Pertes d'emplois importantes dans l'industrie hôtelière et touristique

GENÈVE (Nouvelles du BIT) - Suite aux attaques terroristes du 11 septembre sur les Etats-Unis, l'industrie hôtelière et touristique mondiale, déjà sous le coup d'une récession, risque de devoir faire face à la perte de 9 millions d'emplois, indique un nouveau rapport préparé pour le Bureau international du Travail (BIT).

Communiqué de presse | 24 octobre 2001

GENÈVE (Nouvelles du BIT) - Suite aux attaques terroristes du 11 septembre sur les Etats-Unis, l'industrie hôtelière et touristique mondiale, déjà sous le coup d'une récession, risque de devoir faire face à la perte de 9 millions d'emplois, indique un nouveau rapport * préparé pour le Bureau international du Travail (BIT).

Selon ce rapport, une diminution de 10 pour cent de l'activité touristique se traduirait par la perte de 8,8 millions d'emplois pour cette industrie, dont 1,1 million aux Etats-Unis et 1,2 million pour l'Union européenne. Ce même document indique qu'aux Etats-Unis, 3,8 millions d'emplois pourraient être perdus. Tout dépendra de la façon dont les voyageurs se comporteront dans les prochains mois.

Ce rapport servira, ces 25 et 26 octobre, de base aux discussions de la réunion convoquée d'urgence par le BIT pour les secteurs hôteliers et touristiques. Pendant cette rencontre, des représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs vont évaluer la crise dans leur secteur et envisager les moyens d'en atténuer l'impact.

Le rapport rappelle que 207 millions de personnes à travers le monde travaillent dans l'industrie hôtelière et touristique, soit près de 8 pour cent de la masse salariale mondiale. Avant le 11 septembre, ce secteur était déjà confronté à une diminution de la demande, provoquée par une économie mondiale s'affaiblissant. Les événements du 11 septembre ont empiré les choses. De toutes les activités économiques, tout le monde s'accorde à dire que l'industrie voyagiste et touristique s'avère la plus vulnérable aux menaces qui pèsent sur la sécurité.

Dans l'hôtellerie, les emplois directement concernés sont les petits métiers périphériques, les emplois à temps partiel ou postés, et ce, tant dans les pays développés que dans les pays en voie de développement. D'autres activités sont également touchées: les sociétés d'excursions et de transport, le secteur de l'avitaillement, les agences de voyage, les voyagistes, les croisiéristes et les industries de service comme la vente au détail spécialisée, les emplois auxiliaires d'aéroport et les chauffeurs de taxis. Selon ce rapport, l'impact à court terme sera brutal. Quant aux effets à plus long terme, tout dépendra des développements futurs et de la capacité de l'industrie à récupérer rapidement des conséquences des événements du 11 septembre dont l'impact mondial reste sans précédent.

«Dans ce secteur, de nombreuses sociétés dépendent fortement d'entrées de liquidités importantes et régulières pour faire face à leurs frais fixes», indique le rapport. «Un certain nombre d'entre elles sont en train de lutter pour leur survie».

Avant le 11 septembre, la récession économique affaiblissait déjà la demande de voyages, indique ce rapport. Après avoir enregistré une croissance de 7,4 pour cent en l'an 2000, l'Organisation mondiale du tourisme avait prévu pour 2001 une croissance de 2,5 à 3 pour cent. Depuis lors, ils ont revu leurs chiffres à la baisse: la croissance devrait être de l'ordre de 1,5 à 2 pour cent.

«A une situation économique déjà peu engageante s'est greffé un sentiment d'incertitude. Désormais, par instinct, les candidats au voyage ne s'éloignent plus trop de leurs foyers», indique ce rapport.

La liste des participants à cette réunion inclut des représentants des gouvernements, des organisations syndicales et patronales. Les gouvernements invités sont la Barbade, l'Egypte, les Etats-Unis, la France, le Kenya, le Royaume-Uni, le Sri Lanka. D'autres pays ont le statut d'observateurs, à savoir l'Allemagne, l'Australie, le Brésil, le Chili, l'Espagne, la Fédération de Russie, le Mexique, le Maroc, les Philippines, la République dominicaine, la Thaïlande et la Turquie.

Au niveau des employeurs, la représentation attendue est celle de l'Argentine, de la Barbade, de Chypre, de la France, de la Malaisie, de la Nouvelle-Zélande, des Pays-Bas, des Philippines et de l'Organisation internationale des employeurs. Du côté des travailleurs, les Philippines sont représentées par le Syndicat national des travailleurs des secteurs de l'hôtellerie, de la restauration et entreprises associées. Les autres participants sont la Confédération mondiale des syndicats libres, la Confédération mondiale du travail, l'Union internationale des travailleurs des secteurs de l'alimentation, de l'agriculture, de l'hôtellerie, de la restauration, de l'avitaillement, du tabac et autres secteurs associés, de même que la Fédération internationale des travailleurs du transport, basée à Londres en Grande-Bretagne.

* "Répercussions sociales sur le secteur de l'hôtellerie et du tourisme des événements consécutifs au 11 septembre 2001". Document d'information présenté pour discussion à la Réunion informelle qui a lieu au Bureau international du Travail ces 25 et 26 octobre 2001.