Communiqué de presse

Le Directeur du BIT exhorte le G20 à maintenir le cap sur la réduction du déficit mondial d’emplois

Le Directeur général du Bureau international du Travail, Juan Somavia, a loué la déclaration des dirigeants du G20 à Toronto selon laquelle «la plus grande priorité est de protéger et de renforcer la reprise […] et de prendre de nouvelles mesures en vue d’assurer une reprise intégrale de la croissance et des emplois de qualité».

Communiqué de presse | 28 juin 2010

GENÈVE (Nouvelles du BIT) – Le Directeur général du Bureau international du Travail, Juan Somavia, a loué la déclaration des dirigeants du G20 à Toronto selon laquelle «la plus grande priorité est de protéger et de renforcer la reprise […] et de prendre de nouvelles mesures en vue d’assurer une reprise intégrale de la croissance et des emplois de qualité».

«Pour ce faire, ils se sont mis d’accord sur un équilibre politique subtil entre la poursuite des plans de relance et un processus d’assainissement des finances publiques favorable à la croissance, modulé et ajusté en fonction des circonstances nationales», a déclaré M. Somavia. «De la mise en œuvre équilibrée aux niveaux national et régional de cet accord, dépendra le véritable impact politique, économique et social du Sommet de Toronto.»

«Pour rétablir la confiance, il ne s’agit pas seulement de calmer les marchés financiers, il faut aussi que les citoyens aient la conviction que leurs dirigeants appliquent les politiques dans un souci de justice», a ajouté M. Somavia; «pour les familles laborieuses, il ne saurait y avoir de reprise durable sans reprise de l’emploi».

«Le dialogue social entre entreprises et travailleurs, les acteurs de l’économie réelle, sera décisif pour soutenir la reprise et résoudre les problèmes budgétaires parce qu’il contribuera à trouver le bon équilibre dans cette phase critique où les risques d’une récession à double creux demeurent préoccupants», a rappelé M. Somavia.

Il a également relevé la déclaration suivante des dirigeants du G20: «Nous accueillons favorablement les recommandations de nos ministres du Travail et de l’Emploi, qui se sont réunis en avril 2010, concernant les incidences de la crise économique sur l’emploi. Nous réaffirmons notre volonté d’assurer une solide croissance de l’emploi et de fournir une protection sociale à nos citoyens les plus vulnérables. Une politique efficace en ce domaine devrait placer la qualité des emplois au cœur de la reprise. Nous apprécions le travail fait par l’Organisation internationale du Travail, en collaboration avec l’OCDE, relativement à une stratégie de formation qui aidera à donner aux travailleurs les compétences requises pour occuper les emplois d’aujourd’hui et ceux de demain.»

Le Directeur général du BIT a précisé: «L’OIT travaille déjà avec certains membres du G20 pour mettre en œuvre ces mesures et le Pacte mondial pour l’emploi qui avait été plébiscité par le Sommet de Pittsburg en septembre dernier. Nous sommes impatients de poursuivre cette coopération avec nos membres employeurs et travailleurs.»

Il a également mis en exergue l’engagement des dirigeants à adopter des réformes qui «englobent des mesures destinées à accroître le potentiel de croissance de nos économies tout en accordant une attention toute particulière aux plus vulnérables» et qui «appuient une expansion généralisée de la demande si les salaires progressent au même rythme que la productivité».

M. Somavia a par ailleurs noté que l’ouverture des marchés jouait un rôle déterminant pour soutenir la croissance et la création d’emplois. Il a accueilli favorablement la requête formulée par les dirigeants auprès de «l’OCDE, de l’OIT, de la Banque mondiale et de l’OMC de leur faire rapport, au Sommet de Séoul, sur les avantages de la libéralisation du commerce pour l’emploi et la croissance» et a ajouté: «C’est une question sur laquelle nous travaillons avec l’OMC depuis quelque temps déjà.»

Il a cité la promesse des dirigeants du G20 de «mettre en œuvre le programme de réforme financière du G20 et [de] veiller à ce qu’un système financier plus fort serve les intérêts de l’économie réelle» et mis en lumière leur décision «que le secteur financier verse une contribution juste et substantielle pour couvrir le fardeau associé aux interventions gouvernementales…».

Dans ce contexte, le Directeur général a mis l’accent sur l’importance d’un autre engagement, celui «d’améliorer l’accès des pauvres aux services financiers et d’accroître le financement mis à la disposition des petites et moyennes entreprises (PME) dans les pays en développement … y compris le lancement du Projet de financement des PME dans le but de trouver les modèles les plus prometteurs» à cet égard.

M. Somavia a soutenu les décisions des dirigeants du G20 de recapitaliser les banques multilatérales de développement, surtout les banques régionales, et celle d’une nouvelle initiative en faveur de la sécurité alimentaire.

L’un des principaux thèmes de la réunion de Toronto était les suites données au Cadre pour une croissance forte, durable et équilibrée lancé à Pittsburgh en septembre 2009 qui avait également mis sur pied un Processus d’évaluation mutuelle destiné à renforcer les mesures et les cadres stratégiques. «Dans les mois à venir, l’OIT, en tant qu’organisation participant à ce Processus d’évaluation mutuelle, va poursuivre son travail avec les pays pour les aider à atteindre les objectifs du G20 en matière d’emploi, de développement et de réduction de la pauvreté», a poursuivi M. Somavia.

Notant que, dans les pays les plus durement frappés, la solution passe par un redressement de l’investissement des entreprises et de la consommation des ménages, il a ajouté: «Si le secteur privé ne prend pas l’initiative pour conduire la reprise, le prochain G20 pourrait bien avoir à réviser l’équilibre politique convenu à Toronto.»

De nombreux pays utilisent le Pacte mondial pour l’emploi, adopté par l’OIT en 2009, comme cadre de dialogue sur les politiques d’emploi et de protection sociale pour la reprise. Il leur offre aussi l’occasion d’une reprise verte.

M. Somavia a souligné le rôle éminent que joue le Secrétaire général M. Ban Ki-Moon au sein du G20 en représentant le système des Nations Unies. A cet égard, il a rappelé l’importance que les dirigeants du G20 ont accordée à l’imminente réunion de haut niveau sur les objectifs du Millénaire pour le développement, la réaffirmation de leur engagement à aider les PMA et la décision d’instaurer un groupe de travail sur le développement. «Pour pouvoir atteindre notre objectif général, à savoir parvenir à une croissance forte, durable et équilibrée et faire en sorte que l’économie soit plus solide et résiliente, au profit de tous, nous devons combler l’écart en matière de développement et réduire la pauvreté», ont énoncé les dirigeants. Les engagements antérieurs pris par le G20 d’augmenter l’Aide publique au développement devront être respectés.

Prenant note de l’esprit d’ouverture manifesté par les dirigeants du G20 pour intégrer des représentants des organisations régionales, le Directeur général du BIT, Juan Somavia, a déclaré: «Le dialogue et la coopération sont essentiels dans un monde globalisé. Sans eux, il est impossible de construire une mondialisation équitable au service des hommes et des femmes. Cette approche doit encore être approfondie.»