Economie africaine

Le Président de la BAD détaille son agenda pour la création d’emploi

Le Président de la Banque africaine de développement (BAD), Dr Donald Kaberuka, évoque les conditions nécessaires à la création de revenus et d’emplois durables.

Article | 22 novembre 2012
GENÈVE – «Même s’il n’existe pas de recette miracle pour créer les millions d’emplois dont l’Afrique a besoin et pour n’abandonner personne en cours de route, aujourd’hui les possibilités abondent, à condition que tous les fondamentaux soient en place», a déclaré le Président de la Banque africaine de développement, Dr Donald Kaberuka, s’exprimant devant l’OIT.

«Il n’y a pas d’escalier mécanique, bien au contraire, les escaliers sont raides à grimper», a-t-il averti dans une allocution aux membres de l’Association du personnel africain de l’OIT.

Il a ajouté que l’Afrique subsaharienne disposait maintenant d’un potentiel énorme grâce aux ressources naturelles récemment découvertes et que l’urbanisation augmentait la demande d’infrastructures et de services.

Le Dr Kaberuka a détaillé sa vision du développement durable pour l’Afrique, expliquant que la création d’emplois durables passait nécessairement par une augmentation de la productivité agricole et par la scolarisation des enfants pauvres – garçons et filles – dans un enseignement de qualité.

Il a également souligné la nécessité de réaliser d’importants investissements publics dans les infrastructures, les transports et les télécommunications. Des politiques stimulant l’inclusion sociale et la protection sociale sont déterminantes, a-t-il ajouté.

«Le développement économique durable est celui qui ne laisse personne à la traine», a souligné le Dr Kaberuka, précisant que «les meilleures pratiques pour déployer des filets de sécurité efficaces étaient dorénavant bien établies».

Il a aussi mis en lumière la nécessité de créer des emplois décents pour générer des revenus à long terme, en attirant des investissements industriels en provenance d’Asie.

Dans son message de bienvenue, le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a fait référence à une remarque soulevée un peu plus tôt par le Dr Kaberuka qui a défini la situation actuelle de l’Afrique par une forte croissance économique coexistant avec une pauvreté et une exclusion massives, ce qui n’est jamais, quelle que soit la région, propice au développement durable. «Ce n’est pas non plus, du point de vue de l’OIT, un facteur de justice sociale», a ajouté M. Ryder.

Les pays d’Afrique subsaharienne (sans inclure l’Afrique du Sud) devraient connaître une croissance de 6,5 pour cent l’an prochain.

«Nous croyons beaucoup au potentiel de l’Afrique et la Banque Africaine du développement a un rôle fondamental à jouer pour définir des modes de croissance qui peuvent générer des emplois à la fois décents et productifs à l’échelon national et régional», a conclu M. Ryder.