Emploi des jeunes: ce qui marche

La Journée internationale de la jeunesse – célébrée le 12 août – attire l'attention sur les problèmes urgents que doivent affronter les jeunes. OIT Info passe en revue des initiatives qui permettent de remédier à l’inquiétante situation de l’emploi des jeunes.

Analyse | 9 août 2012
GENÈVE (OIT Info) – A l’heure où 75 millions de jeunes à travers le monde sont sans emploi, promouvoir l’emploi des jeunes est devenu une priorité essentielle pour de nombreux gouvernements.

L’OIT a mis en garde contre le «sacrifice» d’une génération de jeunes travailleurs menacés par un dangereux cocktail de chômage élevé, d’inactivité accrue et de travail précaire dans les pays développés, ainsi que par la persistance d’une forte pauvreté au travail dans le monde en développement.

La Journée internationale de la jeunesse, que l’on célèbre chaque année le 12 août, a pour but d’attirer l’attention sur les problèmes qui affectent les jeunes dans le monde entier. Elle représente aussi une occasion de mettre en lumière quelques politiques et pratiques utiles pour lutter contre la crise de l’emploi des jeunes.

Les garanties pour les jeunes

Les programmes qui garantissent aux jeunes l’accès à l’emploi, à l’éducation ou à la formation ont montré de bons résultats dans plusieurs pays.

En Finlande, le taux de succès du dispositif de garantie pour les jeunes est estimé à plus de 80 pour cent. Tout jeune inscrit doit se voir proposer une offre d’emploi, de formation académique ou professionnelle, ou toute autre mesure permettant d’améliorer ses perspectives d’emploi au cours des trois premiers mois de chômage.

Dans certains pays, les programmes similaires sont davantage orientés vers l’amélioration de la réussite scolaire en vue d’améliorer la future employabilité. En Nouvelle-Zélande, l’objectif de l’Initiative de garantie pour les jeunes est d’améliorer les transitions entre école, enseignement supérieur et travail, en facilitant l’accès aux études des 16-17 ans qui ne sont pas scolarisés actuellement.

L’enseignement et la formation professionnels

L’enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP) peuvent jouer un rôle central pour préparer les jeunes au travail, à condition que les programmes soient le reflet des besoins du marché du travail. Plusieurs pays ont entrepris des réformes pour améliorer la pertinence de leurs programmes par rapport au monde du travail actuel.

En Chine, plus de 3000 «instituts de formation spécialisée des travailleurs» offrent des cursus complets de formation professionnelle. Près de 95 pour cent des diplômés – ils étaient quasiment 400 millions en 1998 – trouvent du travail.

Le Viet Nam diversifie sa formation professionnelle afin d’inclure des programmes de formation à plein temps, de formation mobile, de formation en entreprise et dans les villages d’artisanat traditionnel – des petites communautés dont les habitants travaillent ensemble pour confectionner certains produits spécifiques.

Le système dual – qui combine l’éducation en classe avec la formation en entreprise – est courant en Allemagne, en Autriche, au Danemark et en Suisse, et plus récemment en Norvège. Le Danemark et la Suisse figurent parmi les pays de l’OCDE ayant les plus faibles taux de chômage des jeunes, tandis que l’Autriche est bien au-dessous de la moyenne de l’OCDE.

Anticiper les besoins de qualifications

Anticiper les futurs besoins de qualifications est le premier élément constitutif d’une stratégie solide en matière de formation et de qualification.

La Commission de l’emploi et des qualifications du Royaume-Uni (UKCES en anglais) propose des analyses du marché du travail et formule des avis relatifs aux politiques de développement des qualifications à l’intention des collectivités locales. C’est un organisme public constitué de représentants d’employeurs, de syndicats, du gouvernement et de la société civile.

Le modèle de croissance soutenue de la République de Corée peut être attribué pour partie au système de développement des qualifications géré par les pouvoirs publics, destiné à garantir que l’industrie trouve la main-d’œuvre qualifiée dont elle a besoin. Les investissements dans une main-d’œuvre instruite et hautement qualifiée font partie intégrante des initiatives d’encouragement à l’adoption des nouvelles technologies.

Le Programme étendu de travaux publics

L’Afrique du Sud est frappée par un taux de chômage des jeunes de 50 pour cent, une pauvreté endémique et un niveau de qualification inadapté. En 2004, le gouvernement a instauré un Programme étendu de travaux publics à fort coefficient de main-d’œuvre (EPWP en anglais) afin de procurer une aide financière par le biais d’un travail temporaire. Le programme contribue à développer des compétences et des capacités d’entreprenariat monnayables dans les franges marginalisées de la société. En 2010-11, il a créé 200 000 emplois à temps plein, dont la moitié a été occupée par des jeunes. Le gouvernement a bénéficié de l’appui technique de l’OIT pour la conception et la mise en œuvre de l’EPWP.

Les subventions salariales

Les subventions salariales et autres incitations financières – comme des exonérations temporaires de charges sociales – pour les employeurs qui recrutent des jeunes peuvent contribuer à faciliter la transition entre école et travail. En France et en Italie, des incitations financières sont accordées aux employeurs qui embauchent de jeunes demandeurs d’emploi et leur offrent une formation en cours d’emploi. Les subventions salariales sont plus efficaces quand elles visent à corriger des désavantages spécifiques subis par les jeunes sur le marché du travail ou quand elles sont versées pour une période de temps limitée.

Des réformes facilitant la transition vers le secteur formel

Après la crise économique qui a dévasté le pays au début des années 2000, le gouvernement d’Argentine a introduit des réformes pour remédier au poids élevé de l’économie informelle. Elles comprenaient une législation accordant une réduction de 12 mois des cotisations de sécurité sociale pour les petites et micro-entreprises qui embauchent. Une autre loi établissait des sanctions contre les entreprises exploitant des apprentis ou de jeunes travailleurs.

Des mesures spécifiques furent également adoptées pour infléchir l’informalité dans les professions les plus affectées, par exemple en simplifiant les procédures administratives de déclaration des travailleurs domestiques.

Contact: Les journalistes qui souhaitent obtenir de plus amples informations peuvent s’adresser au porte-parole du BIT, Hans von Rohland au +4122/799-7916 ou rohland@ilo.org