Le BIT salue le nouvel élan donné par les employeurs et les travailleurs à l'alliance mondiale contre le travail forcé

Un récent Forum international contre la traite des personnes a donné un nouvel élan à l’Alliance mondiale qui vise à éradiquer le travail forcé au cours des dix prochaines années. L’Organisation internationale du Travail (OIT) a noté une forte implication des représentants des travailleurs et des employeurs.

Actualité | 20 février 2008

GENÈVE (Nouvelles du BIT) – Un récent Forum international contre la traite des personnes a donné un nouvel élan à l’Alliance mondiale qui vise à éradiquer le travail forcé au cours des dix prochaines années. L’Organisation internationale du Travail (OIT) a noté une forte implication des représentants des travailleurs et des employeurs.

Le Forum de Vienne contre la traite des êtres humains, organisé par «UNGIFT» (Initiative mondiale des Nations Unies contre la traite des êtres humains), une coalition de six agences intergouvernementales, a vu 1 200 représentants de haut niveau venus du monde entier s’accorder unanimement sur la nécessité de canaliser la contestation internationale de la traite et du travail forcé au sein d’une alliance mondiale proposée par l’OIT.

«Le Forum de Vienne nous a encouragé à redoubler d’efforts», déclare Roger Plant, Chef du Programme spécial d’action du BIT pour lutter contre le travail forcé. «Les gouvernements se tournent de plus en plus vers le BIT pour qu’il conseille les personnes chargées de faire respecter le droit, notamment les inspecteurs du travail, sur les moyens d’identifier et de sanctionner les délits liés au travail forcé. On observe un mouvement clair de l’ensemble de nos partenaires pour aller de l’avant et nous acceptons de relever le défi.»

Le délégué du Congrès des syndicats Simon Steyne a noté que «les syndicats étaient déjà engagés à s’organiser dans l’économie formelle et informelle afin d’exiger des droits pleins et entiers pour les travailleurs migrants et les travailleuses partout dans le monde. Les gouvernements doivent nous garantir que nous pourrons le faire en protégeant et en ne violant pas nos droits de liberté d’association et de négociation collective».

Brent Wilton, Vice-Secrétaire général de l’Organisation Internationale des Employeurs, a mis en lumière le «partenariat crucial de l’OIT pour soutenir une alliance mondiale contre le travail forcé et la traite», ajoutant: «Les organisations nationales d’employeurs occupent une place de choix et peuvent jouer un rôle unique pour impliquer le plus possible le secteur privé dans ce combat. Quant aux participants au Forum de Vienne qui cherchent à mobiliser le secteur privé, ils ont déjà un partenaire pour le faire: c’est l’OIT et en son sein le Programme de lutte contre le travail forcé. C’est à l’OIT que ces questions ont un impact sur le monde du travail».

Selon le BIT, au moins 2,4 millions de femmes, d’hommes et d’enfants sont victimes des plus graves formes de trafic à des fins d’exploitation économique et sexuelle dans les pays d’accueil, dans les activités classiques comme dans l’économie informelle, générant quelque 32 milliards de dollars de profit annuel.

L’OIT a organisé des sessions sur la gestion des chaînes de production, sur la demande favorisant le travail forcé et l’exploitation sexuelle, sur le rôle des organisations d’employeurs, des entreprises et des syndicats pour lutter contre la traite, au cours desquelles les participants, venus en grand nombre, ont débattu des mesures de prévention à adopter contre la traite des êtres humains.

Agir efficacement contre la traite des personnes requiert d’être aussi attentif à la prévention, à la qualité de la législation et des politiques adoptées, qu’à l’application stricte et à la réhabilitation du droit. Cela nécessite une action concertée dans les pays d’origine et d’accueil, à tous les échelons: dans les salles de réunion, les ateliers, les villages et dans les tribunaux comme au plus haut niveau du gouvernement. Grâce à ses réseaux sociaux uniques, et en partenariat avec d’autres acteurs, le BIT a un rôle essentiel à jouer dans les efforts mondiaux pour éradiquer le travail forcé et l’esclavage moderne une fois pour toutes.