L'OIT célèbre la Journée mondiale contre le travail des enfants: Diverses manifestations ponctueront l'événement dans le monde

La Reine Rania de Jordanie prononcera le discours principal de la Journée mondiale contre le travail des enfants, que l'Organisation internationale du Travail célébrera mercredi 12 juin à Genève.

Communiqué de presse | 10 juin 2003

GENÈVE (Nouvelles du BIT) - La Reine Rania de Jordanie prononcera le discours principal de la Journée mondiale contre le travail des enfants, que l'Organisation internationale du Travail célébrera mercredi 12 juin à Genève.

L'événement sera centré cette année sur le trafic des enfants, une pratique criminelle qui voit tous les ans 1,2 million d'enfants contraints à diverses formes de travail méprisable, allant du travail dangereux ou forcé à l'exploitation sexuelle.

C'est au Directeur général du Bureau international du Travail (BIT), Juan Somavia, qu'il reviendra d'introduire, cette année, l'événement. Après le discours de la Reine Rania, Lyse Doucet, présentatrice et correspondante de la BBC, sera la modératrice d'un large débat sur les activités menées contre le trafic dans quatre régions du monde: les Philippines, la région des trois frontières (chutes d'Iguazu) entre l'Argentine, le Brésil et le Paraguay, la région du Mékong en Asie et l'Afrique.

Ces manifestations se tiendront dans la Salle XIX du Palais des Nations de 11 h 30 à 13 heures. Les journalistes sont invités à y assister et à prendre contact, pour ce faire, avec le Département de la communication du BIT.

Les enfants victimes de ce trafic sont pris dans une nasse qui étend ses filets sur les cinq continents et dans presque tous les pays, qu'ils soient pourvoyeurs, récipiendaires ou simples points de transit. Ces enfants sont déplacés à l'intérieur du pays ou par-delà les frontières nationales par la force, la coercition ou la duperie de trafiquants sans scrupule.

En vertu des critères de l'OIT, un enfant est victime d'un trafic quand il est déplacé et exploité. Ceux qui y contribuent ou tirent avantage de ces pratiques - recruteurs, intermédiaires, fournisseurs de documents, transporteurs, fonctionnaires corrompus et autres - sont définis comme des trafiquants.

Il est alarmant de constater que la plupart des enfants, aujourd'hui victimes d'un trafic, finissent par être exploités sexuellement. Une publication du BIT, parue sous le titre « Le mal insupportable au cœur des hommes», rapporte que, sous certaines formes dont on parle moins, le trafic draine les enfants vers le service domestique, les restaurants et les bars, et diverses activités dangereuses en usine, dans l'agriculture, la construction, la pêche, la mendicité et même les conflits armés.

Journée mondiale contre le travail des enfants:e

12 juin 2003, 11 h 30 - 13 heures, Salle XIX, Palais des Nations
«Solutions locales, problème mondial: le combat mené au sein des communautés contre le travail des enfants»
Discours de bienvenue et d'ouverture par la modératrice: M Lyse Doucet, présentatrice et correspondante de la BBC
Introduction par M. Juan Somavia, Directeur général du Bureau international du Travail
Discours principal: La Reine Rania de Jordanie

Des Philippines

Divers services portuaires ont fait équipe pour traquer les trafiquants d'enfants et d'adolescents qui transitent par les principaux ports des Philippines. En sont partenaires l'Autorité des ports philippins, des associations d'employeurs et de dockers, des organisations non gouvernementales et autres. Ils œuvrent de concert pour identifier et sauver les victimes qui, attirés par les promesses des trafiquants, quittent la sécurité de leur foyer à la recherche d'un travail et de la fortune. Panélistes: M Cecilia Flores-Oebanda, présidente de la Fondation Visayan Forum (VF); M Gina R. Virtusio, responsable des relations publiques et de la communication de la première compagnie navale philippine, WG&A Shipping Lines; M. Alfonso Cusi, Directeur général de l'Autorité portuaire des Philippines.

D'Amérique latine

La région aux trois frontières (Argentine, Brésil et Paraguay) est à la fois commerciale et touristique (chutes d'Iguazu) avec une population de quelque 500 000 personnes. L'absence de contrôles douaniers rigoureux facilite le commerce illégal, y compris le trafic d'armes, de drogue et de mineurs livrés à l'exploitation sexuelle. Dans cette région, le BIT a conçu une approche commune des trois pays pour combattre le trafic. Panélistes: M Isa Ferreira, principale conseillère technique du Programme du BIT sur la prévention et l'élimination du commerce sexuel et l'exploitation des enfants et adolescents à la frontière entre les trois pays; M Beatriz Helena Dutra Jacinto de Farias, représentante de la cellule régionale de service social et assistante sociale attachée au Programme d'action à Foz do Iguaçu (Brésil).

D'Afrique

Au Togo, 200 villages ont été identifiés pour être à l'origine du trafic des enfants. Pour y faire face, le BIT contribue à l'établissement de comités de vigilance, dont le but est de sensibiliser les diverses communautés aux dangers de ce trafic. Cette action est partie des efforts déployés à titre préventif en Afrique centrale et de l'ouest. Panéliste: M. Essodina Mibaféi Abalo, Directeur national du programme du BIT sur l'élimination du travail des enfants au Togo.

De la sous-région du Mékong

Le projet du Mékong de combattre le trafic des enfants et des femmes couvre cinq pays de la sous-région: Cambodge, Chine (province du Yunnan), Laos, Thaïlande et Viet Nam. Il identifie les stratégies préventives viables, renforce la communication entre les communautés et les responsables de la politique nationale, et encourage à la multiplication des expériences réussies. Les panélistes interviendront par téléphone: M. Hervé Berger, principal conseiller technique du projet subrégional du Mékong de lutte contre le trafic des enfants et des femmes, M Zhao Xiuying, membre permanent de la Fédération nationale des femmes de Chine, membre de la Conférence consultative politique du peuple chinois et présidente de la Fédération des femmes de la province du Yunnan.