Une réunion du BIT doit se pencher sur les obstacles ethniques à l'embauche

GENÈVE (Nouvelles du BIT) - Les travailleurs migrants et les membres de leurs familles sont confrontés à des obstacles majeurs lorsqu'ils désirent obtenir un emploi: c'est ce que révèle une étude publiée par le Bureau international du Travail (BIT) qui relève «des niveaux de discrimination significatifs et inquiétants en matière d'accès à l'emploi» en Europe occidentale et dans d'autres parties du monde industrialisé.

Communiqué de presse | 8 mars 2000

GENÈVE (Nouvelles du BIT) - Les travailleurs migrants et les membres de leurs familles sont confrontés à des obstacles majeurs lorsqu'ils désirent obtenir un emploi: c'est ce que révèle une étude publiée par le Bureau international du Travail (BIT) qui relève «des niveaux de discrimination significatifs et inquiétants en matière d'accès à l'emploi» en Europe occidentale et dans d'autres parties du monde industrialisé.

Des études menées dans un certain nombre de pays d'Europe occidentale * ont révélé qu'en raison de pratiques d'embauche discriminatoires, au moins un tiers de toutes les vacances de poste ayant fait l'objet d'une annonce écartaient en fait les candidats appartenant à des groupes ethniques minoritaires. Selon le rapport, des taux de discrimination globaux de plus de 35% n'étaient pas rares, ce qui signifie que les chercheurs ont établi qu'au moins une candidature sur trois déposées par des personnes migrantes/appartenant à une minorité ethnique se heurtait à la discrimination.

C'est au début du processus d'embauche que la discrimination était la plus forte, un grand nombre de candidats-test (en général un jeune homme ayant un nom à consonance étrangère) se voyant même refuser la possibilité de présenter leurs certificats aux éventuels futurs employeurs. La deuxième phase du processus d'examen des candidatures, durant laquelle les candidats présentaient leurs certificats et essayaient d'obtenir un entretien d'embauche, laissait apparaître moins de discrimination. La troisième phase - l'entretien à proprement parler - en laissait apparaître encore moins. Toutefois, la discrimination se manifestait de manière flagrante tout au long du processus d'embauche et dans nombre de cas, plus de la moitié des candidats des minorités n'allaient jamais au-delà de la première phase.

La réunion se déroule dans la salle de conférence IX du BIT et les séances plénières sont ouvertes aux journalistes

Le BIT note que la discrimination est particulièrement forte dans les secteurs liés aux services, notamment dans les branches où le contact avec la clientèle est une composante essentielle du service fourni. Le BIT qualifie cette tendance d'«extrêmement inquiétante» dans la mesure où les services sont précisément le secteur où la croissance de l'emploi est la plus forte. Etant donné que les travailleurs migrants et ceux appartenant à une minorité ont tendance à se concentrer fortement dans les secteurs industriels traditionnels où les suppressions d'emplois sont les plus sévères, ils risquent de souffrir à la fois d'un rétrécissement de leurs perspectives d'emploi et d'une mobilité limitée.

Dans la plupart des pays, les migrants et leurs descendants sont frappés par des taux de chômage bien plus élevés que ceux qui affectent les nationaux. Bien que certains facteurs tels que l'insuffisance des compétences linguistiques ou le manque de formation puissent expliquer que les premières générations de migrants aient été confrontées à des niveaux de chômage plus élevés, la discrimination en matière d'accès à l'emploi semble être un important facteur de chômage pour les générations suivantes.

La réunion sera inaugurée par M me Ida Castro, de la Commission pour l'égalité des chances en matière d'emploi des Etats-Unis, et par M. Bertrand Ramcharan, Haut Commissaire adjoint aux droits de l'homme. Parmi les autres intervenants à cette réunion, on compte des dirigeants d'entreprise nationaux et des responsables syndicaux de la France, de l'Allemagne, de la Norvège, de la Suède et d'autres pays.

* Migrant discrimination in the labour market: A comparative study of four European countries, BIT, Genève.