DISCRIMINATION À L’ÉGARD DES ROMS

Date de parution: 20 décembre 2005 |

Selon un rapport sur la discrimination dans le monde du travail, publié récemment par l’Organisation internationale du Travail, c’est parmi la population rom, autrement dit les Gitans, que l’on enregistre les taux de chômage les plus élevés d’Europe. Dans certains pays, jusqu’à 90 pour cent des Roms en âge de travailler sont sans emploi. Ce reportage de la télévision de l’OIT nous en dit plus.

Ces Roms se rendent à une fête du cheval au Portugal. Fidèles à la tradition gitane, leur mode de vie est basé sur l’itinérance. Selon le pays où ils se trouvent, on les appelle Roms, Tsiganes ou Gitans, mais partout ils sont confrontés aux mêmes problèmes : la pauvreté et la discrimination.

Maria

Maria se plaint de son existence misérable, sans travail ni nourriture. Les emplois sont rares et il faut se contenter de manger des fèves. La vie est vraiment dure.

La majorité des Roms d’Europe, voire du monde, vit en Roumanie, notamment dans la banlieue de Bucarest, où près de 90 pour cent des Roms en âge de travailler sont sans emploi. Manuela Tomei, auteur du nouveau rapport de l’OIT “ L’heure de l’égalité au travail ”, explique que les Roms sont victimes de discrimination raciale à travers toute l’Europe.

Manuela Tomei, Spécialiste principale Organisation internationale du Travail

On les dit souvent peu enclins au travail, paresseux et peu fiables; cette réputation, qui tient sans doute à leur mode de vie nomade, et tous les préjugés et stéréotypes sur un certain Ymanque d’aptitude des Roms, ceci explique également la discrimination dont ils sont victimes dans le monde du travail.

Ils se débrouillent comme ils peuvent pour survivre dans la rue. Les Roms sont la catégorie sociale qui enregistre les plus forts taux de chômage. Ils ont été particulièrement affectés par la restructuration économique qui a suivi l’effondrement du communisme. Les enfants aussi ont été touchés.

Rodica Moishe, OIT Roumanie

Les enfants roms travaillent dans les rues: ils mendient, lavent les voitures, transportent des marchandises sur les marchés et ils travaillent même la nuit avec leurs parents. Les études réalisées ont également montré qu’un grand nombre d’enfants roms ne vont pas régulièrement à l’école; pire encore, nombreux sont ceux qui ne sont plus du tout scolarisés.

Cette femme vit dans des conditions déplorables, dans une seule pièce avec ses six enfants. Elle n’a pas les moyens de les envoyer tous à l’école mais elle est très fière que son fils apprenne à lire. Un programme de l’OIT encourage les parents à laisser leurs enfants à l’école. Actuellement l’accent est mis sur le respect des droits des Roms en tant que minorité plutôt que sur leur assimilation forcée.