L'OIT s'attaque aux conséquences sociales de la mondialisation

L'Organisation internationale du Travail (OIT) met aujourd'hui en place une commission de haut niveau composée d'un certain nombre de chefs d'Etat, de personnalités politiques, d'universitaires, de spécialistes des questions sociales et d'un Prix Nobel de l'économie. Cette commission est investie d'une mission qui consistera à étudier la dimension sociale de la mondialisation.

Communiqué de presse | 27 février 2002

GENÈVE (Nouvelles du BIT) - L'Organisation internationale du Travail (OIT) met aujourd'hui en place une commission de haut niveau composée d'un certain nombre de chefs d'Etat, de personnalités politiques, d'universitaires, de spécialistes des questions sociales et d'un Prix Nobel de l'économie. Cette commission est investie d'une mission qui consistera à étudier la dimension sociale de la mondialisation.

Dans une conférence de presse, M. Juan Somavia, Directeur général du Bureau international du Travail (BIT), a annoncé la création de la Commission mondiale pour la dimension sociale de la mondialisation - qui sera présidée conjointement par M me Tarja Halonen, Présidente de la République de Finlande, et M. Benjamin Mkapa, Président de la République-Unie de Tanzanie. Elle aura pour objectif ultime de parvenir à ce que la mondialisation soit un moyen de faire reculer la pauvreté et le chômage, au profit de la croissance et d'un développement durable.

«Cette commission», pour reprendre les termes du Directeur général, «représente une première en ce sens qu'il s'agit, dans la conjoncture présente, dominée par la polémique et les idées reçues plutôt que par l'impartialité des faits, d'ouvrir un débat au niveau international sur des idées susceptibles de faire de la mondialisation un processus plus inclusif». Comme il l'a déclaré peu avant, à la fois au Forum social de Porto Alegre et, à New York, au sommet dit de Davos, «aujourd'hui le temps est venu de rechercher des points de convergence et d'engager une réflexion nouvelle sur ces questions épineuses».

Toujours selon les termes du Directeur général, «jusqu'à présent, la mondialisation a été, pour quelques-uns, facteur de progrès. Elle est à l'origine d'une certaine richesse, de possibilités élargies et elle a suscité un environnement stimulant. Mais pour les autres, elle n'a fait qu'exacerber les inégalités et l'insécurité, et ceux-là sont fondés à croire que les risques qu'elle recèle sont sans commune mesure avec les rares bienfaits qu'elle peut leur apporter».

«La mondialisation devra répondre à ce à quoi aspirent les travailleurs et leur famille où que ce soit dans le monde: un travail décent, la sécurité et être entendus dans le processus de décision. Les individus veulent que la mondialisation ait pour eux d'autres retombées que ce qu'elle leur a laissé jusque-là. Ils veulent de véritables possibilités d'accès à un travail décent, un développement basé sur la justice sociale dans un contexte d'économie ouverte et de société ouverte. »

La commission «étudiera de quelle manière les organisations internationales sont susceptibles de contribuer ensemble à l'instauration d'un processus de mondialisation qui soit plus inclusif, pour en faire un système international reposant sur des règles, des règles équitables, donc acceptables pour tous».

M me Halonen et M. Mkapa assureront conjointement la présidence de cette commission, dont les vingt et un membres siégeront uniquement en leur capacité propre.

Dans l'accomplissement de sa mission, qui consistera à concevoir des mesures concrètes, propres à infléchir le processus de mondialisation et permettre de le modeler, la commission s'attachera à:

  • délimiter à grands traits les contours et la dynamique du processus;
  • voir de quelle manière celui-ci est perçu par les travailleurs, les entreprises, les investisseurs, les consommateurs et les organes d'expression de la société civile et de l'opinion publique dans les différentes parties du monde;
  • analyser ses retombées en termes d'emploi, de travail décent, de réduction de la pauvreté, de croissance économique et de développement;
  • rechercher une large convergence dans la perception des problèmes, notamment l'implication de toutes les organisations internationales intéressées, mais aussi des gouvernements et des organisations représentatives d'employeurs et de travailleurs;
  • générer une dynamique de réponse aux problèmes fondamentaux posés par l'économie mondiale, afin que la mondialisation devienne un processus viable à long terme, dont les bienfaits finissent par se répartir équitablement.

C'est la première fois qu'une commission indépendante est présidée par deux chefs d'Etat en exercice. Ses autres membres, représentatifs de toutes les parties du monde, sont notamment: Giuliano Amato, ancien Premier ministre de l'Italie; Joseph Stiglitz, lauréat du Prix Nobel d'économie en 2001; Julio Maria Sanguinetti, ancien Président de la République de l'Uruguay; M me Ruth C. L. Cardoso, Première dame du Brésil et présidente, dans son pays, du Conseil de solidarité entre les populations; Ann McLaughlin Korologos, Vice-présidente de la Rand Corporation et ancienne Secrétaire d'Etat au travail; Surin Pitsuwan, ancien Ministre des affaires étrangères de la Thaïlande; Deepak Nayyar, Vice-chancelier de l'université de Delhi et ancien conseiller économique principal du gouvernement indien; Hernando de Soto, Président de l'Institut péruvien pour la liberté et la démocratie et auteur de divers ouvrages; John Sweeney, Président de l'AFL-CIO; François Périgot, Président de l'Organisation internationale des employeurs et ancien Président du Conseil d'administration et Président-directeur général d'Unilever-France; Zwelinzima Vavi, Secrétaire général de la Confédération des syndicats sud-africains. Des personnalités éminentes du Japon et de la Fédération de Russie ont été invitées à se joindre à la commission et leur réponse est attendue. (Liste complète des membres en annexe.)

M. Somavia sera membre de droit de cette commission, comme le seront les membres du bureau du Conseil d'administration du BIT - son président actuel, Alain Ludovic Tou (Burkina Faso); le président du groupe travailleurs, Lord Brett (Royaume-Uni), et le président du groupe employeurs, Daniel Funes de Rioja (Argentine).

La commission aura un secrétariat particulier, mis à sa disposition par le BIT. M. P. Gopinath, ancien haut fonctionnaire du BIT, a été nommé secrétaire exécutif.

La commission doit siéger pour la première fois le 25 mars prochain. Il est prévu qu'elle ait mené ses débats à terme et rendu officiellement son rapport au Directeur général dans le courant de l'année 2003.

Composition de la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation

Coprésidente: M me Tarja Kaarina Halonen
Présidente de la République de Finlande

M me Tarja Halonen a été élue Présidente de la Finlande en février 2000 et a pris ses fonctions le 1er mars. Onzième titulaire de cette charge, elle est la première femme à l'exercer.

M me Halonen est née à Helsinki en 1943 et a obtenu en 1968 une maîtrise en droit de l'université de cette ville. Après avoir été secrétaire aux affaires sociales de l 'Union nationale des étudiants finlandais, en 1969-70, elle a entamé une carrière d'avocat en 1970 auprès de l'Organisation centrale des syndicats finlandais et a poursuivi cette activité professionnelle durant sa carrière politique en tant que membre du Parlement et que ministre.

La Présidente Halonen a adhéré au Parti social-démocrate en 1971. Elle est entrée en politique en 1974, lorsqu'elle a été nommée secrétaire parlementaire du Premier ministre, poste qu'elle a occupé jusqu'en 1975. Elle a été élue au Parlement en 1979 et a été réélue cinq fois de suite avant d'accéder à la Présidence de la Finlande. Au Parlement, elle a été présidente du Comité pour les affaires sociales (1984-1987), Vice-présidente du Comité pour les affaires juridiques (1991-1995) et présidente du Comité principal (1995). Une part active de la carrière politique de la Présidente Halonen est liée à ses fonctions de conseillère municipale d'Helsinki, fonctions qu'elle a exercées au cours de cinq mandats, de 1977 à 1996.

La Présidente Halonen a siégé dans trois cabinets ministériels, au sein desquels elle a occupé les postes suivants: ministre des Affaires sociales et de la Santé (1987-1990), ministre de la Justice (1990-91) et ministre des Affaires étrangères (1995-2000). Par ailleurs, elle a été ministre de la Coopération nordique de 1989 à 1991. Elle occupait le poste de ministre des Affaires étrangères lorsque la Finlande a exercé pour la première fois la Présidence de l'Union européenne, de juillet à décembre 1999.

La Présidente Halonen a joué un rôle actif au Conseil de l'Europe, tout d'abord en qualité de Vice-présidente de la délégation finlandaise au Parlement, de 1991 à 1995, puis au sein du Comité ministériel. Elle a été également membre du Comité des Sages du Conseil de l'Europe en 1998-99.

La Présidente Halonen porte une attention particulière aux questions concernant les droits de l'homme, la démocratie et la société civile. La justice sociale et la promotion de l'égalité ont été au cœur de sa carrière politique. En outre, elle joue depuis longtemps un rôle actif dans le mouvement pour la solidarité internationale.

La Présidente Halonen est mariée à Pentii Arajärvi et a une fille. Elle aime le théâtre et a exercé différentes fonctions honorifiques dans ce domaine. Elle s'intéresse également à l'histoire de l'art et s'adonne à la peinture et au dessin. Enfin, elle a participé activement à des compétitions de gymnastique rythmique et fait régulièrement de la natation.

Coprésident: M. Benjamin William Mkapa
Président de la République-Unie de Tanzanie

Benjamin W. Mkapa, journaliste, diplomate et homme politique d'expérience, a été élu Président de Tanzanie en novembre 1995. Il est le troisième Président de la République-Unie de Tanzanie depuis l'accession à l'indépendance en 1961.

Le Président Mkapa est né en 1938 à Masasi, dans la région Mtwara du pays. Après son éducation primaire et secondaire, qu'il a reçue en Tanzanie, il a poursuivi ses études au Makere University College en Ouganda, où il a obtenu, en 1959, un diplôme ès lettres de premier cycle et, en 1962, une licence ès lettres en anglais (avec mention).

La carrière du Président Mkapa a commencé dans l'administration locale de Dodom, où il a été nommé agent de district en 1962. A la fin de cette année, il est devenu agent du service extérieur. En 1966, M. Mkapa a entamé une longue carrière dans le journalisme. Pendant les années soixante et soixante-dix, il était directeur-rédacteur en chef de deux grands journaux tanzaniens, The Nationalist Uhru et The Daily News.

Son expérience dans les médias d'information lui a valu d'être nommé, en 1974, attaché de presse de Son Excellence le Président de Tanzanie, qui était alors M. Mwalimu Julius Nyerere, et qu'il a servi pendant deux ans.

En 1976, M. Mkapa est devenu l'un des éditeurs fondateurs de l'agence de presse de Tanzanie SHITATA.

Il a également été ministre de l'Information et de la Culture de 1980 à 1982, puis de nouveau ministre de l'Information et de la Radiodiffusion de 1990 à 1992.

Au cours de sa carrière, également longue, de diplomate, le Président Mkapa a occupé un certain nombre de postes élevés, notamment celui de Haut-commissaire auprès du Nigéria (en 1976) et de ministre des Affaires étrangères (de 1977 à 1980).

En 1982, il était Haut-commissaire auprès du Canada et, entre 1983 et 1984, Ambassadeur auprès des Etats-Unis d'Amérique. Il est rentré au pays en 1984, où il a de nouveau été nommé membre du Parlement et ministre des Affaires étrangères. En 1992, il a occupé le poste de ministre de la Science, de la Technologie et de l'Education supérieure, avant d'être élu Président en 1995, et de Président du Parti Chama Cha Mapinduzi en 1996. Il a été réélu Président en 2000 pour un mandat de cinq ans.

Pendant toute sa carrière politique, le Président Mkapa a œuvré pour renforcer la démocratie tanzanienne, ancrer en profondeur les droits civils et lutter contre la pauvreté, tout en ouvrant de plus en plus son pays au commerce et à l'investissement internationaux. Il a participé activement à la prévention, à la gestion et au règlement des conflits dans la région africaine des Grands Lacs et est un acteur dynamique de la coopération économique régionale au sein de la Communauté de l'Afrique orientale et de la Communauté de développement de l'Afrique australe.

Le Président Mkapa a obtenu deux certificats de doctorat honorifique, l'un de l'Université Soka du Japon en 1998 et l'autre du Morehouse College d'Atlanta (Etats-Unis) en 1999. Son principal hobby est la lecture.

Il est marié avec Anna Joseph Maro (nom de jeune fille), et ils ont deux fils.

Les membres de la commission sont:

Guilano Amato (Italie); Vice-président de la Convention sur l'avenir de l'Europe. M. Amato a assumé deux fois les fonctions de Premier ministre, de 1992 à 1993 et de 2000 à 2001. Député parlementaire de 1983 à 1993, il a occupé plusieurs postes importants au gouvernement: président du Conseil, ministre du Trésor, ministre des Réformes institutionnelles et président de l'Autorité Antitrust. M. Amato est avocat de formation. Il a été titulaire de la chaire de droit constitutionnel comparé à l'Ecole de science politique de l'Université de Rome, de 1975 à 1997.

Ruth C.L. Cardoso (Brésil); Première Dame du Brésil et présidente du Conseil de Comunidade solidária, organisation qui vise à promouvoir les partenariats intersectoriels dans la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale depuis 1995. M me Cardoso, qui a été chercheur au Centre brésilien d'analyse et de planification et professeur d'anthropologie à l'Université de Saõ Paulo, est aujourd'hui membre du conseil d'administration de la Fondation pour les Nations Unies. Elle est l'auteur de plusieurs livres et articles sur les jeunes, les mouvements sociaux, la société civile et les nouveaux acteurs sociaux.

Heba Handoussa (Egypte); Directrice du Forum de recherche économique pour les pays arabes, l'Iran et la Turquie, M me Handoussa est aussi membre du Choura (Conseil consultatif), Chambre haute du Parlement égyptien. Economiste de formation, elle a enseigné à l'Université américaine du Caire et a été nommée vice-doyenne. Elle a exercé les fonctions de conseillère auprès du gouvernement égyptien et a été consultante à la Banque mondiale. Elle est l'auteur de nombreuses publications sur l'ajustement structurel, la politique industrielle et l'aide étrangère, les réformes institutionnelles et les modèles de développement comparé.

Eveline Herfkens (Pays-Bas); ministre de la Coopération pour le développement depuis 1998. De 1996 à 1998, M me Herfkens a été ambassadrice auprès l'Organisation des Nations Unies et de l'OMC. Pendant cette période, elle était membre du Conseil de l'Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (UNRISD) et présidente du Bureau de la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe. De 1990 à 1996, elle a été directrice exécutive à la Banque mondiale, après avoir été représentante du Parti du travail au Parlement des Pays-Bas pendant neuf ans. Avocate de formation, M me   Herfkens a travaillé activement dans plusieurs organisations non gouvernementales.

Ann Mclaughlin Korologos (Etats-Unis d'Amérique); Vice-présidente de la Rand Corporation, institution à but non lucratif de recherche sur l'élaboration des politiques et la prise de décision. M me Korologos, qui a été secrétaire d'Etat au Travail des Etats-Unis de 1987 à 1989, a aussi assumé les fonctions de sous-secrétaire d'Etat au département de l'Intérieur et de secrétaire adjointe au département du Trésor. De 1996 à août 2000, elle a présidé l'Institut Aspen. Elle est actuellement conseillère principale de la société bancaire d'investissement Benedetto Gartland and Company à New York.

Lu Mai (Chine); Secrétaire général de la Fondation chinoise de la recherche pour le développement depuis 1998, M. Lu est également attaché principal au Centre de recherche pour le développement du Conseil des affaires d'Etat depuis 1995. Il possède une vaste expérience de la réforme rurale en Chine et a dirigé le bureau expérimental de la Réforme rurale, Centre de recherche pour le développement rural du Conseil des affaires d'Etat, vers la fin des années quatre-vingt. Il est l'auteur de nombreuses publications sur la réforme économique et a été consultant à la Banque mondiale, à la Banque asiatique de développement et dans d'autres organisations internationales.

Deepak Nayyar (Inde); Vice-président de l'Université de Delhi, M. Nayyar est un économiste réputé, qui a enseigné dans des universités en Inde, en France et au Royaume-Uni. Il a été conseiller économique en chef du gouvernement de l'Inde et secrétaire permanent au ministère des Finances. Auteur de nombreux livres et articles, M. Nayyar est président du Conseil des gouverneurs de l'Institut mondial de recherche sur l'économie du développement, et membre du conseil consultatif pour le Centre international de développement à l'Université d'Oxford.

François Perigot (France); Président de l'Organisation internationale des employeurs, M. Perigot a poursuivi une longue carrière dans l'industrie en France. Il a été président-directeur général de Thibaud Gibbs et compagnie de 1968 à 1970, puis du groupe Unilever en Espagne et en France (de 1971 à 1986). De 1986 à 1994, M. Perigot a présidé le Conseil national du patronat français. Depuis 1997, il est président de MEDEF International (Mouvement des entreprises de France), principale organisation d'employeurs en France.

Surin Pitsuwan (Thaïlande); membre du Parlement et ancien ministre des Affaires étrangères. M. Surin a fait une longue carrière dans le gouvernement et les affaires étrangères. Il a été ministre des Affaires étrangères de 1997 à 2001, et vice-ministre de 1992 à 1995. Il s'est acquitté de six mandats parlementaires consécutifs depuis sa première élection en 1986. Diplômé de sciences politiques, M. Surin est actuellement membre de la Commission sur la sécurité humaine et chroniqueur attitré des plus grands journaux de Thaïlande et de la région.

Julio Maria Sanguinetti (Uruguay); président du Circulo de MonteVideo , forum qui préconise de nouvelles formes de gouvernance et vise le développement durable en Amérique latine. M. Sanguinetti avait été élu Président de la République de l'Uruguay, de 1985 à 1990 et de 1990 à 1995. Il a fait une longue et éminente carrière dans la politique, les questions culturelles et le journalisme. Ses nombreux succès ont été reconnus lorsqu'il s'est vu décerner le Prix «Simon Bolivar» de l'UNESCO en 2000; il a été nommé docteur «honoris causa» de plusieurs universités.

Hernando de Soto (Pérou); président de l'Institut pour la liberté et la démocratie. Il a écrit plusieurs ouvrages de politique économique qui ont fait date, et il est à la tête d'une importante cellule de réflexion sur les questions de développement. Considéré comme l'un des penseurs les plus influents en matière de secteur informel, il a été conseiller du gouvernement péruvien, notamment en ce qui concerne l'élaboration et l'application de stratégies visant à intégrer le droit des entreprises et le droit de propriété informels dans le secteur formel. Son ouvrage le plus récent porte sur le mystère du capital et les raisons pour lesquelles le capitalisme réussit à l'Ouest et échoue partout ailleurs. Il s'intitule The mystery of Capital: Why Capitalism Succeeds in the West and Fails Everywhere Else.

Joseph Stiglitz (Etats-Unis d'Amérique); professeur en économie, commerce et affaires internationales, Université de Colombia. Le professeur Stiglitz est un universitaire et un enseignant renommé et c'est l'un des fondateurs de l'économie moderne du développement. Il a enseigné à Yale, Princeton, Oxford et Stanford, et il a été économiste principal à la Banque mondiale. Il a également présidé le Conseil économique des Etats-Unis (Council of Economic Advisors) de 1993 à 1997. Joseph Stiglitz a reçu le prix Nobel d'Economie en 2001.

John J. Sweeney (Etats-Unis d'Amérique); président de la Fédération américaine du travail et Congrès des organisations industrielles (AFL-CIO). Né dans le Bronx, à New York, M. Sweeney est président de l'AFL-CIO depuis 1995. Sa carrière syndicale a commencé alors qu'il était assistant de recherche du Syndicat international des travailleurs de la confection pour dames. En 1960, il est entré au Syndicat des employés des services (UIES) en tant que directeur pour New York. Il est devenu président du syndicat international en 1980 pour quatre mandats consécutifs. Il a ensuite été élu président de l'AFL-CIO.

Victoria Tauli-Corpuz (Philippines); directrice exécutive de la Fondation Tebtebba (Centre international des populations autochtones pour la recherche et l'éducation). Militante autochtone de la région de la Cordillera aux Philippines, M me Tauli-Corpuz a fondé et géré diverses ONG œuvrant pour la sensibilisation sociale, l'organisation de la communauté, la recherche et le développement. Elle est membre et présidente-rapporteur du conseil d'administration du Fonds de contributions volontaires des Nations Unies pour les populations autochtones depuis 1994, et elle vient d'être récemment nommée commissaire chargée de la Commission nationale sur le rôle des femmes philippines, représentant les populations autochtones.

Aminata D. Traoré (Mali); auteur et coordinatrice du Forum social africain. M me Traoré a été ministre de la Culture et du Tourisme et elle a milité dans un certain nombre de domaines importants du développement, y compris les relations Nord-Sud, la coopération bilatérale et multilatérale, les questions relatives à l'eau, la santé, l'égalité entre les sexes et le développement communautaire. Elle a favorisé la promotion de beaucoup d'organisations non gouvernementales œuvrant en faveur des valeurs et des connaissances locales, et elle a été l'une des co-organisateurs du premier Forum social africain qui s'est tenu à Bamako en janvier 2002.

Zwe linzima Vavi (Afrique du Sud); Secrétaire général du Congrès des syndicats sud-africains (COSATU). M. Vavi a travaillé sur les territoires miniers de Klerksdrop et d'Orkney et est entré à l'Union nationale des travailleurs des mines (NUM) en tant que militant en 1987. En 1988, il a été nommé secrétaire régional du COSATU pour le Transvaal occidental, avant d'en devenir, quatre ans plus tard, secrétaire exécutif national. Il a été secrétaire général adjoint du COSATU de 1993 à 1999, avant d'en devenir secrétaire général.

Ernst Ulrich von Weizsaecker (Allemagne); scientifique et parlementaire. Membre du Bundestag depuis 1998, M. von Weizsaecker est actuellement président d'une commission du Bundestag sur «la mondialisation de l'économie mondiale: défis et réponses». Il a étudié la biologie et la physique, a été directeur du Centre des Nations Unies pour la science et la technique au service du développement et de l'Institut pour une politique européenne de l'environnement (IPEE). Membre du Club de Rome depuis 1991, il a écrit et publié un grand nombre d'ouvrages sur la politique publique et les thèmes liés à l'environnement et à l'énergie.