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Pas question de jeter l’éponge pour la sécurité dans les usines au Bangladesh

Quatre ans après la catastrophe de l’effondrement de l’immeuble du Rana Plaza, la situation a-t-elle évolué dans l’industrie du vêtement au Bangladesh? Si l’on s’en tient à l’exemple de ce fabricant de taille relativement modeste installé à la périphérie de Dhaka, la réponse semble être positive.

Reportage | Dhaka, Bangladesh | 28 avril 2017

DHAKA, Bangladesh (OIT Infos) – Après la tragédie du Rana Plaza, une visite d’inspection de la sécurité structurelle, de la sécurité incendie et de la sécurité électrique a été effectuée au sein de l’usine Towel Tex, comme dans toutes les usines de confection bangladaises orientées vers l’exportation.

L’usine Towel Tex, qui produit quelque 1,4 millions de serviettes éponge par mois pour l’exportation à destination de pays comme le Canada et la République tchèque, a été soumise à une visite d’inspection en mars 2015, dans le cadre d’une initiative gouvernementale soutenue par l’OIT.

Suite aux recommandations formulées par les services d’inspection, l’usine a effectué divers changements, comme l’explique son Directeur général, Anwar Hossain.

«Auparavant, l’atelier de teinture et la chaufferie se trouvaient sous le même toit; nous avons donc construit un mur pour les séparer. Les allées dans les ateliers mesuraient 0,77 m de large, et nous les avons élargies à 0,90 m pour répondre aux normes», explique Anwar en montrant les allées matérialisées au sol du deuxième étage de l’usine de production.

Towel Tex reçoit désormais régulièrement la visite d’agents des services de l’inspection du travail.

«Je n’avais même jamais entendu parler du Département de l’inspection des usines et des établissements. Mais, maintenant, nous avons régulièrement des visites inopinées, quasiment une par trimestre.»

Anwar Hossain, Directeur général de Towel Tex
Anwar explique que les inspecteurs se montrent de plus en plus coopératifs et que leurs recommandations se révèlent toujours plus utiles.

Si, auparavant, la direction faisait ce qu’elle pensait être bien, aujourd’hui, grâce à ces visites d’inspection régulières, elle sait exactement ce qu’il convient de faire pour optimiser la sécurité.

«Nous faisons notre possible pour nous conformer à la réglementation, mais, sans les inspections, nous ne pourrions jamais être sûrs de faire ce qu’il faut», ajoute-t-il en montrant les éclairages des issues de secours installés conformément au plan d’action corrective de l’usine.

«Nous avons également équipé nos tableaux de distribution électrique de portes et mis au point un plan d’évacuation», indique Anwar.

Le propriétaire de l’usine, M. Shahadat Hossain Sohel, s’est dit satisfait de l’approche plus préventive des organes de réglementation.

«Les services de sécurité incendie sont très coopératifs et nous aident à nous conformer aux normes. Jusqu’ici, on ne nous avait jamais accordé ce type d’attention», dit-il.

M. Sohel adopte une perspective à long terme concernant les coûts que représentent les améliorations à apporter en matière de sécurité.

«Les clients ne veulent pas simplement un fournisseur, ils préfèrent avoir à faire à un partenaire. Le coût des travaux de mise aux normes peut, certes, être élevé mais, dans la vision d’ensemble, l’investissement en vaut la peine. Au bout du compte, c’est mon usine, pas la leur. Même si les acheteurs n’augmentent pas leurs tarifs de façon à tenir compte des améliorations à apporter en matière de sécurité, il est de ma responsabilité de garantir la sécurité et la protection des travailleurs.»

Le Directeur du bureau de pays de l’OIT au Bangladesh, Srinivas Reddy, reconnaît les progrès faits ces quatre dernières années en matière de sécurité, mais il met aussi en évidence que des progrès restent à accomplir.

«Beaucoup a été fait par le gouvernement, les organisations d’employeurs et de travailleurs pour améliorer la sécurité sur le lieu de travail dans le secteur de l’habillement. Cependant, il est essentiel que ce travail se poursuive jusqu’à ce que toutes les usines de ce secteur mettent en place les mesures nécessaires pour remédier aux manquements et que l’on instaure une véritable culture en matière de sécurité qui touche l’ensemble des travailleurs.»

Towel Tex est l’une des 1 549 usines de confection à avoir été soumises à une visite d’inspection dans le cadre d’une initiative du gouvernement du Bangladesh soutenue par le programme de l’OIT pour l’amélioration des conditions de travail dans le secteur du prêt à-porter. Financé par les gouvernements du Canada, des Pays-Bas et du Royaume-Uni, ce programme contribue également à renforcer les capacités des services d’inspection du travail et à améliorer la sécurité et la santé au travail dans le secteur.

Pour plus d’informations, veuillez contacter:

Steve Needham, responsable de la communication de l’OIT au Bangladesh
needham@ilo.org