Une nouvelle étude fait la lumière sur le sort des enfants des rues qui travaillent au Liban

Cette étude est la première du genre à évaluer en détail l’ampleur du travail des enfants des rues au Liban

Communiqué de presse | Beyrouth, Liban | 16 février 2015
© Tabitha Ross/ILO
BEYROUTH – Une nouvelle étude fait la lumière sur le sort des enfants des rues qui travaillent au Liban. Le rapport, Children Living and Working on the Streets in Lebanon: Profile and Magnitude (Les enfants qui vivent et travaillent dans la rue au Liban: profil et ampleur), est le premier du genre au Liban à évaluer l’étendue et les caractéristiques de ce phénomène de plus en plus visible de l’une des pires formes de travail des enfants.

A la demande du ministère du Travail du Liban, l’étude a été confiée à l’Organisation internationale du Travail (OIT), au Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et à Save the Children International (SCI) pour comprendre les raisons qui expliquent que des enfants vivent et/ou travaillent dans la rue. Ils offrent des produits ou des services ambulants, pratiquent la mendicité ou d’autres formes d’activités illicites.

«Grâce au soutien que l’OIT apporte au ministère du Travail et à d’autres instances gouvernementales et non gouvernementales, les enfants des rues qui travaillent ont été identifiés comme domaine d’intervention prioritaire», a déclaré le Directeur régional adjoint de l’OIT pour les Etats arabes, Frank Hagemann. «Bien que près des trois quarts de ces enfants soient originaires de Syrie, les enfants qui vivent et/ou travaillent dans la rue sont un défi de longue date au Liban. Les conclusions de cette nouvelle étude vont permettre à l’OIT de travailler plus efficacement avec ses partenaires pour retirer les enfants des rues et leur offrir un meilleur avenir».

Si le nombre d’enfants des rues a augmenté avec le récent afflux de réfugiés de Syrie, l’étude révèle que ce n’est pas la cause essentielle du phénomène.

La recherche identifie quatre principaux facteurs qui poussent les enfants à vivre ou travailler dans les rues libanaises: exclusion sociale, vulnérabilité des ménages, arrivée de réfugiés syriens au Liban, et crime organisé et exploitation des enfants.

«Dans la rue, les enfants sont extrêmement vulnérables à toutes les formes d’exploitation et d’abus au quotidien, ainsi qu’aux risques professionnels», a rappelé la représentante de l’UNICEF au Liban, Annamaria Laurini. «Créer un environnement protecteur où la législation, les services et les pratiques minimisent la vulnérabilité des enfants est une priorité pour l’UNICEF. Nous sommes engagés aux côtés du gouvernement et des principaux acteurs concernés pour prévenir et résoudre ce problème.»

Visionnez ces courts récits autobiographiques, filmés par des enfants qui vivent et travaillent dans les rues des villes libanaises; ils mettent en œuvre les compétences d’animation qu’ils ont acquises lors d’un projet de formation aux actions de plaidoyer.

Sur un échantillon de 1510 enfants retenu pour l’étude qui couvre 18 districts libanais, 700 enfants des rues ont été interviewés. L’immense majorité des enfants qui vivent et/ou travaillent dans la rue se trouve dans les centres urbains, en particulier à Beyrouth et Tripoli. L’étude a constaté qu’au Liban deux tiers des enfants des rues étaient des garçons, dont plus de la moitié âgés de 10 à 14 ans.

Si le nombre d’enfants reste gérable, le problème est extrêmement complexe en raison des liens avec la traite et d’autres activités illicites, ainsi que du statut socioéconomique et juridique des enfants concernés.

«La prévalence d’enfants vivant ou travaillant dans la rue est un problème de longue haleine, un défi permanent qui recouvre des problèmes socioéconomiques plus vastes au Liban», a déclaré le représentant de Save the Children International au Liban, Ian Rodgers. «Nous sommes attachés à la Convention sur les droits de l’enfant, en particulier le droit des enfants à l’éducation et à la protection contre les travaux dangereux et nous ferons tous les efforts nécessaires, en concertation avec le gouvernement et la société civile, pour retirer les enfants des rues.»

Grâce à cette recherche, des recommandations pour s’attaquer au phénomène des enfants des rues sont proposées dans le cadre du plan national d’action du Liban pour l’élimination des pires formes de travail des enfants, lancé en 2013.

Des efforts coordonnés avec les acteurs concernés, à savoir le gouvernement, les organisations internationales et la société civile sont indispensables pour appuyer le retrait d’autant d’enfants que possible des rues, pour les réhabiliter et prévenir l’exploitation des enfants vulnérables.

L’étude a été lancée à Beyrouth sous le patronage et en présence du ministre du Travail Sejaan Azzi, avec la participation de membres du Parlement et des représentants des agences de l’ONU, des ministères, des ambassades, des institutions de la société civile et des médias.

Pour de plus amples informations, veuillez contacter:

OIT: Salwa Kanaana, Responsable régionale de la communication et de l’information publique, kanaana@ilo.org , +961 71 505 958
UNICEF: Miriam Azar, Spécialiste de la communication,
miazar@unicef.org , +961 71 112 297
Save the Children International: Sandy Maroun, Responsable de la communication, des médias et de la sensibilisation,
sandy.maroun@savethechildren.org , +961 70 83 22 91
Ministère du Travail, Liban: Hussein Zalghout,
h.zalghout@hotmail.com , +961 3 480 322