GENÈVE (Nouvelles du BIT) – Prenant acte que 169 de ses 181 Etats Membres ont adopté une politique ou une stratégie nationale relative au VIH/Sida, le Bureau international du Travail (BIT) lance le processus d’élaboration d’une nouvelle norme internationale du travail, destinée à étayer le rôle que tient le lieu de travail dans la réponse mondiale à la pandémie (Note 1).

Un nouveau rapport, intitulé Le VIH/Sida et le monde du travail, prépare le terrain pour une discussion lors des sessions de 2009 et 2010 de la Conférence internationale du Travail. C’est le premier rapport du genre à donner un aperçu complet des actions menées par les gouvernements nationaux et par les organisations internationales en ce qui concerne le VIH/Sida, et qui se réfère spécifiquement au monde du travail. Le rapport révèle que de nombreux pays ont pris des dispositions significatives pour traiter du problème du VIH/Sida dans le monde du travail.

Le rapport compte que plus de 70 Etats Membres de l’OIT ont adopté une loi générale sur le VIH/Sida, ou sont sur le point de le faire, et que 30 pays ont adopté, ou vont adopter, des règles spécifiques au lieu de travail. D’autres pays abordent le VIH/Sida par le biais de l’égalité des chances ou de la santé publique et certains ont intégré le VIH/Sida dans leur droit du travail.

Le VIH a un effet dévastateur sur le monde du travail. Plus de 90 pour cent des 33,2 millions d’adultes de 15 à 49 ans qui vivent actuellement avec le VIH dans le monde continuent de travailler et sont dans leurs années professionnelles les plus productives. Ils possèdent des compétences et une expérience que leur famille, leur entreprise et leur pays ne peuvent se permettre de perdre. Cependant, en dépit d’avancées majeures dans les connaissances et les comportements relatifs au Sida, de nombreux travailleurs sont encore confrontés à la discrimination, à la stigmatisation et à la peur de perdre leur emploi.

Une recommandation renforcerait et étendrait l’impact du Recueil de directives pratiques sur le VIH/Sida dans le monde du travail adopté par l’OIT en 2001, qui porte notamment sur la protection et la promotion des droits. Elle encouragerait une action conjointe des mandants tripartites de l’OIT et d’autres partenaires en matière de VIH/Sida et renforcerait la contribution du lieu de travail à la réalisation de l’objectif d’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à la prise en charge liés au VIH/Sida.

Lors de la Conférence de 2009, une première discussion sera l’occasion de réunir les mandants de l’OIT pour examiner en détail l’expérience précieuse, acquise au cours de la décennie écoulée. Les débats s’appuieront sur les réponses des Etats Membres à un questionnaire inclus dans le rapport, qui demande aux gouvernements et aux organisations syndicales et patronales de donner leur avis sur la portée potentielle et le contenu de la recommandation proposée. Le sujet étant vaste par nature, il est également conseillé aux ministres du Travail de consulter les autres ministres et les institutions nationales qui traitent du VIH/Sida, y compris les organisations de personnes vivant avec le virus (PVVIH) et celles qui sont impliquées dans les ripostes nationales.

Le rapport a été envoyé aux Etats Membres de l’OIT pour qu’ils l’examinent et réagissent avant le 31 août 2008. Un second rapport, rédigé à partir de leurs réponses, et dont les conclusions seront discutées lors de la Conférence internationale du Travail de juin 2009, sera publié en février 2009.

Note 1 – Faisant suite à la décision du Conseil d’administration du BIT de mars 2007. Rapport IV (1), Le VIH/sida et le monde du travail, quatrième question à l’ordre du jour, Conférence internationale du Travail, juin 2009. Bureau international du Travail, Genève. ISBN 978-92-2-220640-7, ISSN 0251-3218, Première édition 2008.