La HALDE et l’OIT publient le 4ème baromètre sur les discriminations au travail en France

Le bureau français de l'Organisation internationale du Travail (OIT) et la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité (HALDE) publient la 4ème édition du baromètre sur la perception des discriminations dans le monde du travail intitulé: Perception des discriminations au travail : salariés du privé et agents de la fonction publique, réalisé par l'institut CSA.

Actualité | 17 décembre 2010

Le bureau français de l'Organisation internationale du Travail (OIT) et la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité (HALDE) publient la 4ème édition du baromètre sur la perception des discriminations dans le monde du travail intitulé: Baromètre de la perception des discriminations au travail: regards croisés salariés du privé et agents de la fonction publique, réalisé par l'institut CSA.

Parmi les principaux enseignements du sondage, l'étude révèle que:

  • La lutte contre les discriminations dans le monde du travail est perçue comme un enjeu important par les salariés du privé (96%) comme par les agents de la fonction publique (97%).
  • 31% d’entre eux (public et privé confondu, soit – 4 points baromètre précédent) ont déjà été victimes de discrimination dans le cadre du travail ; si cette proportion n’a pas progressé depuis la vague précédente, elle se maintient à un niveau élevé. Et 28% (- 1 point) des salariés et agents n’ayant jamais encore été victimes ont le sentiment qu’ils pourraient l’être un jour.
  • De plus en plus de salariés déclarent avoir été témoins de discriminations (43%, + 2 points), signe d’une forte sensibilité au sujet. La progression est plus forte dans la fonction publique (42% des agents ont été témoins soit 5 points de plus qu’en décembre 2009).
  • Si les salariés du privé continuent à être plus que les agents de la fonction publique confrontés aux discriminations (33% de victimes parmi les salariés du privé et 25% parmi les agents du public), l’appartenance à la fonction publique apparaît de moins en moins comme une garantie d’y échapper.
  • Seuls 29% des agents de la fonction publique estiment qu’ils ont moins de probabilité d’être victimes de discrimination sur leur lieu de travail qu’un salarié du privé. C’est 5 points de moins qu’en décembre 2009 et 10 points de moins qu’en mars 2009.
  • Face à une situation de discrimination, si 39% des victimes en parlent à leur hiérarchie et 29% aux représentants du personnel, une proportion importante garde le silence (34% des victimes du public et du privé), manifestement par résignation (52% expliquent qu’en parler n’aurait rien changé). Ce silence progresse en particulier dans la fonction publique (39% des agents victimes n’ont rien dit, soit une hausse de 8 points par rapport à décembre 2009).

En termes de solutions, les deux populations sont favorables à une mise en place de sanctions pour les entreprises, administrations et services publics qui n’ont pas pris de mesures en faveur de l’égalité salariale femmes/hommes ainsi qu'à l’évaluation des procédures de recrutement afin de s’assurer que les candidats issus des minorités ethniques ont autant de chances d’être convoqués à des entretiens ou embauchés que d’autres candidats à compétences égales.

Elles sont également favorables à la mise en place dans chaque entreprise, administration et service d’une cellule indépendante chargée de surveiller l’égalité salariale et d’apporter une aide concrète aux victimes de discrimination, à l’interrogation régulière des salariés / agents publics sur leurs ressentis en matière de discrimination au travail sur la base du volontariat et de l’anonymat, à la possibilité pour un salarié d’alerter sa direction de façon confidentielle et anonyme sur des pratiques de discrimination dont il serait victime ou témoin.

Pour faire face à une situation de discrimination, les agents (60%) et les salariés (52%) considèrent que les représentants du personnel et des syndicats sont les mieux placés pour les soutenir. Ils estiment que des preuves concrètes (90%) et le fait de savoir que d’autres personnes ont eu gain de cause dans des conditions similaires (83%) sont deux éléments qui faciliteraient l’engagement d’une procédure pour discrimination auprès de la HALDE.

Plus précisément en ce qui concerne les inégalités de rémunération entre les hommes et les femmes, c’est le manque de transparence qui existe sur le sujet qui est jugé comme le principal frein à la réduction des écarts (32%).

Ces résultats rappellent que la lutte contre les discriminations, action prioritaire de la HALDE et de l’OIT demeure essentielle. La prévention doit être renforcée par la mise en place de procédures tant pour le recrutement que durant le parcours professionnel. L’emploi demeure le motif le plus fréquent de saisine de la HALDE.

Une discrimination, c’est le fait de traiter différemment une personne pour des motifs interdits par la loi (art.225-1 du code pénal). Il existe 18 critères de discrimination definis par la loi française.

Ce baromètre a été réalisé par l'institut CSA dans le cadre du partenariat signé en février 2008 par la HALDE et l'OIT dont l'objectif est de développer des initiatives de recherche, d'études et d'échanges afin d'observer, évaluer et comparer les pratiques des entreprises françaises à l'égard de la non-discrimination et la promotion de l'égalité.

Contacts presse :

OIT : Frédéric Rey 01 53 69 12 12

Halde : Marylène Courivaud 01 55 31 61 00 / 06 20 74 24 28