Signature d'un accord destiné à mettre fin au travail des enfants dans les exploitations de cacao

L'Organisation internationale du Travail (OIT) se réjouit de l'accord intervenu aujourd'hui entre deux membres du Congrès des Etats-Unis et des représentants de l'industrie mondiale du chocolat afin, d'une part, d'éliminer l'esclavage des enfants dans les plantations de cacaoyers d'Afrique de l'Ouest et, d'autre part, de mettre un terme aux pires formes de travail des enfants dans l'ensemble de la filière mondiale du cacao-chocolat.

Communiqué de presse | 1 octobre 2001

GENÈVE (Nouvelles du BIT) - L'Organisation internationale du Travail (OIT) se réjouit de l'accord intervenu aujourd'hui entre deux membres du Congrès des Etats-Unis et des représentants de l'industrie mondiale du chocolat afin, d'une part, d'éliminer l'esclavage des enfants dans les plantations de cacaoyers d'Afrique de l'Ouest et, d'autre part, de mettre un terme aux pires formes de travail des enfants dans l'ensemble de la filière mondiale du cacao-chocolat.

«Il s'agit là d'une nouvelle étape vers l'éradication, partout dans le monde, de l'exploitation des enfants sur le lieu de travail», a déclaré M. Juan Somavia, Directeur général du Bureau international du Travail (BIT). «L'OIT - à travers son Programme international pour l'abolition du travail des enfants (IPEC) - ainsi que toutes les autres parties prenantes impliquées dans cette nouvelle initiative se réjouissent de ce résultat», a-t-il ajouté.

Le «Protocole Harkin-Engel» - doit son nom à celui de deux membres du Congrès des Etats-Unis: le sénateur Tom Harkin et le député Elliot Engel. Ces derniers ont mené à bien les pourparlers avec l'Association des fabricants de chocolat et la Fondation mondiale du cacao. Ces discussions ont abouti à l'accord signé cette semaine à Washington qui vise à mieux détecter les pratiques abusives de travail des enfants dans les zones de culture du cacao en Afrique de l'Ouest et surtout à mieux traiter ce problème.

L'OIT, l'Union internationale des travailleurs du secteur alimentaire et apparentés, le groupe anti-esclavagiste « Free the Slaves» (Libérez les esclaves) ainsi que la Ligue des consommateurs nationaux étaient les membres initiaux du groupe consultatif ayant contribué à la réalisation de cet accord. Ces intervenants du secteur privé, qui ne font pas partie de la sphère industrielle, feront cause commune avec des responsables du gouvernement des Etats-Unis dans le cadre d'un partenariat destiné à mettre en œuvre tous les aspects du Protocole Harkin-Engel dans les quatre prochaines années.

Le Protocole prévoit la mise en place d'un système crédible et mutuellement acceptable de normes globales pour l'ensemble du secteur, associé à un mécanisme indépendant de contrôle et de rapport ayant pour objet d'identifier et d'éliminer tout recours aux pires formes de travail des enfants dans la culture et la transformation des graines de cacao. L'accord prévoit également la création d'un label qui certifierait au public que le cacao utilisé dans le chocolat ou les produits dérivés a été cultivé, récolté et transformé sans recourir au travail forcé des enfants.

Le Programme IPEC de l'OIT s'est engagé à travailler sur le problème du travail des enfants dans les pays producteurs de cacao en partenariat avec l'Association des fabricants de chocolat et d'autres parties intéressées parmi les gouvernements, les syndicats et les organisations non gouvernementales. L'IPEC est en train de réaliser une étude sur la question qui couvre toutes les zones de production de cacao d'Afrique de l'Ouest et dont les résultats devraient être disponibles à la fin de l'année.

Le Programme IPEC de l'OIT vise à éliminer progressivement le travail des enfants dans le monde entier en mettant l'accent sur l'éradication, dans les plus brefs délais, des pires formes d'abus. A cette fin, l'IPEC est présent dans plus de 70 pays par le biais de programmes encourageant la réforme politique et la mise en place de mesures concrètes destinées à éradiquer le travail des enfants ainsi que par le biais de campagnes internationales et nationales visant à modifier les attitudes sociales et à promouvoir la ratification et la mise en œuvre effective des conventions de l'OIT relatives au travail des enfants.