L'OIT proclame le 12 juin «Journée mondiale contre le travail des enfants»

GENÈVE (Nouvelles du BIT) - Le 12 juin sera désormais consacré «Journée mondiale contre le travail des enfants», et cette décision, prise par l'Organisation internationale du Travail (OIT), prendra effet dès mercredi prochain. Pour marquer cette proclamation, l'OIT organisera la veille - 11 juin - en son siège genevois une série de manifestations, donnant le coup d'envoi à une série d'activités de par le monde: rassemblement d'enfants travailleurs, spectacles artistiques et représentations, ateliers d'information mixtes (enfants-adultes), etc...

Communiqué de presse | 5 juin 2002

GENÈVE (Nouvelles du BIT) - Le 12 juin sera désormais consacré «Journée mondiale contre le travail des enfants», et cette décision, prise par l'Organisation internationale du Travail (OIT), prendra effet dès mercredi prochain. Pour marquer cette proclamation, l'OIT organisera la veille - 11 juin - en son siège genevois une série de manifestations, donnant le coup d'envoi à une série d'activités de par le monde: rassemblement d'enfants travailleurs, spectacles artistiques et représentations, ateliers d'information mixtes (enfants-adultes), etc...

«Cette première journée mondiale contre le travail des enfants a pour objet de rappeler à tous à quel point la situation reste dramatique et que, par conséquent, nous devons - plus que jamais - combattre ce fléau avec une énergie et une détermination sans failles», explique le Directeur général du Bureau international du Travail, Juan Somavia, dans une déclaration consacrée à cette journée. «Nous devons unir nos forces pour construire un monde dans lequel chaque enfant peut vivre une enfance normale, être en bonne santé, aller à l'école, sans oublier les parents qui, eux, doivent pouvoir disposer d'un travail décent. Notre objectif est de parvenir à un monde où le travail des enfants n'aurait pas droit de cité».

La proclamation de cette journée s'inscrit dans le cadre de la campagne mondiale contre le travail des enfants, et devrait agir comme un catalyseur. Elle est décrétée pour renforcer le mouvement mondial contre le travail des enfants, qui peut déjà se réjouir de certains succès comme le nombre croissant de pays qui ont ratifié la convention 182 de l'OIT sur les pires formes du travail des enfants et la convention 138 sur l'âge minimum. Les activités déployées par le Programme focal sur le travail des enfants (IPEC) du BIT pour éliminer le travail des enfants de la surface de la planète peuvent également revendiquer certaines victoires (plus de 300 000 enfants ont pu quitter leurs conditions de travailleurs), mais, devant l'ampleur de la tâche, ces dernières peuvent apparaître modestes.

Selon un rapport récemment publié par le BIT et intitulé «Un avenir sans travail des enfants», un enfant sur six (entre 5 et 17 ans), soit 246 millions, est engagé dans le monde du travail. Parmi ses découvertes les plus étonnantes, ce rapport indique qu'un enfant sur 8 - soit 179 millions - est exposé aux pires formes de travail, à savoir celles qui mettent en péril le bien-être moral, mental ou physique de l'enfant.

A cet égard, il est particulièrement significatif de constater que la récente session spéciale de l'Assemblée générale de l'ONU sur l'enfance a décidé de consacrer un chapitre entier de son rapport final à la lutte contre le travail des enfants. A lui seul, ce fait donne la mesure du chemin parcouru depuis le Sommet de l'enfant en 1990, dernière réunion mondiale sur ce sujet. Cette question cruciale du travail des enfants jouit désormais d'une visibilité beaucoup plus grande.

Programme des festivités à Genève

Pour célébrer cette journée, le BIT a fait appel à des personnalités du monde du spectacle, actives dans la lutte contre le travail des enfants; à des enfants retirés du travail; et à des étudiants en art dramatique qui ont monté un spectacle pour l'occasion. Pour les enfants, diverses activités récréatives ont été prévues. L'ensemble de ces manifestations auront lieu le 11 juin entre 18 et 22 heures au siège du BIT (niveau R2).

Cet événement est ouvert aux délégués présents à la Conférence internationale du Travail (CIT), au personnel des organisations du système des Nations Unies basées à Genève, aux organisations non gouvernementales et au public, adultes et enfants. Les représentants des médias sont également cordialement invités.

Le discours inaugural de Juan Somavia sera suivi de l'intervention de Christie Clark, une actrice américaine de cinéma et de télévision qui a prêté ses talents à un message audiovisuel contre le travail des enfants que le BIT diffusera auprès du grand public. Abrar-ul-Haq, un chanteur populaire pakistanais, participe également à cette campagne mondiale. Sa fondation «Sahara for life» vise à améliorer les soins apportés aux mamans et à leurs enfants au Pakistan. Par ailleurs, il a écrit et interprété une chanson dont le thème central est le travail des enfants. Deux anciens enfants travailleurs apporteront leur témoignage: il s'agit d'Alice (16 ans) de l'Etat d'Akwa Ibom au Nigéria et de Serguei, 13 ans, qui travaillait autrefois dans les rues de Saint-Petersbourg.

A l'occasion de cette soirée, l'association SCREAM sera officiellement lancée: elle vise à défendre les droits des enfants à travers l'éducation, les arts et les médias. Elle entend favoriser des initiatives mobilisant enfants et enseignants en faveur de la lutte contre le travail des enfants. Des membres de l'association SCREAM se joindront à des étudiants en art dramatique de l'Ecole internationale de Genève pour un spectacle de mime illustrant le problème du travail des enfant

Coïncidant avec ces célébrations, les délégations des 175 Etats Membres qui participent à la 90e Conférence internationale du Travail, débattront, ce jour, du dernier rapport mondial du BIT sur le travail des enfants.