Forum arabe pour l’emploi

Le Forum arabe pour l’emploi approuve un Plan d’Action dans la région

Le Forum arabe pour l’emploi s’est achevé aujourd’hui par un accord entre les représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs des 22 pays sur un Plan d’Action: il vise à mettre en œuvre le Pacte mondial pour l’emploi dans la région afin d’atténuer les répercussions directes de la crise économique sur les marchés du travail.

Communiqué de presse | 22 octobre 2009

BEYROUTH (Nouvelles du BIT) – Le Forum arabe pour l’emploi s’est achevé aujourd’hui par un accord entre les représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs des 22 pays (Note 1) sur un Plan d’Action: il vise à mettre en œuvre le Pacte mondial pour l’emploi dans la région afin d’atténuer les répercussions directes de la crise économique sur les marchés du travail.

L’Agenda souligne la pertinence du portefeuille de mesures politiques proposées par le Pacte mondial pour l’emploi à l’échelle de la région; il met l’accent sur l’importance du dialogue et de la coopération régionale pour sortir rapidement de la crise, ce qui aiderait les pays à retrouver leur niveau d’emploi et mettrait leur économie sur la voie d’une croissance durable assortie de possibilités de travail décent.

La Directrice du Bureau régional de l’Organisation internationale du Travail (OIT) pour les Pays arabes, Nada Al-Nashif, s’est réjouie de ces conclusions et a déclaré: «ce Plan d’Action représente une avancée réelle en termes de convergence tripartite autour de nos priorités essentielles. Nous avons ici une véritable mission à remplir».

M. Ahmed Mohamed Luqman, Directeur général de l’Organisation arabe du Travail (OAT), a exprimé sa satisfaction: «Il résulte de ce Forum un programme exécutif commun pour l’OIT et l’OAT, ciblant les besoins du monde arabe, conforme aux décisions du Sommet économique arabe qui s’est tenu au Koweït en janvier et aux priorités de la Décennie arabe pour l’emploi (2010-2020)».

Le Forum de trois jours, organisé par l’OIT et l’OAT, a évalué les effets de la crise économique sur une région diverse: il a reconnu que la crise exacerbait les niveaux préexistants de chômage, de sous-emploi et de faible productivité et limitait davantage l’accès à des possibilités de travail décent, à la protection sociale et au respect des droits au travail.

Lundi, le Directeur général du BIT, Juan Somavia, a tiré la sonnette d’alarme sur «les conséquences de la hausse du chômage, du travail informel et précaire, les entreprises qui tournent au ralenti, les investissements différés et le chômage des jeunes», citant des chiffres du BIT qui montrent que «le chômage dans la région est susceptible d’augmenter et d’atteindre 9 à 11 pour cent pour le monde arabe dans son ensemble».

Les participants tripartites au Forum se sont mis d’accord sur une série de priorités politiques auxquelles il faut donner suite au niveau national: placer l’emploi au cœur des stratégies de reprise, améliorer la gestion des migrations de main-d’œuvre, bâtir des systèmes de protection sociale adaptés, renforcer le respect pour les normes internationales du travail et les droits des travailleurs, promouvoir la culture du dialogue social et les entreprises durables.

Le Plan d’Action prend également en considération que cette crise est l’occasion d’adopter un nouveau paradigme de développement qui consacre l’emploi comme objectif central des stratégies économiques, renforce le rôle des ministères du Travail et réoriente le secteur financier pour servir les besoins de l’économie réelle.

Les constituants tripartites ont appelé à créer un mécanisme conjoint de suivi du Forum et ont mis en évidence la nécessité de poursuivre une collaboration solide entre l’OIT et l’OAT, dans le but commun de parvenir au travail décent dans la région, en conformité avec la Déclaration de l’OIT sur la justice sociale pour une mondialisation équitable et la Décennie arabe pour l’emploi (2010-2020).

Le Dr Abdullah Dahlan, représentant des employeurs a déclaré: «Nous nous réjouissons du fait que le Forum ait donné un nouvel élan au développement d’initiatives nationales afin de promouvoir les entreprises durables, l’élaboration et la mise en œuvre des priorités politiques pertinentes des employeurs, des travailleurs et des gouvernements du monde arabe.»

Le groupe des travailleurs a exprimé sa «préoccupation quant à l’impact de la crise économique et financière mondiale sur les travailleurs, surtout en ce qui concerne la protection sociale, la sécurité sociale, la liberté syndicale et la hausse du chômage». Le groupe a souligné le fait que «le dialogue social est l’unique moyen d’aboutir à des accords pour prévenir la détérioration de l’activité économique et donc de surmonter la crise structurelle continue et de parvenir à un développement durable et équilibré et à une bonne gouvernance».

La ministre de la Main-d’œuvre et des Migrations d’Egypte, Son Excellence Aisha Abdel Hadi Abdel Ghani s’est félicitée des conclusions du Forum en affirmant: «Nous avons un consensus arabe sur l’emploi et le travail qui montre l’efficacité des partenaires sociaux et des gouvernements dans la recherche de solutions pour faire face à la crise mondiale et qui témoigne de leur bonne volonté pour garantir la mise en œuvre et le respect des normes internationales du travail.»

M. Luqman a conclu ainsi: «Tout comme la coopération dans le domaine social devrait être entièrement différente après le Sommet du Koweït, je suis sûr que la coopération entre l’OIT et l’OAT et les partenaires sociaux arabes sera plus étendue et approfondie après ce Forum».

Mme Al-Nashif a mis l’accent sur le fait que «l’OIT et l’OAT [allaient] continuer à travailler avec et par l’intermédiaire des partenaires tripartites, consolidant le dialogue social comme un outil pour mettre en œuvre le Plan d’Action et assurer tout le suivi nécessaire. Cela inclut les programmes par pays en faveur du travail décent de l’OIT et la coopération technique dans la région».


Note 1 - Algérie, Arabie Saoudite, Bahreïn, Comores, Djibouti, Egypte, Irak, Jordanie, Koweït, Liban, Libye, Mauritanie, Maroc, Oman, Autorité palestinienne, Qatar, Somalie, Soudan, Syrie, Tunisie, Emirats arabes unis et Yémen.