Conditions de travail et productivité
Quand le dialogue sert les intérêts des entreprises comme ceux des travailleurs
L’introduction réussie de systèmes officiels et efficaces permettant aux employeurs et aux travailleurs de communiquer a stimulé la productivité et amélioré les conditions de travail dans une entreprise de production automobile au Vietnam. Elle a aussi montré combien il était important de dupliquer ces initiatives le plus largement possible pour que les nouvelles lois s’accompagnent de changements réels et concrets.
DONG NAI, VIET NAM (OIT Info) – Après 17 ans passés chez le producteur de moteurs japonais Mabuchi Motor, dans la province de Dong Nai, dans le Sud du Vietnam, Tran Truong Nguyet Tien est un peu jalouse mais aussi fière des conditions dont bénéficient aujourd’hui ses jeunes collègues d’usine.
«Maintenant, les jeunes travailleurs, en particulier les femmes, bénéficient d’un bien meilleur environnement de travail que nous il y a quelques années de cela», déclare cette jeune femme de 40 ans.
Les repas des travailleurs sont maintenant meilleurs et plus variés. Les vestiaires et les toilettes des femmes ont été améliorées – un facteur important quand la main-d’œuvre est à 85 pour cent féminine. Les employées qui sont enceintes disposent de leurs propres places de parking sécurisées et ne perdent plus une partie de leurs primes quand elles s’absentent pour faire leurs visites médicales légales de suivi de grossesse.
Selon Tien, ces changements ont vraiment fait bouger les choses. «Quand j’attendais mes deux enfants, par exemple, j’ai dû me battre pour sortir ma moto d’une jungle de véhicules et la conduire du rez-de-chaussée vers les zones de stationnement en étage. C’était très dangereux!»
Les changements qui ont amélioré la vie des 5300 employés de l’entreprise se sont produits après l’introduction des nouveaux systèmes de discussion formelle et informelle entre la direction et les travailleurs. Tien, qui a été élue comme représentante des travailleurs il y a plus d’un an, a contribué à mettre en place ces améliorations.
Les nouveaux systèmes ont été introduits suite à une série de grèves sauvages qui avaient causé de lourdes pertes entre 2006 et 2008
Puis, en 2013, le Vietnam a adopté un nouveau code du travail qui rend obligatoire un dialogue régulier entre employeurs et travailleurs.
Mabuchi Motor a été sélectionnée comme entreprise pilote pour bénéficier d’un appui dans la mise en place de systèmes efficaces de dialogue entre la direction et le personnel. Le projet a été mis en œuvre par l’Organisation internationale du Travail (OIT) dans le cadre d’un projet sur les relations professionnelles, financé par le ministère du Travail des Etats-Unis.
C’est ainsi que des améliorations progressives mais tangibles ont été accomplies. Les travailleurs peuvent dorénavant communiquer avec leur employeur tous les trois mois par l’intermédiaire de leurs délégués du personnel (qui sont élus chaque année), et chaque mois par le biais du syndicat. En outre, des réunions ponctuelles peuvent être convoquées quand l’une des parties en éprouve le besoin et les travailleurs peuvent aussi déposer des requêtes dans des boîtes aux lettres confidentielles sur les sites de production.
«Nous avons facilement accès à la direction maintenant, et les employés comme moi estiment que notre voix est toujours entendue, et nous n’avons plus besoin de faire grève», affirme Dong Ngoc Tram Anh qui travaille chez Mabuchi Motor depuis 13 ans. «Les choses étaient différentes auparavant et je n’avais jamais pu parler avec mon employeur sur mes précédents lieux de travail».
«Le Conseil de direction de l’entreprise et les travailleurs sont tous conscients de l’importance du dialogue et le syndicat a joué un rôle actif pour faire le lien entre les deux parties et s’est engagé le premier dans l’élaboration de politiques spécifiques pour instaurer des discussions plus ou moins régulières», ajoute Pham Thi Phuong, la présidente du syndicat de l’entreprise.
Pham Hoang Duc Nam, Vice-directeur général de Mabuchi Motor, reconnaît que l’entreprise a beaucoup bénéficié de cette amélioration des mécanismes de communication.
«Grâce au dialogue, nous pouvons comprendre les préoccupations et les intérêts de nos employés, leur répondre immédiatement et envisager un changement s’il nous semble raisonnable. En faisant cela, nous pouvons d’abord éviter les grèves sauvages et donc minimiser les dommages pour les activités de production de l’entreprise», explique-t-il.
M. Nam souligne aussi que la productivité a augmenté de 44 pour cent en six ans, entre 2008 et 2014, et que le taux de rotation du personnel a également baissé, de 3 pour cent en 2008 à 1 pour cent en 2014. Il pense que ces progrès sont l’illustration d’une forte mobilisation des travailleurs, résultant d’une confiance accrue dans la direction.
Le Directeur du Bureau de pays de l’OIT au Vietnam, Gyorgy Sziraczki, estime que l’instauration de contacts réguliers entre les employeurs et les travailleurs dans les entreprises ne sera couronnée de succès que si les entreprises voient les bénéfices réels à tirer de ces systèmes et que les deux parties sont mieux formées à la négociation.
«L’intérêt commercial doit être manifeste. Ce n’est que lorsque les entreprises verront pourquoi les dialogues sont bons pour leur productivité et leur compétitivité, surtout dans le contexte de l’intégration économique du Vietnam, qu’elles s’engageront à déployer ces mécanismes dans la durée», ajoute-t-il. «Mais il reste beaucoup à faire concrètement pour encourager d’autres entreprises à suivre le succès exemplaire de Mabuchi Motor et pour rendre les lois plus efficaces sur le terrain».
«Maintenant, les jeunes travailleurs, en particulier les femmes, bénéficient d’un bien meilleur environnement de travail que nous il y a quelques années de cela», déclare cette jeune femme de 40 ans.
Les repas des travailleurs sont maintenant meilleurs et plus variés. Les vestiaires et les toilettes des femmes ont été améliorées – un facteur important quand la main-d’œuvre est à 85 pour cent féminine. Les employées qui sont enceintes disposent de leurs propres places de parking sécurisées et ne perdent plus une partie de leurs primes quand elles s’absentent pour faire leurs visites médicales légales de suivi de grossesse.
Selon Tien, ces changements ont vraiment fait bouger les choses. «Quand j’attendais mes deux enfants, par exemple, j’ai dû me battre pour sortir ma moto d’une jungle de véhicules et la conduire du rez-de-chaussée vers les zones de stationnement en étage. C’était très dangereux!»
Les changements qui ont amélioré la vie des 5300 employés de l’entreprise se sont produits après l’introduction des nouveaux systèmes de discussion formelle et informelle entre la direction et les travailleurs. Tien, qui a été élue comme représentante des travailleurs il y a plus d’un an, a contribué à mettre en place ces améliorations.
Les nouveaux systèmes ont été introduits suite à une série de grèves sauvages qui avaient causé de lourdes pertes entre 2006 et 2008
Puis, en 2013, le Vietnam a adopté un nouveau code du travail qui rend obligatoire un dialogue régulier entre employeurs et travailleurs.
Mabuchi Motor a été sélectionnée comme entreprise pilote pour bénéficier d’un appui dans la mise en place de systèmes efficaces de dialogue entre la direction et le personnel. Le projet a été mis en œuvre par l’Organisation internationale du Travail (OIT) dans le cadre d’un projet sur les relations professionnelles, financé par le ministère du Travail des Etats-Unis.
C’est ainsi que des améliorations progressives mais tangibles ont été accomplies. Les travailleurs peuvent dorénavant communiquer avec leur employeur tous les trois mois par l’intermédiaire de leurs délégués du personnel (qui sont élus chaque année), et chaque mois par le biais du syndicat. En outre, des réunions ponctuelles peuvent être convoquées quand l’une des parties en éprouve le besoin et les travailleurs peuvent aussi déposer des requêtes dans des boîtes aux lettres confidentielles sur les sites de production.
«Nous avons facilement accès à la direction maintenant, et les employés comme moi estiment que notre voix est toujours entendue, et nous n’avons plus besoin de faire grève», affirme Dong Ngoc Tram Anh qui travaille chez Mabuchi Motor depuis 13 ans. «Les choses étaient différentes auparavant et je n’avais jamais pu parler avec mon employeur sur mes précédents lieux de travail».
«Le Conseil de direction de l’entreprise et les travailleurs sont tous conscients de l’importance du dialogue et le syndicat a joué un rôle actif pour faire le lien entre les deux parties et s’est engagé le premier dans l’élaboration de politiques spécifiques pour instaurer des discussions plus ou moins régulières», ajoute Pham Thi Phuong, la présidente du syndicat de l’entreprise.
Pham Hoang Duc Nam, Vice-directeur général de Mabuchi Motor, reconnaît que l’entreprise a beaucoup bénéficié de cette amélioration des mécanismes de communication.
«Grâce au dialogue, nous pouvons comprendre les préoccupations et les intérêts de nos employés, leur répondre immédiatement et envisager un changement s’il nous semble raisonnable. En faisant cela, nous pouvons d’abord éviter les grèves sauvages et donc minimiser les dommages pour les activités de production de l’entreprise», explique-t-il.
M. Nam souligne aussi que la productivité a augmenté de 44 pour cent en six ans, entre 2008 et 2014, et que le taux de rotation du personnel a également baissé, de 3 pour cent en 2008 à 1 pour cent en 2014. Il pense que ces progrès sont l’illustration d’une forte mobilisation des travailleurs, résultant d’une confiance accrue dans la direction.
Le Directeur du Bureau de pays de l’OIT au Vietnam, Gyorgy Sziraczki, estime que l’instauration de contacts réguliers entre les employeurs et les travailleurs dans les entreprises ne sera couronnée de succès que si les entreprises voient les bénéfices réels à tirer de ces systèmes et que les deux parties sont mieux formées à la négociation.
«L’intérêt commercial doit être manifeste. Ce n’est que lorsque les entreprises verront pourquoi les dialogues sont bons pour leur productivité et leur compétitivité, surtout dans le contexte de l’intégration économique du Vietnam, qu’elles s’engageront à déployer ces mécanismes dans la durée», ajoute-t-il. «Mais il reste beaucoup à faire concrètement pour encourager d’autres entreprises à suivre le succès exemplaire de Mabuchi Motor et pour rendre les lois plus efficaces sur le terrain».