Le BIT enregistre la première ratification de la nouvelle convention sur le travail des enfants

GENÈVE (Nouvelles du BIT) - La République des Seychelles est le premier pays à avoir ratifié officiellement la nouvelle norme internationale du travail de l'OIT, la Convention n° 182 concernant l'interdiction des pires formes de travail des enfants, qui a été adoptée à l'unanimité par les 174 Etats membres de l'Organisation à la Conférence internationale du Travail tenue en juin dernier à Genève.

Communiqué de presse | 30 septembre 1999

GENÈVE (Nouvelles du BIT) - La République des Seychelles est le premier pays à avoir ratifié officiellement la nouvelle norme internationale du travail de l'OIT, la Convention n° 182 concernant l'interdiction des pires formes de travail des enfants, qui a été adoptée à l'unanimité par les 174 Etats membres de l'Organisation à la Conférence internationale du Travail tenue en juin dernier à Genève.

C'est à travers une communication écrite, signée par Son Excellence France Albert René, Président de la République des Seychelles, que le gouvernement de ce pays a notifié officiellement au BIT qu'il avait ratifié la convention et avait l'intention d'en «exécuter et appliquer toutes les dispositions».

Le Directeur général du BIT, Juan Somavia, s'est félicité de cette décision et a applaudi à la diligence du gouvernement des Seychelles pour mener à bien cette procédure législative. Il a réitéré la volonté du BIT d'obtenir une ratification massive de cette convention historique et a exhorté «les travailleurs, les employeurs et les gouvernements du monde entier à témoigner leur solidarité envers les enfants qui travaillent en faisant de l'élimination de ce fléau une cause mondiale».

Il a ajouté que, comme l'assemblée des chefs d'Etat et de gouvernement participant à la 35 e session de l'Organisation de l'Unité africaine en juillet dernier avait décidé de demander à tous ses membres de ratifier la nouvelle convention de l'OIT dans les plus brefs délais, il était «particulièrement encourageant que la première ratification provienne d'un pays africain».

Le BIT estime à 250 millions le nombre d'enfants économiquement actifs dans le monde, dont une grande partie travaillent dans des conditions qui nuisent à leur bien-être physique, mental et émotionnel et qui, en fait, les empêchent de devenir des adultes sains et productifs. M. Somavia a ajouté que le traitement infligé aux enfants maintenus en servitude ou contraints de travailler dans des plantations, des mines et des usines, où que ce soit dans le monde, représente «une violation extrême et intolérable des droits de l'homme».

Aux termes de la Convention n° 182, l'expression «les pires formes de travail des enfants» comprend toutes les formes d'esclavage ou pratiques analogues, telles que la vente et la traite des enfants, la servitude pour dettes et le servage, ainsi que le travail forcé et obligatoire, y compris le recrutement forcé ou obligatoire des enfants en vue de leur utilisation dans des conflits armés; l'utilisation d'un enfant à des fins de prostitution, de production de matériel pornographique ou de spectacles pornographiques; l'utilisation, le recrutement ou l'offre d'un enfant aux fins d'activités illicites, notamment pour la production et le trafic de stupéfiants; et, enfin, les travaux qui sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité de l'enfant.

En vertu du texte adopté, la convention entrera en vigueur douze mois après que les ratifications de deux membres auront été enregistrées par le Directeur général du BIT. Le BIT espère enregistrer de nouvelles ratifications dans un futur proche. M. Somavia a émis le vœu que, avant la fin du siècle, cette convention soit en vigueur et appliquée dans un grand nombre de pays.