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Journée internationale de la Femme 2008 – Financer l’égalité entre les sexes et l’émancipation des femmes: reportage en Ethiopie

Chaque année, l’OIT célèbre la Journée internationale de la Femme autour d’un thème unique, relatif à la place des femmes dans le monde du travail. Cette année, l’accent est mis sur la promotion du travail décent et l’émancipation des femmes, sous le slogan «Un travail décent pour les femmes: un droit pour elles, un bien pour tous». Parmi les événements qui marqueront la Journée des femmes, certains se dérouleront en Ethiopie. Reportage du BIT.

Article | 06 March 2008

ADDIS-ABEBA, Ethiopie (BIT en ligne) – L’Association des femmes entrepreneurs d’Amhara (AWEA) a fait beaucoup de chemin depuis sa création il y a plus de dix ans. Au début, elles étaient 60 femmes chefs d’entreprise qui se débattaient avec des moyens dérisoires et peu fiables tant pour communiquer que pour se déplacer: autant d’obstacles à surmonter ne serait-ce que pour se réunir.

Désormais, l’AWEA s’est développée et compte aujourd’hui 3 000 membres adhérents, répartis dans quatre villes. Elle s’appuie sur des bureaux totalement équipés, afin de coordonner les activités complexes de ce qui est devenu une association autogérée par ses membres. En mars, elle organisera une nuit de remise des prix pour honorer les femmes entrepreneurs qui ont réussi et en encourager d’autres à suivre leur exemple.

«Je trouve que c’est fantastique. Cela nous prouve bien que ce que nous avons fait était juste, que nos efforts sont reconnus», déclare Frealem Shibabaw, ancienne Présidente de l’AWEA, évoquant, lors du Colloque interrégional sur l’économie informelle qui s’est déroulé au Bureau international du Travail en novembre dernier, les mésaventures et les vicissitudes rencontrées par l’AWEA.

En fait, le mois de mars est une période importante pour l’AWEA. Au cours du «Mois des femmes chefs d’entreprise en Ethiopie» l’association va rassembler les membres de son réseau national d’entreprises des femmes (NWBN) pour une série d’événements adossés à une grande foire commerciale, dans la ville d’Adama. Alors que la foire ouvrira ses portes pendant une semaine à partir du 8 mars – date de la Journée internationale de la Femme, ministres et femmes entrepreneurs venues des différentes régions du pays échangeront des informations lors de séminaires et de débats, et présenteront leurs produits afin de mieux se positionner sur le marché local. Le NWBN est une entité juridique reconnue par le gouvernement éthiopien, lancée par l’AWEA en 2007.

L’OIT a apporté son soutien technique et financier à l’AWEA à travers un programme de développement de l’entreprenariat, de promotion des femmes et de l’égalité des sexes (WEDGE). Pour l’Association des femmes chefs d’entreprise d’Addis-Abeba (AAWEA), de tels événements se sont révélés fructueux, l’énorme publicité ainsi générée permettant aux femmes de s’affranchir de l’une de leurs principales difficultés, l’accès au financement.

«Cette récompense est très gratifiante. Lorsque je me battais pour réussir comme chef d’entreprise, quelqu’un a remarqué, apprécié et récompensé ma réussite», raconte Meseret Belihu, propriétaire d’un hôtel et l’une des précédentes lauréates.

Cette Ethiopienne, chef d’entreprise, attribue son succès à sa persévérance et à son sens des affaires. «Ce prix est la preuve que nos clients sont satisfaits de nos services. Cela m’encourage à poursuivre. Cela me pousse aussi à fournir un service d’encore meilleure qualité à ma clientèle», précise-t-elle.

Le mois des femmes chefs d’entreprise en Ethiopie promeut aussi le partage d’expériences et l’aide aux entrepreneurs femmes de demain. Dans le même temps, il renforce la capacité des associations de femmes chefs d’entreprise à offrir des services plus nombreux et de meilleure qualité à leurs membres.

Pour l’Association des femmes chefs d’entreprise d’Addis-Abeba (AAWEA), les événements de mars des années précédentes se sont révélés un investissement fort rentable. L’importante publicité a permis à certaines de ces femmes de surmonter le principal obstacle, l’accès au crédit.

«Les participantes ne partagent pas seulement leur expérience. Après le salon, les femmes reçoivent des courriers de la part de banques et d’institutions de microfinance qui leur proposent des prêts», explique Achamyelesh Ashenafi, Présidente de l’AAWEA.

Par le passé, les entrepreneurs femmes exposaient aussi leurs productions lors de ce salon: cosmétiques et produits alimentaires, artisanat et articles souvenirs. Des mois après la clôture du salon, les membres de l’association en tiraient encore des bénéfices. Par exemple, l’université locale leur a octroyé un important contrat de fourniture des repas pour ses étudiants.

Les salons n’aident pas seulement les femmes chefs d’entreprise à trouver de nouveaux marchés, «ils mettent aussi en lumière la contribution de ces femmes à l’économie locale et facilitent leur accès au crédit. Ils sont un élément essentiel des efforts de l’OIT pour promouvoir la pleine émancipation économique et sociale des femmes en Ethiopie et dans d’autres pays d’Afrique», déclare Regina Amadi-Njoku, Directrice régionale de l’OIT pour l’Afrique.

L’OIT va célébrer la Journée internationale de la Femme avec une série de manifestations dans le monde entier. A Genève, un événement majeur mettra l’accent sur le rôle des femmes dans la finance. Il offrira une occasion unique d’étudier l’émancipation économique des femmes et l’égalité entre les sexes sous divers angles. Son thème fait également écho au thème officiel de la 52e session de la Commission des Nations Unies de la condition de la femme: «Financement de l’égalité des sexes et de l’émancipation des femmes».

La manifestation qui se déroulera au Siège du BIT comprendra un débat public au cours duquel des femmes banquières et une représentante syndicale échangeront leurs expériences.