LA CONFERENCE D'AMSTERDAM AXE SES TRAVAUX SUR LES FORMES INTOLERABLES DE TRAVAIL DES ENFANTS

Une conférence consacrée à l'élimination des formes les plus intolérables d'exploitation des enfants - notamment par l'esclavage, la traite, l'exploitation sexuelle et l'astreinte à des travaux dangereux - s'est ouverte aujourd'hui en la présence de Sa Majesté la Reine Beatrix des Pays-Bas.

Communiqué de presse | 26 février 1997

AMSTERDAM (Nouvelles du BIT) - Une conférence consacrée à l'élimination des formes les plus intolérables d'exploitation des enfants - notamment par l'esclavage, la traite, l'exploitation sexuelle et l'astreinte à des travaux dangereux - s'est ouverte aujourd'hui en la présence de Sa Majesté la Reine Beatrix des Pays-Bas.

Plus de 250 délégués représentant 30 pays sont présents à cette Conférence de deux jours, organisée par le Gouvernement des Pays-Bas en étroite collaboration avec l'Organisation internationale du Travail. Une vingtaine de ministres de pays développés et en développement prendront la parole aujourd'hui (voir liste au verso).

Le Président de la Conférence, M. Ad Melkert, ministre des Affaires sociales et de l'Emploi du gouvernement des Pays-Bas, a rappelé que les formes intolérables de travail des enfants étaient «un héritage de la révolution industrielle» et affirmé qu'il était «grand temps de se défaire d'un tel héritage».

«La prospérité», a-t-il déclaré, «doit être l'œuvre d'adultes dotés de tous les moyens, physiques et mentaux, nécessaires pour la réaliser, et non d'enfants privés d'instruction, qui sont très peu ou pas du tout rétribués pour travailler dans des conditions misérables, insalubres, dangereuses, voire criminelles».

Il a enjoint aux délégués de ne se comporter ni en donneurs de leçons ni en accusateurs, et d'opter pour la solidarité plutôt que pour la provocation. Il a affirmé qu'il fallait «abolir toute exploitation flagrante des enfants», mais qu'il fallait aussi, «en même temps, offrir aux enfants et à leurs parents des solutions de remplacement, à savoir une instruction, des soins de santé et des emplois».

Lors de la séance d'ouverture, M. Michel Hansenne, Directeur général du BIT, a relevé entre autres formes intolérables de travail des enfants, «l'esclavage et les pratiques assimilables, le travail forcé, la prostitution, le travail dans les mines et les usines, la pêche hauturière et l'agriculture commerciale». Il a dénoncé le fait que des millions d'enfants soient astreints à de telles activités comme «une véritable négation des droits de l'homme et une atteinte intolérable à la dignité de la personne».

Il a présenté un programme fondé sur l'adoption d'une nouvelle convention de l'OIT proscrivant les formes extrêmes de travail des enfants et proposé que les Etats membres de l'OIT et de l'ONU adoptent «un programme d'action visant à abolir le travail des enfants dans un délai fixé» et, en priorité, les formes de travail dégradantes et particulièrement dangereuses. Il a lancé un appel en faveur de l'interdiction totale du travail des jeunes enfants (les moins de 12 ou 13 ans) et de la protection des filles, fréquemment forcées de travailler comme employées de maison ou attirées dans la prostitution et la pornographie.

M. Hansenne a également engagé la communauté internationale à redoubler d'efforts pour réduire la pauvreté:

«Pour les gouvernements des pays en développement, il s'agit de venir en aide aux pauvres entre les pauvres, et pour les gouvernements des pays riches, d'appuyer leurs préoccupations légitimes quant au respect des normes universelles sur un engagement tout aussi ferme à accroître les ressources consacrées à la lutte contre la pauvreté dans le monde.»

Faisant observer qu'une action concertée à l'échelle internationale s'imposait pour mettre un terme au commerce et à la traite des enfants, il a proposé «qu'un crime contre un enfant, où qu'il soit commis, soit considéré comme un crime partout dans le monde.»

Liste des ministres devant prendre la parole durant la Conférence

  • - M. J. Pronk, ministre de la Coopération au développement, Pays-Bas
  • - M. A. Diop, ministre du Travail et de l'Emploi, Sénégal
  • - M. N. Blüm, ministre du Travail et des Affaires sociales, Allemagne
  • - M. C. Earsakul, ministre du Travail et de la Protection sociale, Thaïlande
  • - M me K. Nordheim-Larsen, ministre de la Coopération au développement, Norvège
  • - M. P. Paiva, ministre du Travail, Brésil
  • - M. A. Al-Amawy, ministre du Travail, Egypte
  • - M. S. Kinyondo, ministre du Travail et de la Jeunesse, Tanzanie
  • - M. M. Arunachalam, ministre du Travail, Inde
  • - M. M.A. Mannan, ministre du Travail et de la Main-d'œuvre, Bangladesh
  • - M me Lina Laigo, ministre de la Condition féminine et de la Protection sociale,
  • Philippines
  • - M me M. Winberg, ministre du Travail, Suède
  • - M. P. Masinde, ministre du Travail et de la Main-d'œuvre, Kenya
  • - M me M. Smet, ministre du Travail, Belgique
  • - M. J.L. Nordman, ministre du Travail par intérim, Suisse
  • - M. E. Snijders, ministre du Travail, Suriname
  • - M me L. Koirala, ministre de la Condition féminine et de la Protection sociale, Népal