre hommes et femmes et poursuivre les efforts en vue de créer des emplois pour les jeunes, afin de leur redonner espoir en l’avenir», a précisé Mme Tinoco.