Tendances mondiales de l'emploi 2012

Trois ans après le crise économique mondiale qui a affecté les marchés financiers, porté un coup très dur aux économies, entraîné des faillites et perturbé la vie de millions de travailleurs, le repport annuel de l'Organisation internationale du Travail (OIT) sur le marché de l'emploi estime que les conséquences profondes de la crise vont se poursuivre en 2012. L'étude appelle également à une réponse mondiale afin de créer des centaines de millions de nouveaux emplois productifs dans la prochaine décennie. (en anglais avec sous-titres français)

Date de parution: 23 janvier 2012 | Taille/durée: 00:02:40

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Selon le BIT, malgré les interventions des gouvernements, la crise de l’emploi continue dans le monde entier. Dans son rapport, il appelle à relever «le défi pressant» de créer au total 600 millions d’emplois productifs au cours des dix prochaines années.

Steven Kapsos, économiste et spécialiste de l’emploi, BIT (en anglais )

« À cela il faut ajouter les 900 millions de personnes qui, aux quatre coins du monde, travaillent, et même très dur, en vivant avec leur famille sous le seuil de pauvreté de deux dollars par jour. Au total, un travailleur sur trois dans le monde est soit au chômage soit pauvre. »

Le nombre des travailleurs pauvres qui allait en diminuant a fortement stagné pendant la crise. Il y avait 55 millions de travailleurs pauvres supplémentaires en 2011, soit une progression supérieure aux projections d’avant la crise.

D’autres statistiques révèlent sans ambages que près de 75 millions de jeunes gens âgés de 15 à 24 ans sont au chômage à travers le monde. Les jeunes ont trois fois plus de chances de se retrouver sans emploi que les adultes.

Ainsi, d’après le BIT , désormais un milliard et demi de personnes occupent un «emploi vulnérable» – les travailleurs indépendants ou les personnes travaillant au sein de la famille sans être rémunérées – soit ...23 millions de plus qu’en 2009.

Les perspectives pour l’année à venir? Le rapport du BIT annonce des temps difficiles pour les demandeurs d’emploi en 2012, même dans ses scénarios les plus optimistes.

Steven Kapsos, économiste et spécialiste de l’emploi, BIT (en anglais)

« Si on résout très vite la crise de la dette dans la zone euro, l’amélioration pourrait avoisiner un million de chômeurs en moins par rapport à nos prévisions de base. Par contre, si la situation empire, on risque de franchir la barre de 204 millions de chômeurs à travers le monde d’ici la fin de l’année. »

Il y a quand même une bonne nouvelle: grâce à l’intervention active des pouvoirs publics, en particulier dans les grands pays émergents d’Amérique latine et d’Asie de l’Est, des emplois ont été créés pendant la crise.

Le BIT rappelle, toutefois, que les incitations offertes par les autorités nationales sont disponibles dans la mesure où elles ne perturbent pas le bon équilibre des finances publiques.

Steven Kapsos, économiste et spécialiste de l’emploi, BIT (en anglais)

« Les aides fiscales ont néanmoins leur rôle à jouer. À l’évidence, les gouvernements jonglent avec des ressources publiques exsangues et parviennent difficilement à lever des fonds sur les marchés des capitaux. Ce qui n’exclut pas les mesures en vue de soutenir le marché du travail. En fait, ce qu’il faut, c’est que les décideurs du monde entier coordonnent leurs actions et s’emploient à diminuer la peur et l’incertitude qui règnent sur le marché de l’emploi. »

Tant que cela ne sera pas fait, il y a peu de chances que la crise mondiale de l’emploi s’arrête, et que la sortie du tunnel soit en vue.