Sommet social du G8

Appel en faveur de politiques sociales et d’emploi génératrices de croissance et de reprise

Lors d’un Sommet social spécial du G8+6, le Directeur général du Bureau international du Travail, Juan Somavia, a lancé un appel en faveur de nouvelles politiques en matière d’emploi et de protection sociale qui contribuent à la croissance économique et à sortir de la crise économique mondiale.

Communiqué de presse | 30 mars 2009

ROME (Nouvelles du BIT) – Lors d’un Sommet social spécial du G8+6, le Directeur général du Bureau international du Travail, Juan Somavia, a lancé un appel en faveur de nouvelles politiques en matière d’emploi et de protection sociale qui contribuent à la croissance économique et à sortir de la crise économique mondiale.

Dans sa contribution à la réunion des ministres du Travail et des Affaires sociales du Sommet social du G8+6 à Rome, M. Somavia a déclaré: «Nous avons besoin que les dirigeants du G8 et du G20 fassent des politiques d’emploi et de protection sociale un facteur de la croissance économique».

Il a souligné que dans un contexte où la main-d’œuvre mondiale allait augmenter de 90 millions d'individus au cours des deux prochaines années l’ampleur de la récession et la lenteur du redressement risquaient de provoquer une hausse énorme du chômage et du nombre de travailleurs pauvres, en particulier dans les pays en développement.

«Restaurer la confiance consiste, pour une large part, à faire partager par les populations l’idée de progrès vers un monde plus juste, plus transparent et plus stable», a-t-il déclaré. «Cette réunion des ministres de l’Emploi, du Travail et des Affaires sociales du G8+6 peut tous nous aider à faire un grand pas dans cette direction et à apporter une contribution essentielle au Sommet du G8 de juillet qui place l’homme au centre dans la recherche d’une sortie de crise et d’une mondialisation équitable.»

M. Somavia a précisé qu’une coordination internationale solide était «vitale pour mettre l’emploi et la protection sociale au cœur de la réponse mondiale et pour décupler les effets des mesures de relance. En outre, la coopération internationale doit veiller à ce que les pays et les populations vulnérables reçoivent un soutien financier pour leurs politiques d’emploi et de protection sociale».

Le Directeur général du BIT a annoncé que son Organisation proposait un «Pacte mondial pour l’emploi» qui serait développé par la Conférence internationale du Travail en juin. Il a indiqué qu’un tel Pacte «conjuguait une action locale, approuvée au plan national, et une action globale, approuvée au plan international, pour la promotion de l’emploi et la protection sociale, et pour des institutions sociales plus fortes».

Le Conseil d’administration du BIT a débattu d’un certain nombre d’éléments du Pacte mondial pour l’emploi la semaine dernière, et notamment: des mesures en faveur des chômeurs et des employeurs; l’extension des mécanismes de protection sociale et la préservation des retraites; un appui ciblé aux catégories et secteurs les plus vulnérables, tels que les jeunes; l’investissement dans le développement des qualifications des travailleurs pour préparer la reprise; le renforcement des services d’emploi; le soutien aux entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises (PME); les investissements publics dans les infrastructures, à travers des travaux publics d’urgence utilisant des techniques à haute intensité de main-d’œuvre; des incitations fiscales et des investissements dans les technologies propres et les «emplois verts»; une restructuration socialement responsable des entreprises et des secteurs d’activité; et des accords de négociation collective renforcés pour faciliter la négociation d’accords salariaux, en particulier pour ce qui concerne les travailleurs à bas salaires, dans le but de soutenir les revenus en termes réels et donc la consommation.

«Un Pacte de cette nature devrait être approuvé par les membres tripartites de l’OIT en se fondant sur la Déclaration sur la justice sociale pour une mondialisation équitable et sur les principaux outils stratégiques de l’Organisation», a expliqué M. Somavia. «Il sera la contribution de l’OIT à la prise de décision nationale et à la coopération et la convergence politique internationales sur la crise».

«Les dynamiques financière, économique, sociale et d’emploi de la crise mondiale plaident en faveur de réponses politiques coordonnées, de même ampleur, dans lesquelles l’OIT et d’autres institutions peuvent jouer un rôle de premier ordre», a-t-il ajouté.