Les droits au travail et la sécurité des usines ont avancé au Bangladesh, mais l’OIT réclame des progrès supplémentaires

Le gouvernement du Bangladesh a réalisé d’importants progrès pour garantir les droits au travail et la sécurité dans les usines du secteur du prêt-à-porter et du tricot, mais il reste encore beaucoup à faire.

Communiqué de presse | 20 octobre 2014
BRUXELLES – Depuis 2013, le gouvernement bangladais a réalisé d’importants progrès pour garantir l’application des droits au travail et la sécurité dans les usines du secteur de l’habillement et du tricot au Bangladesh, mais il reste encore beaucoup de choses à faire. C’est la principale conclusion d’une réunion de bilan organisée à Bruxelles aujourd’hui par l’Organisation internationale du Travail (OIT) et la Commission européenne.

La réunion a passé en revue les actions définies dans le Pacte sur la durabilité, un accord signé par l’OIT, la Commission européenne, les gouvernements du Bangladesh et des Etats-Unis en juillet 2013. La réunion a également permis d’identifier les domaines où des progrès sont encore nécessaires et parfois urgents.

Des progrès importants

La Directrice générale adjointe de l’OIT, Sandra Polaski, prenant la parole lors de cette réunion, a reconnu des avancées conséquentes de la part du gouvernement bangladais et des autres partenaires du Pacte depuis juillet 2013.

Des amendements ont été apportés au Code du travail du Bangladesh, renforçant la liberté syndicale, la négociation collective et la sécurité et la santé au travail. De nouveaux syndicats ont été enregistrés.

Des inspections de sécurité ont été menées dans les usines de textile orientées à l’export. Les services publics d’inspection des usines se sont vus allouer davantage de ressources. Une politique nationale de santé et sécurité au travail a été adoptée, des normes pour les inspections de sécurité édictées. Un comité d’examen des fermetures d’usines dangereuses a été institué.

De nouvelles améliorations indispensables

L’OIT souligne que, malgré cette évolution, il reste de réelles améliorations à accomplir dans de nombreux domaines.

Le droit du travail bangladais devrait être réellement mis en vigueur et appliqué, ce qui suppose que le gouvernement publie des règles et règlementations afin de mettre en vigueur les avancées du droit.

La création et l’enregistrement de syndicats doivent être facilités en droit et en pratique. Le droit de grève devrait être protégé et il faut se mobiliser pour garantir que les normes internationales du travail, telles que la liberté syndicale et la négociation collective, sont respectées.

Le gouvernement devrait mettre le droit du travail bangladais et la législation relative aux zones franches d’exportation en conformité avec les normes internationales du travail, surtout en ce qui concerne la liberté syndicale et la négociation collective.

Les programmes d’éducation et de formation relatifs aux droits au travail pour les personnes responsables de l’application du droit et autres personnels concernés devraient se poursuivre.

Les victimes de l’effondrement du Rana Plaza devraient bénéficier d’une formation qualifiante et d’une rééducation. L’OIT demande aussi la création d’un régime d’assurance des accidents du travail. «Il ne pourrait y avoir de meilleur hommage aux victimes du Rana Plaza que la création d’un régime pérenne d’assurance des accidents du travail au Bangladesh», a indiqué Sandra Polaski.

La base de données publique des usines devrait être élargie afin d’intégrer les sous-traitants.

Un tournant décisif

La Directrice générale adjointe de l’OIT, Sandra Polaski, a affirmé que l’OIT se tenait prête à prolonger son soutien au gouvernement du Bangladesh pour qu’il évolue et honore ses engagements.

Elle a conclu en rappelant que la tragédie du Rana Plaza marquait un «tournant décisif qui a focalisé l’attention de l’opinion publique mondiale sur les conditions de travail dans un secteur qui est vital pour des millions de travailleurs bangladais et pour l’économie du Bangladesh tout entière.»

Sandra Polaski a souligné que «le gouvernement, les partenaires du Pacte, les partenaires au développement et l’industrie textile devaient faire tout ce qui est nécessaire pour éviter de nouvelles pertes humaines et lésions professionnelles et pour garantir les droits fondamentaux au travail des ouvriers, demain comme aujourd’hui».

«L’industrie textile, déterminée à établir sa réputation de secteur équitable et durable pour faire des affaires aujourd’hui et demain, doit montrer qu’elle a su réparer les erreurs du passé. Le Pacte fournit un cadre idéal pour le faire, avec le soutien de nombreux partenaires qui veulent que le Bangladesh et ses industries réussissent, que ses travailleurs et se citoyens jouissent d’un meilleur niveau de vie, de la plénitude de leurs droits et d’un avenir brillant et optimiste», a conclu Sandra Polaski.

Contacts

  • Bureau de l’OIT à Bruxelles, + 32 (0)2 736 59 42, brussels@ilo.org
  • Barbara Janssens, Chargée de la communication, OIT-Bruxelles, +32 (0)484 91 55 59, janssens@ilo.org