« 100 Ans – 100 Vies » | ZIMBABWE - “Employer des gens qui vivent avec le VIH peut aider à réduire la vulnérabilité économique dans ma région”

L’OIT est venue en aide à des populations vulnérables habitant le long du couloir de Chirundu afin de leur assurer une meilleure protection contre le virus HIV tout en facilitant leur autonomisation économique.

Reportage | Zimbabwe | 3 septembre 2019
COULOIR DE CHIRUNDU - Des poids lourds traversent le couloir de Chirundu, l’un des axes routiers majeurs en Afrique australe, qui connecte le Zimbabwe et la Zambie. Il s’agit d’un nœud routier important pour les économies des deux pays ainsi que de leurs voisins. Toutefois, cette route est aussi devenue un axe majeur pour la transmission du VIH.

En effet, on y retrouve d’un côté des chauffeurs routiers effectuant de longues distances qui font parfois des semaines sans voir leurs familles et, de l’autre, des populations généralement pauvres qui vivent le long de la route. Cela conduit à des rencontres à caractère sexuel entre les routiers et certaines femmes. Les risques qu’ils prennent pour leur santé ont un impact sur l’ensemble de la population.

Toutefois, les choses évoluent de manière significative en raison de la reconnaissance du fait que le travail et l’autonomisation économique qui l’accompagne constituent des armes de poids pour combattre le sida.

Barbara est une jeune femme qui vit le long de la route. Elle tient un commerce de portes et fenêtres.

Son entreprise a prospéré suite à la formation qu’elle a reçue et qui consistait à savoir gérer une affaire. Elle a également pu obtenir l’accès à des crédits également dans le cadre du projet de l’OIT.

Pauvreté et les pratiques sexuelles à risques

Le projet a été fondé sur l’idée qu’en plus des stratégies habituelles de prévention contre le sida comme, par exemple, l’utilisation du préservatif, il fallait aussi s’attaquer aux causes des pratiques sexuelles à risques.

De plus, il est nécessaire d’élargir l’accès aux services pour lutter contre le VIH si nous voulons que la prochaine génération soit débarrassée de ce fléau.

En effet, la pauvreté peut amener des gens à avoir des pratiques sexuelles à risques. Le projet a donc consisté à soutenir les populations vulnérables pour qu’elles deviennent autonomes économiquement en les aidant à lancer un commerce. Par ailleurs, le projet a mis en place des services destinés aux transporteurs routiers et aux populations vivant le long du couloir de Chirundu.

« J’emploie 10 hommes venant de foyers touchés par le VIH. Ainsi, mon commerce aide à la réduction de la vulnérabilité économique d’autres personnes dans ma région », explique Barbara.

De nombreuses autres femmes qui vivent le long de la route ont déjà décidé soit de commencer une activité commerciale ou de l’améliorer afin de devenir financièrement indépendantes.

Outre ce que cela leur apporte en termes de sécurité économique, des changements significatifs ont été notés en ce qui concerne les pratiques ainsi que le bien-être général des bénéficiaires du projet. Ainsi, ils ont désormais accès à de meilleurs services de soin et d’information sur le VIH.

Lutter contre les discriminations

Selon une étude sur l’impact du projet, les petits commerces à succès fleurissent un peu partout, les enfants vont à l’école, les mères demeurent en vie et le nombre de femmes qui ont mis fin à la pratique d’avoir des rapports sexuels non protégés est passé de 56 à 76 pour cent.

Mais ces résultats ne peuvent être atteints si l’on ne met pas fin en même temps aux discriminations dans l’emploi, l’éducation, la santé et dans d’autres domaines.

Le fait que Barbara emploie des hommes qui vivent avec le VIH dans le cadre de son commerce leur assure non seulement un revenu vital qui leur permettra de réduire la vulnérabilité de leurs familles, mais cela envoie également un message très fort aux habitants de la région qu’on ne doit pas discriminer les personnes qui vivent avec le VIH.

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