L’OIT s’efforce de promouvoir les compétences dans le secteur rural et les petites et moyennes entreprises (PME). En Tanzanie, au Kenya et en Ouganda, plus de 2 900 femmes chefs d’entreprise ont été formées pour créer leur propre entreprise. Ces femmes ont non seulement déclaré que la formation leur avait donné confiance dans leurs capacités, mais une enquête de suivi a montré qu’une personne formée sur deux avait créé une nouvelle entreprise. Deux emplois ont été créés pour deux entrepreneurs formés et, pour chaque nouvelle entreprise lancée après la formation, deux postes de travail ont été ajoutés, y compris celui du chef d’entreprise.
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En Afrique subsaharienne, les possibilités d’emploi rémunéré sont rares et le taux d’emploi vulnérable, qui atteignait 77,4 pour cent en 2013, demeure l’un des plus élevés, toutes régions confondues. La population africaine croît plus vite que partout ailleurs. L’économie informelle en Afrique subsaharienne avoisine les 54 pour cent. Les coopératives sont vitales pour l’autonomie économique dans les zones rurales et les petits villages. Grâce à la formation et au soutien financier de l’OIT, la microassurance a été mise à la disposition de 10 000 membres de coopératives, surtout des femmes. En Ethiopie, environ 6 300 femmes et sept coopératives de femmes ont bénéficié d’une formation en matière de crédit et gestion d’entreprise.
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Les femmes et les filles sont régulièrement exposées à des formes inacceptables de travail agricole dans les zones rurales ; elles éprouvent souvent plus de difficultés pour obtenir de l’aide et faire valoir leurs préoccupations que leurs homologues masculins. Les mesures destinées à protéger tous les travailleurs des risques et formes inacceptables de travail profitent directement aux femmes et aux filles. A El Salvador, le Programme international pour l’abolition du travail des enfants (IPEC) s’emploie à lutter contre le travail des enfants dans les communautés rurales en renforçant l’employabilité des femmes ou leur esprit d’entreprise. Diminuer la dépendance des ménages au travail des enfants est au cœur de ces efforts. A ce jour, plus de 2 400 femmes ont suivi une formation dans le cadre de projets.
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L’OIT participe à la réhabilitation environnementale en Haïti. Un projet conjoint OIT/PNUD/PAM pour la prévention des catastrophes naturelles et la réhabilitation environnementale dans la région d’Artibone a mis en place des projets de conservation de l’eau et des sols qui assurent un revenu et accroissent la production agricole. Le programme a fourni des paiements combinant vivres et espèces et génère des emplois d’une durée de 25 jours au profit de 3 600 ménages, dont la moitié dirigés par des femmes.
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Dans le domaine de la chaîne de valeur agricole, l’OIT s’efforce de garantir l’égalité entre hommes et femmes et de prévenir la répétition des schémas traditionnels qui discriminent les femmes pauvres et sans instruction et les cantonnent aux travaux mal rémunérés, peu qualifiés et dangereux. Dans le Nord du Pérou, le Café Femenino est une marque de café biologique créé, cultivé, transformé et détenu par des femmes. La production est vendue aux Etats-Unis et au Canada dans le cadre du commerce équitable. S’inspirant de ces initiatives, des femmes d’autres pays d’Amérique latine ont lancé leur programme de Café Femenino. Les primes pour la production bio et équitable ont abouti à une nutrition et un assainissement de meilleure qualité, de nouveaux systèmes de broyage humide et de nombreux kilomètres de routes nouvelles dans les zones où l’on cultive le café.
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La formation pour le renforcement de l’autonomie économique des populations rurales (TREE en anglais) est un programme communautaire de l’OIT implanté en Asie et en Afrique. Dans les campagnes du Pakistan, les formatrices sont venues au domicile des femmes rurales pour les former parce que des normes sociales leur interdisent de suivre une formation à l’extérieur. Grâce à cela, bon nombre de stagiaires ont pu renforcer leur mobilité, leur estime de soi et leur autonomie socioéconomique.
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Le travail décent doit aussi inclure la protection sociale. Mais pour les femmes qui vivent en zone rurale, il peut être difficile voire impossible d’accéder aux prestations comme les soins de santé ou les transferts financiers. Au Cambodge, l’OIT travaille avec le gouvernement pour faciliter l’accès à la protection sociale grâce à un guichet unique. Les premiers bureaux du Système de prestation de services sociaux (SSDM) ont été ouverts en juin 2014. D’ici la fin 2016, toutes les communes de la province de Siem Reap devraient avoir un bureau, permettant ainsi aux femmes rurales de bénéficier de soins de santé, de transferts monétaires et d’autres prestations de protection sociale.
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