Le Président de la Banque mondiale évoque les liens grandissants avec l’OIT à propos de la mondialisation et de l’Agenda pour le travail décent, et salue un «partenariat à travers le dialogue»

Le Président de la Banque mondiale Robert B. Zoellick a évoqué les liens croissants avec l’Organisation internationale du Travail dans la quête «d’une mondialisation durable et sans exclus» ainsi qu’une série de préoccupation communes, dont la création d’emplois et d’autres éléments constitutifs de l’Agenda pour le travail décent de l’OIT.

Communiqué de presse | 17 mars 2008

GENÈVE (Nouvelles du BIT) – Le Président de la Banque mondiale Robert B. Zoellick a évoqué, lundi, les liens croissants avec l’Organisation internationale du Travail dans la quête «d’une mondialisation durable et sans exclus» ainsi qu’une série de préoccupation communes, dont la création d’emplois et d’autres éléments constitutifs de l’Agenda pour le travail décent de l’OIT.

Dans son allocution au Conseil d’administration du BIT, une première dans une agence spécialisée de l’ONU depuis sa nomination à la tête de la Banque mondiale, M. Zoellick a déclaré que son organisation, l’OIT et les autres agences internationales devraient intensifier leurs efforts pour construire une mondialisation qui permette de surmonter la pauvreté, de développer une croissance soucieuse d’environnement et de susciter de l’espoir et des perspectives individuelles d’avenir.

«Nous saluons votre expérience et votre clairvoyance» a-t-il déclaré, relevant que l’Agenda de la Banque mondiale s’articulait bien avec l’Agenda pour le travail décent». Il a ajouté que c’était «une satisfaction pour la Banque mondiale d’essayer de construire une relation de travail plus étroite avec l’OIT à travers un agenda qui implique d’autres partenaires» et qui promeut la coopération avec les constituants tripartites de l’OIT dans ce que le Président du Conseil d’administration S.E. M. Dayan Jayatilleka, du Sri Lanka, a appelé «un partenariat fondé sur le dialogue».

M. Zoellick a évoqué un certain nombre de préoccupation communes à la Banque mondiale et l’OIT, comme le développement des compétences, l’accompagnement des travailleurs dans l’adaptation au changement et les efforts à fournir sur les problèmes d’égalité de genre. Il a ajouté que la Banque mondiale et l’OIT menaient des projets conjoints, tels que le projet Better Work Initiative (l’Initiative pour un Travail Meilleur) destiné à améliorer les conditions de travail, le Réseau pour l’Emploi des Jeunes, des projets avec l’OIT et l’UNICEF contre le travail des enfants et la coopération dans les domaines de la migration et de la microfinance.

Expliquant de la logique d’une mondialisation sans exclus, il a déclaré «En effet, ce que nous essayons de faire à la Banque mondiale est très proche de ce que vous faites à l’OIT. Nous essayons de développer une nouvelle forme de multilatéralisme adapté à de nouvelles circonstances, un multilatéralisme qui fonctionne dans un environnement différent».

«Nous avons une vision d’une mondialisation durable et sans exclus» a-t-il déclaré. «Ce qui compte, finalement, ce sont les personnes. Il s’agit d’améliorer leur sort à travers le monde. Et cela requiert des emplois de qualité, de meilleures conditions sociales, et des perspectives de développement individuel dans la réalisation de ses aspirations… Nous ne pouvons abandonner personne.»

Dans son discours de bienvenue, le Directeur général du BIT, Juan Somavia a mentionné la coopération accrue entre l’OIT et la Banque mondiale et a relevé que les membres tripartites de l’OIT pourraient servir de canal privilégié pour accentuer les efforts en matière de création d’emplois et de réduction de pauvreté à tous les échelons du monde du travail.

Evoquant les turbulences économiques mondiales, M. Somavia a déclaré: «Le dialogue social est particulièrement important dans les moments difficiles et la clé pour trouver des solutions». Il a ajouté que le tripartisme pouvait contribuer à rassembler les gouvernements, les travailleurs et les employeurs autour d’un «capital social» pour relever les défis de la mondialisation et du travail décent.

«Beaucoup de choses sont en cours et je pense qu’ensemble, nous pouvons faire beaucoup plus encore.»

S’exprimant devant le Conseil d’administration, le porte-parole du groupe des travailleurs, Sir Leroy Trotman, a souligné l’importance du respect de la liberté syndicale et a rappelé que «toutes les politiques internationales devraient tendre à satisfaire les besoins des hommes et des femmes qui travaillent». Il s’est dit préoccupé par les effets désastreux que la crise financière actuelle pourrait avoir sur les travailleurs, les travailleurs pauvres ainsi que sur les efforts vers l’Objectif du millénaire pour le développement de Réduction de l'extrême pauvreté et de la faim d’ici 2015. Il a également appelé la Banque mondiale à « repenser » l’indicateur sur l’embauche des travailleurs dans son rapport annuel « Doing Business », ajoutant que « le travail n’est pas une simple marchandise et de ce fait, ne doit pas figurer en tant que tel dans ce rapport ».

Le porte-parole des employeurs, Daniel Funes de Rioja, a, lui, évoqué les relations étroites entre son groupe et la Banque mondiale, ajoutant que les employeurs poursuivaient des « politiques de marché du travail qui n’excluent personne, qui visent à la protection de tous au travail – non seulement du petit nombre de ceux qui travaillent dans l’économie formelle, mais également ceux qui travaillent dans l’économie informelle – et qui promeuvent l’emploi productif et les entreprises durables». Il a également évoqué les rapports Doing Business que les employeurs considèrent comme un instrument utile à l’ouverture du dialogue sur la réforme en matière de réglementation des affaires.

Les allocutions ont été suivies d’une discussion à propos des effets du resserrement du crédit sur les perspectives économiques mondiales et les créations d’emplois en 2008, ainsi que de la coopération multilatérale et de la cohérence de l’action en faveur du travail décent.