Le développement des PMA

Les PMA devraient axer leurs efforts sur l’emploi et le travail décent pour favoriser la croissance inclusive et la transformation économique, estime l’OIT

Les participants à la conférence ont débattu de la nécessité de développer des chaînes de valeur mondialisées, de construire des infrastructures, et de promouvoir l’accès à l’énergie ainsi que l’autonomisation des femmes.

Communiqué de presse | 7 août 2014
© Flickr / MercyWatch
COTONOU, Bénin – Dans le cadre du débat mondial sur le Programme de développement de l’ONU post-2015, les ministres et les hauts responsables gouvernementaux des 48 pays les moins avancés (PMA) se sont réunis à Cotonou, Bénin, pour examiner des initiatives concrètes visant à renforcer les capacités de production et établir des partenariats novateurs en vue de les aider à transformer leurs économies.

La réunion des PMA, accueillie par le Bénin en étroite collaboration avec le PNUD et le Bureau du Haut Représentant des Nations Unies pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits Etats insulaires en développement (UN-OHRLLS), s’est tenue du 28 au 31 juillet 2014.

L’ordre du jour ambitieux incluait un large éventail de questions sociales et économiques: cadres et institutions politiques efficaces, développement de chaînes de valeur mondialisées, construction d’infrastructures, amélioration de l’accès à l’énergie et renforcement de l’autonomisation des femmes, création d’emplois de qualité et développement durable.

S’exprimant au sujet des défis que doivent relever les PMA, Aeneas Chuma, directeur du Bureau régional de l’OIT pour l’Afrique, a déclaré que «le développement des compétences joue un rôle décisif en offrant aux PMA l’occasion de développer des marchés pour les nouvelles technologies, d’attirer des investissements et de créer des emplois verts, durables et décents pour une population active qui ne cesse d’augmenter».

Recommandations politiques


Ces recommandations, corroborées par de récents travaux de recherche de l’OIT, visent à surmonter les conséquences que continue d’avoir la crise économique, qui a mis en lumière les faiblesses des PMA, largement tributaires des exportations de produits de base au détriment de la production manufacturière et de la diversification économique.

En outre, ces recherches montrent que les PMA, qui ont réussi à maintenir des niveaux de croissances élevés tout au long de la crise, ont également réalisé des investissements à long terme dans l’éducation et la formation professionnelle, mis en œuvre de solides régimes de protection sociale, et encouragé les programmes d’infrastructures et d’emplois publics en tant que voie vers le travail décent et la croissance inclusive.

Les participants à la conférence se sont associés autour de l’idée selon laquelle le renforcement des capacités de production des PMA n’est pas seulement un enjeu décisif, mais aussi une occasion d’éradiquer la pauvreté et de parvenir au développement durable dans les décennies à venir. Ils ont examiné des propositions visant à renforcer la capacité des pays pauvres de surmonter les contraintes structurelles, notamment dans le Programme de développement post-2015.

Concernant les moyens qui permettraient d’apporter les changements nécessaires, le Haut Représentant des Nations Unies pour les PMA, Gyan Chandra Acharya, a expliqué aux participants à la conférence qu’«il conviendrait d’encourager les partenaires du développement à œuvrer davantage pour acheminer l’aide destinée à promouvoir le renforcement des capacités de production dans les PMA, à tirer parti du soutien pour encourager les flux d’investissement, à faciliter les échanges et à promouvoir les transferts de technologie de manière cohérente.»

«A l’heure où nous nous apprêtons à mettre en œuvre le Programme de développement post-2015, nous avons entendu le mot d’ordre lancé par tous les participants, à savoir faire en sorte que ces questions soient des objectifs prioritaires dans les PMA», a-t-il ajouté.

Le capital humain est primordial


Les débats de la conférence ont montré qu’il existe un consensus croissant autour de la nécessité d’investir dans le capital humain pour favoriser la diversification économique, du rôle de catalyseur que jouent les socles de protection sociale, et de l’amélioration des conditions de travail pour accroître la productivité et la compétitivité, condition sine qua non d’un développement économique et social durable.

Dans un appel en faveur d’un développement inclusif et centré sur les besoins des populations dans les PMA, Abdoulaye Mar Dieye, directeur du Bureau régional du PNUD pour l’Afrique, a indiqué que les PMA doivent «se diversifier dans de nouveaux secteurs productifs, durables et générateurs d’emplois, afin de transformer la structure de leurs économies, tout en créant un environnement dans lequel les bénéfices du développement seront largement partagés.»

Alors que la présente réunion et d’autres discussions sur l’après-2015 renforcent le sentiment d’urgence qu’il y a à adopter un programme de développement universellement applicable, le passage à une croissance économique durable, inclusive et soutenue a réorienté l’attention des communautés internationales sur la nécessité de parvenir au plein emploi productif et au travail décent pour tous.