TOKYO (BIT en ligne) – En juin dernier, trois femmes ont été tuées et huit autres blessées dans l’explosion de l’annexe d’un spa réservé aux femmes, situé près d’une rue très fréquentée du quartier Shibuya Ward de Tokyo.

Selon la police, les trois victimes et deux des blessées étaient employées au spa. On suppose que le gaz naturel qui permet de pomper l’eau chaude à 1500 mètres sous terre a imprégné le bâtiment de l’annexe et a déclenché l’incendie d’une manière ou d’une autre. En temps normal, le gaz naturel est censé être dispersé par un ventilateur.

Bien que la situation de la SST ait continûment progressé depuis l’adoption de la Loi japonaise sur la SST en 1972, de graves accidents du travail comme celui du spa continuent de se produire aujourd’hui. Selon les statistiques officielles du ministère du Travail, le nombre de décès dus à des accidents du travail a été réduit de 5 552 en 1971 à 1 472 en 2006, mais le nombre d’accidents graves faisant au moins trois blessés a augmenté de 20 pour cent entre 2005 et 2006.

Au cours des dernières années, le gouvernement japonais a aussi dû faire face à un certain nombre de nouveaux problèmes de santé et de sécurité au travail. De 2005 à 2006, le nombre de cas d’indemnisation pour Karoshi (mort par surmenage) et de maladies liées au surmenage a augmenté de 7,6 pour cent, avec 40 pour cent des 355 victimes de 2006 âgées de 50 à 59 ans. Par ailleurs, 205 cas de troubles mentaux liés au travail ont été indemnisés en 2006 – 61,4 pour cent de plus que l’année précédente.

Renforcer la prévention

«Il est nécessaire de renforcer davantage les programmes de prévention. Entre autres, nous devons nous assurer que les hauts dirigeants reconnaissent l’importance de la SST et prennent en mains les activités de SST, y compris l’évaluation des risques», déclare M. Takahashi, Directeur du Département de la sécurité au ministère de la Santé, du Travail et du Bien-être.

Avec la ratification de la convention no 187 de l’OIT, le Japon va poursuivre l’amélioration de sa SST en coopération avec les partenaires sociaux. Depuis 1958, date du premier plan national de SST, le pays a amélioré systématiquement sa stratégie de SST. Le dernier plan quinquennal de SST correspond au programme national de SST envisagé par la convention no 187 adoptée par la Conférence internationale du Travail en juin 2006.

«Le 10e Plan SST qui s’achève en mars 2008 a utilement contribué aux progrès ininterrompus de la SST au niveau national. Dans le cadre du 10e Plan, diverses mesures ont été introduites, y compris des réformes de la législation sur la SST dans plusieurs domaines: sécurité des machines, réduction des risques dans l’utilisation des produits chimiques, mesures contre le surmenage et les problèmes de santé mentale, interdiction de la fabrication et de l’usage de produits à base d’amiante et renforcement de la protection des travailleurs contre l’amiante dans la démolition des bâtiments», explique Seiji Machida, expert auprès du BIT en matière de sécurité et de santé au travail.

Les préparatifs du 11e Plan national sont en cours. Ils seront l’exact reflet des principes inscrits dans la convention no 187, prévoyant notamment de passer attentivement en revue la situation nationale de la SST et les résultats du plan précédent.

Avec cette ratification, le Japon devrait prendre la tête de la promotion de la SST dans le monde, en particulier en partageant son expérience d’amélioration de son programme national de SST au cours des 50 dernières années. On espère également que la ratification de la convention no 187 de l’OIT par le Japon encouragera ses voisins, notamment la République de Corée, la Chine et d’autres pays asiatiques à faire de même. Les ministres du Travail de l’ASEAN+3 ont récemment confirmé l’importance qu’ils accordent à la SST et appuyé l’adoption de la convention no 187 de l’OIT lors de la Conférence internationale du Travail.

L’OIT estime qu’environ 6 000 travailleurs meurent chaque jour dans le monde en raison d’accidents du travail ou de maladies professionnelles. La convention no 187 promeut le développement d’une «culture préventive en matière de santé et de sécurité» par l’octroi d’une place prioritaire à ces questions sur les agendas nationaux en lançant des programmes nationaux de santé et de sécurité au travail, ainsi que par la promotion d’environnements de travail plus sûrs et plus sains grâce à des mesures préventives. La ratification mondiale de la convention no 187 serait une avancée concrète pour mettre en place des lieux de travail plus sûrs et plus sains pour tous les travailleurs.